
Et de 11. En ce lundi 8 mai, la Commission européenne a annoncé un onzième paquet de mesures restrictives envers la Russie destinées à éviter le contournement des sanctions européennes, a annoncé son porte-parole. « L'objectif est d'éviter que des biens interdits d'exportation vers la Russie ne trouvent un chemin pour approvisionner le complexe militaire russe », a expliqué Eric Mamer.
Cette décision vise 541 sociétés dont 526 russes et des compagnies chinoises et de Hong Kong, accusées de réexporter des biens sensibles vers la Russie. C'est la première fois que ces deux pays sont visés par de telles mesures. D'autres sociétés aux Émirats Arabes Unis, en Arménie et en Syrie pourraient se voir restreindre leurs possibilités d'exportations. En revanche, pas de proposition d'importation de diamants de Russie, pourtant réclamée par plusieurs Etats membres. Elle sera discutée lors du prochain G7 prévu du 19 au 21 mai.
Cette nouvelle vague de sanctions pourrait être soumise aux dirigeants de l'UE lors de leur sommet le 30 juin.
Plusieurs biens sont visés par le contournement
Les Etats-Unis avaient alerté l'Europe sur les volontés russes de contourner les sanctions, en particulier pour récupérer des technologies sensibles comme des composants électroniques ou des équipements optiques. Washington pense que la Russie utilise des méthodes d'évasion pour acquérir plus d'une douzaine de types de biens tels que des processeurs et des contrôleurs, des enregistreurs de caméras vidéo, des lasers et des générateurs de signaux.
L'Union européenne souhaite se donner les moyens de lutter contre le contournement de ses sanctions en dissuadant les firmes étrangères et les pays tiers d'aider Moscou. La liste des produits ciblés compte 155 pages et cible des réfrigérateurs, des imprimantes et d'autres produits contenant des métaux d'intérêt.
Représailles russes
Mais l'Union européenne reconnaît qu'elle a sans doute atteint les limites de ce qu'elle peut faire, sans déclencher une rupture avec certains pays européens encore très dépendants de la Russie. En clair, de nouvelles sanctions seraient assorties de telles exemptions qu'elles perdraient toute leur efficacité. Autant donc réfléchir à appliquer plus strictement les sanctions qui existent déjà comme le renforcement des contrôles de certaines firmes étrangères.
Le Kremlin, de son côté, ne compte pas se laisser faire. Vladimir Poutine a signé un décret engageant la prise contrôle de deux énergéticiens, le finlandais Fortum et l'allemand Uniper. Le gel de leurs actifs pourrait ne pas rester un cas isolé. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a menacé ce mercredi d'« allonger » la liste des entreprises étrangères visées par des saisies « temporaires » d'actifs en Russie.
Pour mettre en place ces sanctions et éviter des mesures contre-productives, les représentants des Etats membres se réuniront mercredi à Bruxelles afin de parvenir à l'adoption de ce 11e paquet de mesures.
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