PODCAST Hausse des faillites en France : ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle

HISTOIRES ECONOMIQUES. Le climat économique n’est pas au beau fixe en France... On commence à le mesurer avec les statistiques des défaillances d’entreprises. Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter
Philippe Mabille
(Crédits : DR)


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L'état de santé des entreprises et en particulier des PME se dégrade rapidement si l'on en croit le dernier baromètre publié hier par Xerfi à partir de données des greffiers des tribunaux de commerce.

De juillet à septembre, 10.400 entreprises en difficulté ont fait faillite, soit une hausse de 22% sur un an.

Par région, les Pays de la Loire ou le Grand Est souffrent plus que la Bretagne ou l'Ile-de-France.

Même constat du côté des créations d'entreprises, en baisse de 2,5%, signe que les entrepreneurs sont moins nombreux à vouloir prendre des risques dans un environnement incertain.

Quels sont les secteurs les plus touchés ?

L'immobilier - on le sait - traverse une très mauvaise passe. En trois mois, 165 agences immobilières ont mis la clef sous la porte soit une augmentation de 175% en un an. Logiquement, la construction est aussi mal en point... Conséquence de la chute des mises en chantier de logement neuf.

Autres secteurs en souffrance, les petits commerces de proximité, pénalisés par la chute du pouvoir d'achat (et particulièrement les boulangeries).

Le troisième trimestre a en revanche été plutôt bon pour l'hôtellerie restauration sauvée par l'été indien et la coupe du monde de Rugby. Le secteur compte bien sur les JO l'an prochain pour se maintenir.

Quelles sont les perspectives pour 2024 ?

La crise économique ne fait que commencer. La politique monétaire rigoureuse des banques centrales se ressent dans l'économie réelle.

Et on en mesure déjà les effets négatifs sur l'emploi : en France, le taux de chômage s'est stabilisé à 7,3% de la population active et devrait remonter vers les 8% selon l'OFCE. Aux Etats-Unis, les chiffres de l'emploi, qui jusqu'ici résistaient étonnamment bien, commencent à se dégrader.

Mais, paradoxalement, cette nouvelle n'est pas si mauvaise qu'il n'y paraît, car ce retournement de l'emploi et cette hausse des faillites d'entreprises pourraient bien être les signes qu'attendaient les banques centrales pour cesser de remonter leurs taux d'intérêt.

Les marchés boursiers y croient tellement qu'ils se sont mis à remonter fortement anticipant déjà de futures baisses des taux. Un peu trop tôt à mon avis. On entendra en tout cas avec beaucoup d'attention le président de la Réserve fédérale américaine, Jérôme Powell, pour confirmer, ou non, jeudi cet espoir. 

Une baisse des taux qui permettrait d'éviter, on l'espère, une récession en 2024.

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Philippe Mabille
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