Jean-François Balducchi, accompagnateur de conquérants

Délégué général de la technopole nantaise Atlanpole, Jean-François Balducchi a œuvré pour le retour dans l'Hexagone du congrès mondial des écosystèmes d'innovation IASP (International Association of Sciences Parks and Areas of Innovation), un rendez-vous, disparu de France depuis vint-cinq ans. Il se tiendra à Nantes du 24 au 27 septembre.
(Crédits : DR)

« On n'est pas nombriliste au point de dire que l'on ne peut pas réussir sans sa technopole, mais souvent c'est la partie invisible de l'écosystème. On parle plutôt des grands groupes, des startups, un peu des incubateurs et des accélérateurs, parfois des investisseurs, plus rarement des structures capables d'insuffler des capacités managériales chez un chercheur, de lui apprendre à constituer une équipe, à construire un business model... Or l'accès à l'écosystème est essentiel pour favoriser l'émergence de l'innovation jusqu'à son appropriation par le grand public », affirme Jean-François Balducchi, délégué général de la technopole nantaise Atlanpole, à l'origine de la venue du 36e congrès de l'IASP (International Association of Sciences Parks and Areas of Innovation), un réseau de 400 membres de 78 nationalités. Le gratin de l'innovation mondiale, en somme.

La 4e révolution industrielle

Créée en 1984, en France, par le sénateur Pierre Laffitte (1985-2008), fondateur de Sophia-Antipolis, cette manifestation s'était progressivement éloignée du territoire national et européen, au profit de Québec, Récife, Pékin, Moscou, Istanbul... au grand dam de Jean-François Balducchi, corse d'origine et nantais d'adoption, sollicité en 1996 par Jean-Marc Ayrault, alors maire de Nantes, pour dynamiser l'innovation sur le territoire nantais.

Diplômé de l'école centrale de Paris et d'un doctorat de mathématiques appliquées, après avoir passé douze années chez Total dans l'exploration pétrolière, il venait de créer et développer « Futura Corse Technopole » à Bastia. Durant vingt-cinq ans, avec Atlanpole, il va interconnecter les entreprises, les institutions, les collectivités... et va batailler pour « faire émerger des conquérants » dans tous les domaines. Entré à l'IASP en 1998, il occupe la présidence de ce réseau mondial de 2014 à 2016. « J'ai attendu d'avoir quitté la présidence pour défendre la candidature de Nantes pour accueillir le 36e congrès, avec pour thème la quatrième révolution industrielle. Parce qu'elle pose les problématiques des transitions écologique, numérique... que l'on retrouve dans tous les domaines de l'usine du futur, de la santé, de la mobilité... et que les technologies développées touchent le grand public et impactent la société », explique Jean-François Balducchi.

Nantes, terre d'innovation...

Si Nantes défend, cette semaine, les couleurs de la France pour le titre de capitale européenne de l'innovation, face à Anvers, Glasgow, Rotterdam, Bristol et Espoo (Finlande), « à l'époque, la ville partait de loin. Son université avait été rouverte en 1962. Les liens entre la recherche académique et le monde économique se sont tissés progressivement au gré de l'arrivée des grandes écoles comme Centrale, l'Ecole des mines, devenue IMT Atlantique, l'école vétérinaire et d'agroalimentaire Oniris... Jusqu'à créer une dynamique que l'on ne retrouve pas forcément ailleurs en Europe. Un véritable esprit entrepreneurial est né au sein des laboratoires », estime le patron d'Atlanpole qui, depuis sa création, a accompagné 537 projets d'entreprises innovantes du numérique, des nouveaux matériaux et procédés de fabrication, de la santé, de l'énergie, de l'agriculture... de Loire-Atlantique et de Vendée, ayant abouti à la création de 352 entreprises (4000 emplois) avec un taux de survie à cinq ans de plus de 85 %. Parmi lesquels de belles pépites, comme Eurofins, Biofortis, Myscript, Valneva ou Hydrocean (repris par Bureau Véritas en 2015)...

Des méthodes d'accompagnement que chacun des écosystèmes d'innovations de la planète, à sa manière, présentera à Nantes, au gré d'une soixantaine de communications d'experts.

Pour Hervé Riou, coordinateur Recherche et technologies des sites d'Airbus, dont les quatre plus grosses unités sont implantées dans la région nantaise, « avec onze sites de production en France, pour nous qui sommes organisés en écosystème, c'est l'opportunité d'aller identifier et détecter des technologies, des entreprises ou de s'inspirer d'écosystèmes innovants du monde entier », dit-il. À nouveau, Nantes se fait source d'inspirations.

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MINIBIO

  • 1978 École centrale de Paris.
  • 1992 Fonde Futura Corse Technopole à Bastia.
  • 1996 Délégué général d'Atlanpole, à Nantes.
  • 1999-2006 Président du réseau national des technopoles (Retis).
  • 2004-2007 Président du réseau européen des BIC EBN (European Business Innovation Center Network).
  • 2012 Corédige le rapport Beylat-Tambourin pour le ministère de la recherche.
  • 2014-2016 Président de l'IASP.
  • 2008-2015 Rapporteur « pôles compétitivités » au Ceser Pays de la Loire.

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