Taxation des multinationales : 130 pays s'accordent sur un taux d'au moins 15%

130 pays, mais pas l'Irlande, sont parvenus jeudi à un accord sur une réforme de la taxation des multinationales, prévoyant notamment la mise en place d'un impôt minimum sur les bénéfices "d'au moins 15%", a annoncé l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Le délai est fixé à octobre 2021 pour parachever les travaux techniques en suspens sur l'approche à deux piliers, et pour préparer un plan de mise en œuvre effective en 2023 a indiqué l'OCDE dans un communiqué.
"Le délai est fixé à octobre 2021 pour parachever les travaux techniques en suspens sur l'approche à deux piliers, et pour préparer un plan de mise en œuvre effective en 2023" a indiqué l'OCDE dans un communiqué. (Crédits : Charles Platiau)

C'est une avancée importante. Après deux jours de tractations et de revirements au siège de l'OCDE à Paris, 130 pays ont trouvé un accord sur une réforme de la fiscalité mondiale des multinationales. A quelques jours du sommet du G20 qui doit se tenir à Venise, cette annonce pourrait bouleverser la course au moins disant fiscal entre les Etats depuis les années 80. "Après des années de travaux et de négociations intenses, ce paquet de mesures historique garantira que les grandes entreprises multinationales paient leur juste part d'impôts partout dans le monde", a déclaré Mathias Cormann, le secrétaire général de l'OCDE qui pilote ces négociations, cité dans un communiqué.

"Ce paquet de mesures ne met pas fin à la concurrence fiscale, et n'a pas vocation à le faire, mais cherche à la limiter selon des règles convenues à l'échelle multilatérale. Il prend également en compte les intérêts de toutes les parties aux négociations, y compris ceux des petites économies et des pays en développement. Il est dans l'intérêt de chacun que nous parvenions à un accord final entre tous les membres du Cadre inclusif d'ici la fin de l'année, comme cela est prévu", a-t-il ajouté.  Un petit groupe de pays, dont l'Irlande et la Hongrie, très réticents à la proposition d'accord qui était en négociation, n'ont pas signé la déclaration conclue ce jour, selon la liste fournie par l'Organisation.

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Une répartition plus équitable des bénéfices

La déclaration commune, qui se base sur l'accord conclu au G7 début juin, prévoit aussi de répartir de manière "plus équitable" les bénéfices entre les pays où sont installés les sièges des entreprises et ceux où elles réalisent effectivement leur activité, même sans présence physique. Ce volet vise notamment les géants du numérique.

La secrétaire au Trésor américain Janet Yellen a salué "un jour historique pour la diplomatie économique", tandis que son homologue allemand Olaf Scholz a évoqué un "pas colossal vers une plus grande justice fiscale". Pour le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, il s'agit de "l'accord fiscal international le plus important conclu depuis un siècle".

Une mise en oeuvre effective en 2023

Les participants aux négociations se sont donnés jusqu'au mois d'octobre prochain pour "parachever les travaux techniques" et pour préparer "un plan de mise en oeuvre effective en 2023". Il reste en effet un long parcours d'obstacles juridiques avant l'entrée en vigueur de ce système.

"Ce plan à deux piliers sera d'une aide précieuse aux États qui doivent mobiliser les recettes fiscales nécessaires pour rétablir leurs budgets et leurs finances publiques tout en investissant dans les services publics essentiels, les infrastructures et les mesures requises pour que la reprise post-COVID soit forte et durable", a souligné l'OCDE dans son communiqué.

 (Avec AFP et Reuters)

Commentaires 5
à écrit le 03/07/2021 à 8:01
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les pays europeen qui refuse l'accord sorte d'office de l'europe et plus de subvention et ceux sous huit jours

à écrit le 02/07/2021 à 6:10
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on attend avec impatience de voir comment lemaire va aller recuperer les sommes dues par les entreprises chinoises........ si la france n'etait pas un enfer le pb ne se poserait pas; au passage meme avec un taux minimum, les boites ne reviendront pas...

à écrit le 01/07/2021 à 22:46
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Le monde est fait de symétrie. S'il y a des paradis fiscaux, c'est qu'il y a des enfers fiscaux. Et en France, c'est plutôt l'enfer mis bien sûr toujours pavé de bonnes intentions.

à écrit le 01/07/2021 à 19:53
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Manifestement les politiques adorent enfoncer les portes de saloon... une taxation à 15 % alignée sur l'état du Delaware mais cela ne mettra pas fin au clientélisme des GAFAM en Irlande.

à écrit le 01/07/2021 à 19:30
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Et les paradis fiscaux ? Vous savez ceux où se planquent vos riches ? Ah vous connaissez pas ok...

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