Quelques jours après le lancement d'un missile balistique intercontinental par le régime de Kim Jong-un, les dernières déclarations d'intention de la Corée du Sud devraient rassurer Washington autant que l'énerver. Le pays a en effet annoncé qu'il souhaitait débuter des discussions avec Pyongyang, trois mois après l'arrivée au pouvoir d'un président prônant les échanges plutôt que le statu quo.
Cette proposition de discussion militaire, la première depuis 2015, émane directement de la Maison Bleue, le palais présidentiel Sud-coréen et vise à aborder la question des activités hostiles à la frontière entre les deux pays.
"Nous sollicitons des discussions militaires pour mettre fin à toutes les activités hostiles qui augmentent les tensions à la ligne de démarcation militaire." a déclaré Suh Choo-suk, le vice-ministre de la Défense lors d'une conférence de presse.
Différences d'appréciation des deux Corées
La réelle teneur des discussions n'a toutefois pas été détaillée, d'autant que les deux protagonistes ne sont pas d'accord sur la définition des "activités hostiles". Pour Pyongyang, ce sont par exemple les exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud alors que Séoul use de ce qualificatif pour les messages de propagande diffusés par des haut-parleurs géants à la frontière.
L'administration sud-coréenne souhaiterait tenir cette conversation dès le vendredi 21 juillet dans un bâtiment situé du côté nord-coréen de la frontière qui avait déjà abrité les précédentes négociations. Moon jae-in, le président sud-coréen, aimerait voir les discussions aboutir rapidement de manière à appliquer les dispositions convenues dès le 27 juillet. C'est en effet à cette date en 1953 que l'armistice mettant fin à la guerre entre les deux Corées avait été signé.
L'apaisement prôné par le président
Depuis son élection en mai, le président Moon Jae-in s'est exprimé à plusieurs reprises en faveur d'un dialogue avec la Corée du Nord et d'un rétablissement des relations politiques et économiques. Selon lui, la Corée du Sud doit se rapprocher du régime de Pyongyang et entamer des discussions qu'il estime nécessaire pour endiguer son programme nucléaire et d'armement.
Cette annonce du ministère de la Défense Sud-coréen intervient moins d'une semaine après un discours donné par Moon Jae-in à Berlin avant le début du G20. Lors de cette conférence, le résident de la Maison Bleue avait déclaré : "Nous ne voulons pas la chute de la Corée du Nord, pas plus que nous recherchons une unification de quelque sorte que ce soit.".
Pour le moment, le régime nord-coréen n'a pas fait savoir s'il comptait accepter la proposition formulée par Séoul mais les observateurs estiment que la réponse devrait être positive. Si tous les sujets abordés ne risquent pas d'aboutir à un consensus, cette première rencontre permettra à Pyongyang de jauger la nouvelle administration en place et peut-être amorcer d'autres discussions.
(Avec agences)