Preuve que la tonalité des débats politiques sur le Proche-Orient est peu rassembleuse, aucune personnalité politique ne suscite d'adhésion massive sur ses positions. Selon l'enquête de l'Ifop pour le Crif, Gabriel Attal est celui qui se sort le mieux des controverses. Le Premier ministre convainc 41% des Français. Mais cela ne fait pas une majorité. Derrière lui, les deux têtes du RN sont peu ou prou stables, à la faveur d'un relatif silence sur le sujet ces dernières semaines. Jordan Bardella et Marine Le Pen se situent 1 point au-dessus du locataire de Matignon.
Macron recule
Emmanuel Macron, pour sa part, a reculé. Le président de la République était suivi par 49% des répondants en octobre, après l'attaque du Hamas. Il pointait alors en tête du classement. Cette proportion est tombée à 38%. « Il a reçu le Crif, il a eu des mots forts. Mais les Français ont sans doute perçu un manque de cohérence à l'automne, lorsqu'il envisageait une coalition ou un cessez-le-feu », explique Frédéric Dabi, directeur à l'Ifop.
Au bas de l'échelle, Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard accusent les niveaux d'approbation les plus faibles. La posture de LFI, qui a prêté le flanc aux accusations de sympathie avec les terroristes du Hamas, est très minoritaire et largement critiquée. « Le leader des Insoumis est réprouvé. Il a perdu 17 points en six mois et concentre une proportion très élevée de personnes mécontentes de sa position », souligne Frédéric Dabi. Pour Yonathan Arfi, président du Crif, « le pari de la radicalité à outrance ne paie pas ».
Certes, les sympathisants LFI sont, en proportion, plus nombreux que la moyenne à contester l'objectif israélien d'éliminer le Hamas ou à penser que la responsabilité de la situation à Gaza incombe uniquement à Jérusalem. Mais ils demeurent minoritaires, y compris au sein de leur propre camp.
Méthodologie L'enquête a été menée auprès d'un échantillon de 1 207 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 2 au 3 avril 2024.