PODCAST Inflation : la Banque de France sonne l’alarme

HISTOIRES ECONOMIQUES. On connaîtra vendredi l'inflation pour le mois d'avril. La France ne s'en tire pour l'instant pas trop mal avec une inflation de 5,7% en mars sur un an, en dessous de la moyenne de la zone euro. Mais le chiffre d'avril sera scruté de près... Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter.
Philippe Mabille
(Crédits : ERIC GAILLARD)


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Le chiffre d'avril sera scruté de près, en particulier sa composante alimentation après le « mars rouge » qui a suivi les négociations entre la grande distribution et les industriels. Celles-ci se sont achevées sur une hausse de 10% supplémentaire, ce qui va se répercuter sur les prix au moins jusqu'en juin.

Cela inquiète la Banque de France

Dans sa lettre annuelle au président de la République, le gouverneur de la Banque de France souligne que nous sommes en train de passer d'une inflation externe, liée à la hausse des prix de l'énergie, à une inflation interne, alimentée par celle des biens et des services.

Le risque, c'est d'entrer dans une spirale prix-marges et prix-salaires, comme lors des chocs pétroliers des années 70.

Pour François Villeroy de Galhau, l'inflation est comme une « maladie » économique et sociale, une maladie d'autant plus grave qu'on la laisserait s'installer durablement. La Banque de France se montre donc particulièrement vigilante sur les marges des entreprises. Pour l'instant, elles n'alimentent pas globalement l'inflation, assure-t-elle. Sauf dans certains secteurs qu'elle pointe du doigt, comme les transports et surtout les grandes entreprises de l'industrie agroalimentaire.

Les salaires suivent-ils l'inflation ?

L'impact est pour le moment décalé dans le temps. Le salaire moyen par tête a augmenté de 4% l'an dernier, moins que l'inflation ; et il pourrait progresser de 6% cette année, un peu plus que l'inflation. Après un pic à la fin du premier semestre, celle-ci retomberait à 4% fin 2023, assure la Banque de France. Et son objectif reste de revenir à 2% début 2025.

Si cela se vérifie, le choc d'inflation de l'après-Covid aura donc été absorbé en deux ans. Ce qui serait une excellente nouvelle. Mais cela reste incertain : les salaires pourraient augmenter plus vite à cause des tensions sociales actuelles. Et aussi à cause de l'absence de maîtrise des comptes de l'Etat.

Le gouverneur de la Banque de France adresse un carton jaune au gouvernement en pointant le fait que notre déficit sera le plus élevé d'Europe cette année. Un peu comme le médecin de Molière, le grand argentier appelle donc à une purge dans les dépenses publiques, pour éradiquer le mal inflationniste. Mais sera-t-il écouté ? Emmanuel Macron n'a pas l'air emballé par l'ordonnance du docteur Villeroy de Galhau...


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Philippe Mabille
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