Sondage exclusif : Rachida Dati en position de force pour les Municipales à Paris

Selon notre sondage Ipsos- La Tribune Dimanche, la ministre de la Culture serait largement en tête, quels que soient les adversaires en lice. Anne Hidalgo arriverait en 3e position derrière Rachida Dati et Yannick Jadot.
L’hôtel de ville de Paris.
L’hôtel de ville de Paris. (Crédits : © LTD / SKREIDZELEU/SHUTTERSTOCK)

Comment la nomination inattendue de Rachida Dati au gouvernement Attal a-t-elle rebattu les cartes du jeu électoral parisien ? Pour avoir une réponse à cette question, La Tribune Dimanche publie en exclusivité le premier sondage réalisé après cette nouvelle donne. À deux ans du prochain scrutin municipal, ses conclusions ne passeront pas inaperçues. Il place la nouvelle ministre de la Culture en position de force. Pour Anne Hidalgo, les résultats, après dix années passées à l'Hôtel de Ville, sont en revanche cruels.

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Enquête Ipsos menée auprès de 822 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population parisienne inscrite sur les listes électorales, âgée de 18 ans et plus, interrogées en ligne du 18 au 22 mars 2024.

Cette enquête de l'institut Ipsos a testé plusieurs hypothèses ; la configuration exacte du scrutin demeurant floue. D'un côté, Anne Hidalgo, qui reste mutique sur ses intentions, tentera-t-elle sa chance pour un troisième mandat ou est-ce son premier adjoint, Emmanuel Grégoire, qui représentera son camp ? De l'autre, Rachida Dati parviendra-t-elle, comme elle l'espère, à rassembler de la Macronie à LR ou bien devra-t-elle affronter une liste des Républicains, son ancien parti, voire une autre menée par Pierre-Yves Bournazel, élu du 18arrondissement, qui compte bien être sur la ligne de départ au nom d'Horizons ? Malgré tout, la pluralité de ces scénarios n'empêche pas des conclusions convergentes.

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Opération réussie pour Dati

La première est que Rachida Dati a réussi son opération en changeant de camp et en s'éloignant des Républicains pour rallier Emmanuel Macron et devenir ministre de la Culture. Dans tous les cas de figure, elle arriverait très largement en tête. « L'électorat Renaissance la soutient et celui de LR ne l'a pas abandonnée », explique Mathieu Gallard, directeur d'études chez Ipsos. Si Rachida Dati parvenait à conduire une liste soutenue à la fois par Renaissance, le MoDem, Horizons et Les Républicains - son objectif -, elle obtiendrait 38%. Elle parvient quasiment au total des scores obtenus par ses listes (21,9 %) et celles de la macroniste Agnès Buzyn (18 %) lors des municipales de 2020. Si elle était concurrencée par une liste LR menée par le sénateur et ancien maire du 16arrondissement, Francis Szpiner, un électeur sur deux des Républicains continuerait malgré tout de voter pour elle. Autre indice révélant qu'elle ratisse large : la présence d'une liste dissidente au sein de la majorité conduite par Pierre-Yves Bournazel ne l'empêcherait pas de faire de très loin la course en tête.

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« Avec 40 % de bonnes opinions, elle dispose d'un socle élevé, décrypte Mathieu Gallard. Elle est perçue comme une candidate légitime, voire qui peut susciter un certain enthousiasme. » Cela en surprendra beaucoup : elle ferait même mieux que Gabriel Attal.

Hidalgo en situation de faiblesse

Le deuxième enseignement concerne Anne Hidalgo. La maire PS de Paris est en situation de grande faiblesse. Son bilan est largement décrié : 40% des Parisiens interrogés s'en disent très mécontents, un niveau très élevé. Dans les intentions de vote, elle obtiendrait un score très faible : entre 12 et 14% quelle que soit l'hypothèse. La chute est spectaculaire par rapport à 2020, où elle rassemblait alors 29,3%. Par ailleurs, Emmanuel Grégoire, son premier adjoint pourtant très peu connu, ferait mieux qu'elle, même si au final cela ne changerait pas grand-chose.

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Au sein de la gauche, cette faiblesse ne serait pas sans conséquence sur les rapports de force. C'est la troisième leçon de cette enquête Ipsos pour La Tribune Dimanche. Une liste conduite par l'écologiste Yannick Jadot arriverait largement en tête à gauche. Il obtiendrait 17 à 18%. C'est une progression très significative par rapport au score récolté du Vert David Belliard en 2020. L'ancien candidat à la présidentielle bénéficie d'une bonne image.

La gauche battue mais pas vaincue

Mais si les résultats ne sont pas bons pour l'exécutif parisien, ils demeurent très solides pour la gauche dans sa totalité (autour de 43%). C'est le quatrième enseignement. L'addition des listes LFI, Écologistes, PS/PC est ainsi quasiment égale à celle de 2020. « C'est l'impopularité d'Anne Hidalgo qui, en fait, trouble l'électorat de gauche. Il y a du jeu », affirme Mathieu Gallard.

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C'est pourquoi le scrutin va garder beaucoup d'incertitudes. La première n'est pas la moindre. La règle du jeu reste en effet encore inconnue. Le scrutin d'arrondissement, qui était jusqu'à présent la norme (et favorisait la gauche), pourrait être remis en question. La majorité présidentielle a l'intention de déposer ce printemps un texte pour revenir sur la loi « PLM » (Paris, Lyon et Marseille) et faire en sorte qu'à l'instar des autres villes leurs maires soient élus directement par leurs habitants. Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, Emmanuel Macron s'y est engagé. Président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale et élu parisien, Sylvain Maillard travaille activement sur le sujet. Reste à décider si cela passera par une proposition de loi ou un projet de loi. La deuxième solution, privilégiée par l'Élysée, aurait le mérite d'aller plus vite, alors que tout doit être bouclé avant février 2025, un an avant les élections. Si cette réforme ne voyait pas le jour, il pourrait y avoir des conséquences. À gauche, des listes LFI pourraient se maintenir au second tour et affaiblir son camp. « Dans des arrondissements de droite, des listes LR, potentiellement soutenues par leurs maires, pourraient obtenir des scores notables », relève Mathieu Gallard.

Les autres incertitudes tiennent aux protagonistes principales. Un an avant les municipales de 2020, Anne Hidalgo semblait déjà dans une situation inextricable avant de parvenir à se faire réélire. Mise en examen dans l'affaire Renault-Nissan, Rachida Dati pourrait, elle, être jugée à l'occasion d'un procès avant mars 2026.

Commentaires 10
à écrit le 25/03/2024 à 18:08
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dati est une femme orgueilleuse tres culottee c'est un peu madame sans gene que rien n'arrete et par dessus tout un peu menteuse alors maire de paris,? non merci pas plus que hidalgo completement dejantee

à écrit le 25/03/2024 à 7:53
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Mais au 2ème tour, tout le bloc de gauche va s'unir. Suffisant pour l'emporter et garder la mairie.

à écrit le 24/03/2024 à 16:16
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8 milliards de dettes , une ville sale voir répugnante , le bilan d'Hidalgo est catastrophique , on peut espérer qu'elle s'en aille enfin.

le 24/03/2024 à 22:02
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Si la ville est sale, la faute aux habitants. Certains, riches ou pauvres, considèrent l'espace public égal à une poubelle.

à écrit le 24/03/2024 à 13:13
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Pourquoi cet engouement de la Tribune? C'est dans deux ans et il ne s'agit que d'une municipale...

à écrit le 24/03/2024 à 12:53
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Parce que les autres le pensent via un sondage, vous êtes priés de vous y pliez !;-)

à écrit le 24/03/2024 à 11:12
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Décide t'on vraiment de quelques choses ? J'ai l'impression de me traîner toujours les mêmes têtes depuis que je suis en âge de voter. Pour faire de la politique, il faut avoir un métier où soit personne n'a besoin de vous, soit fonctionnaire, avoi...

à écrit le 24/03/2024 à 10:34
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A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Aucune.

à écrit le 24/03/2024 à 10:24
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Dati a été recrutée par Renaissance et le Modem pour prendre la Mairie de Paris. Virer Hidalgo et les Verts. Quant aux résultats attendus et bien justement il ne faut pas en attendre et les déçus seront nombreux.

à écrit le 24/03/2024 à 9:32
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Même si j'apprécie guère je pense que madame bling bling donnera une autre image de la capitale aujourd'hui sale, embouteillée, fade sans âme. Pas des demagos Verts qui n'ont qu'une obsession rendre la capitale interdite aux banlieusards le poumon de...

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