Un jeune sur six est privé d'emploi en raison de la pandémie

Les jeunes sont touchés de manière disproportionnée par la crise, relève l'Organisation internationale du travail (OIT) dans une étude publiée ce mercredi. Son directeur général, Guy Ryder, appelle donc les gouvernements à porter "une attention particulière à cette génération du confinement" pour éviter qu'elle ne soit affectée par la crise sur le long terme.
Zhang Ruirui, 26 ans, se rend dans un centre commercial dans l'espoir d'y trouver un emploi, le 13 mai 2020 à Beijing (Chine).
Zhang Ruirui, 26 ans, se rend dans un centre commercial dans l'espoir d'y trouver un emploi, le 13 mai 2020 à Beijing (Chine). (Crédits : Reuters)

Les jeunes sont les principales victimes du marasme économique né de la pandémie du nouveau coronavirus, révèle l'Organisation internationale du travail (OIT) dans une étude publiée ce mercredi, avec un jeune sur six qui se retrouve sans emploi.

Présentant le rapport aux médias, le directeur général de l'OIT, Guy Ryder, a appelé les gouvernements à porter "une attention particulière à cette génération du confinement" pour éviter qu'elle ne soit affectée par la crise sur le long terme.

Lire aussi : La crise du Covid-19 accouchera-t-elle d'une génération sacrifiée ?

Il a expliqué que les jeunes sont touchés de manière disproportionnée par la crise, en raison des perturbations dans le marché du travail et dans les domaines éducatif et de la formation.

Selon l'étude menée par l'OIT parmi les moins de 29 ans, un jeune sur six interrogés a arrêté de travailler depuis l'apparition du Covid-19. Et ceux qui ont conservé leur emploi ont vu leur temps de travail diminuer de 23%.

De plus, environ la moitié des jeunes étudiants font état d'un "retard probable" dans la réalisation complète de leurs études tandis que 10% d'entre eux s'attendent à ne pas être en mesure de les terminer.

Avec un taux de 13,6% en 2019, le chômage des jeunes était déjà plus élevé que dans tout autre groupe de population. Environ 267 millions de jeunes étaient sans emploi tout en étant ni scolarisés ni en formation.

Lire aussi : Covid-19 : les déclarations d'embauche en chute libre, le spectre du chômage s'accentue

Et les 15-24 ans qui travaillaient occupaient généralement des formes d'emploi les rendant plus vulnérables, soit parce qu'il s'agissait d'emplois mal rémunérés ou d'emplois informels, soit du fait de leur statut de travailleurs migrants.

"La crise économique due au Covid-19 frappe les jeunes - en particulier les femmes - plus durement et plus rapidement que les autres groupes de population", a pointé Guy Ryder, cité dans un communiqué.

"Faute de prendre d'urgence des mesures énergiques pour améliorer leur situation, nous allons peut-être devoir assumer l'héritage du virus pendant des décennies", a-t-il ajouté.

Dépister permet de préserver l'emploi

Cette quatrième édition de l'Observatoire de l'OIT sur l'impact du Covid-19 montre aussi qu'un dépistage rigoureux entraîne beaucoup moins de perturbations sur le marché du travail et au plan social que les mesures de quarantaine et de confinement.

Dans les pays qui testent massivement la population et organisent de vastes opérations de dépistage, la diminution moyenne des heures de travail est ainsi réduite jusqu'à 50%.

Selon l'OIT, il y a trois raisons à cela: les tests et le dépistage réduisent la nécessité d'appliquer des mesures de confinement strictes; ils favorisent la confiance du public, encourageant la consommation et contribuant à soutenir l'emploi; et ils permettent de réduire au minimum les perturbations opérationnelles sur le lieu de travail.

En outre, les tests et le dépistage peuvent contribuer directement à créer de nouveaux emplois, même temporaires.

"Les tests et le dépistage peuvent être une composante précieuse dans la stratégie à mettre en oeuvre pour combattre la peur, réduire les risques et relancer rapidement nos économies et nos sociétés", a estimé M. Ryder.

Globalement, la crise continue d'entraîner "une réduction sans précédent de l'activité économique et du temps de travail dans le monde", observe par ailleurs l'OIT, la région des Amériques étant la plus affectée, suivie de l'Europe et de l'Asie centrale.

Lire aussi : Covid-19 : des répercussions profondes sur l'économie mondiale

Par rapport au quatrième trimestre 2019, l'organisation a observé une baisse de 4,8% des heures de travail au premier trimestre 2020 (ce qui équivaut à 135 millions d'emplois en se basant sur une semaine de travail de 48 heures).

Les perspectives pour le deuxième trimestre sont elles "désastreuses": les heures travaillées devraient baisser d'environ 10,7% (ce qui équivaut à 305 millions d'emplois à plein temps).

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Commentaires 6
à écrit le 09/12/2020 à 11:24
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il faut raison garder, la jeunesse sacrifiée!! que dire des jeunes en 1940 et que dire des jeunes qui ont "perdus" de 18 à 24 mois au service militaire a cette époque pas d'internet donc les sources d'informations et de cultures étaient limitées,...

à écrit le 28/05/2020 à 10:58
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Prévisible. Mais le choix a été de sacrifier (pour longtemps) la jeunesse pour sauver quelques vieux!

à écrit le 28/05/2020 à 9:51
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Bah vous savez la financiarisation et son dumping social et fiscal ont déjà bien dégoûté les jeunes du travail, il faut espérer qu'au final nombreux sortent du système cherchant des voies autres que celles détruites par la cupidité de nos mégas riche...

à écrit le 28/05/2020 à 5:24
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Ouvrir les frontieres a des milliers de gens sans aucunes relation possibles d'un point de vue societal est une bombe qui va prochainement exploser. Les banlieues sorties du giron republicain en sont la preuve concrete, pour l'instant on tente d'et...

à écrit le 27/05/2020 à 20:10
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Pas de panique !! Qu'ils se rassurent !! Le temps de virer les vieux et ça ira mieux.

à écrit le 27/05/2020 à 16:36
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On voit le resultat du confinement. Pour sauver des gens de plus de 70 ans on a sacrifie les jeunes. Le plus fort c est que dans pas longtemps on va avoir nos retraités pleurer pour qu on augmente leurs retraites ou qu on detaxe leurs plus values ...

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