PODCAST Zones à faibles émission, zones à fort danger politique

HISTOIRES ECONOMIQUES. Les zones à faibles émissions sont de plus en plus contestées en raison de leur impact sur la mobilité des ménages modestes en cette période d'inflation. La pression monte sur ces ZFE à mesure de l'approche des premières amendes automatisées. Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter.
Philippe Mabille
(Crédits : DR)


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Rappelons que ces zones ont pour objectif de lutter contre la pollution atmosphérique.

A ce jour, onze grandes villes, dont les premières ont été Lyon, Grenoble et Paris, ont leurs ZFE avec des calendriers différents. Une généralisation est prévue d'ici à 2025 dans les 43 agglomérations de plus de 150.000 habitants.

Pour circuler dans ces ZFE, le certificat Crit'air de qualité de l'air sera exigé avec des interdictions progressives pour les Crit'air 5 et 4 et 3, soit les véhicules les plus anciens, souvent ceux des ménages les plus modestes.

Alors en effet, le moment n'est pas idéal, en cette période d'inflation, pour changer de voiture et il n'y a pas que le RN, qui a défendu une proposition de loi pour demander leur suppression, à le dire.

Hier sur France Info, le patron des communistes, Fabien Roussel a plaidé pour un « moratoire », qualifiant les ZFE de « bombe sociale qui pénalise les plus pauvres » parce qu'il y a aujourd'hui dix millions d'automobilistes qui ont des véhicules Crit'air 3 4 5 qui vont être « interdits de se déplacer » selon lui.

Même les élus Verts évoluent sur le sujet

C'est dire la prise de conscience tardive du problème. Ce n'est pas le principe qui est en cause : qui est pour la pollution de l'air qui tue plus que le Covid : 100.000 morts prématurées annuelles en France ? Mais le réalisme pousse à reculer le calendrier. Ainsi, le président EELV de la Métropole de Lyon Bruno Bernard a annoncé le 14 février le report de deux ans de la mise en place de la ZFE.

Et cela risque de se généraliser à d'autres métropoles

Il est trop tôt pour le dire. Dans le Grand Paris, la Métropole assure que la qualité de l'air s'améliore grâce à la ZFE.

Ce qui est sûr, c'est que pour les ménages les plus modestes, le prix des voitures électriques est trop élevé, même avec le bonus de 7 000 euros et la prime à la conversion ou le prêt à taux zéro. Roussel réclame donc plus d'aides et des transports publics gratuits.

Quelle solution ?

Changer la réglementation pour changer les comportements est cohérent avec l'objectif climatique, mais encore faut-il s'assurer que cela soit applicable.

Emmanuel Macron a promis une voiture électrique à 100 euros par mois pour les plus bas revenus mais pour l'heure, ce projet reste lettre morte.

Et pour cause : la filière automobile française n'est pas prête et le danger est réel de favoriser l'invasion de nos routes par des voitures électriques chinoises qui seront moins chères.


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Philippe Mabille
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