« Les Français ont une appétence de logement de qualité » Olivier Wigniolle (Icade)

#REAix2022. Alors que le monde connaît un choc inédit depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, La Tribune a donné la parole aux grands décideurs de l'économie en direct des Rencontres d'Aix-en-Provence du 8 au 10 juillet. Que pensent les patrons des désordres économiques actuels ? Est-ce la fin de la mondialisation ? Comment faire face au retour de l'inflation qui fait remonter les taux d'intérêt et craindre des tensions sociales ? Comment mener dans le même temps les grandes transitions énergétique, écologique et économique ? Revivez ici la vidéo de l'entretien avec Olivier Wigniolle, directeur général d'Icade, enregistré depuis notre studio installé au cœur du Davos provençal.
Philippe Mabille
(Crédits : DR)

 Olivier Wigniolle, directeur général d'Icade

Nous sommes soumis à l'inflation des coûts de construction, que nous devons intégrer dans le prix des chantiers et la hausse des taux d'intérêt, qui sont passés de 1 à 2%. Cela impacte le pouvoir d'achat immobilier de nos clients. Mais paradoxalement, ils ont tendance à accélérer leurs achats, de crainte d'une remontée encore plus importante des taux. En post confinement, les Français ont une appétence de logement de qualité, cela explique que nous n'ayons plus de stocks à vendre et que nous ayons augmenté les réservations de 19% par rapport à la période d'avant crise.

Le logement est le premier poste de dépense des Français. Pour les 15% ayant les revenus les plus bas, c'est 40% du budget. La principale mesure de la future loi sur le pouvoir d'achat est le plafonnement de l'augmentation des loyers à 3,5%, inférieur à l'inflation. Comme 40% des Français sont locataires, cette mesure n'aura pas d'impact sur le pouvoir d'achat des 60% de propriétaires et peut avoir un effet négatif sur l'investissement. Car les charges liées au logement explosent au moment où on demande aux propriétaires de faire un effort de rénovation. Dans le passé, les blocages de loyers n'ont conduit qu'à la dégradation du patrimoine. Il y a 700.000 logements à rénover, mais on risque de ne pas trouver les matériaux, les entreprises et la main œuvre pour les réaliser.

Nous avons la conviction que l'inflation des prix des logement vient du manque d'offre. On doit produire pour mieux loger et faire baisser les prix. Il faudrait plus de permis de construire, construire avec plus de densité, transformer des bureaux en logements, des thèmes qu'on essayera de porter au nouveau ministre du logement, Olivier Klein, qui est un grand connaisseur du secteur.

Philippe Mabille
Commentaire 1
à écrit le 15/07/2022 à 18:44
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Bonjour, Ils faut dire que payée un loyer chère pour vivre dans de mauvais conditions est toujours très agréable... (Froides en hiver, chauds en été, bruyant la nuit) Dire que cela existent en France n'est pas faut... Bien sûr ils ne faut pas le d...

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