Un journaliste "ubérise" sa vie pendant un mois et raconte son expérience

Le journaliste belge Christophe Charlot a vécu pendant un mois uniquement grâce à des petits boulots trouvés sur des applications collaboratives comme Aibnb, Take Eat Easy ou encore ListMinut. Son objectif, gagner 2500 euros brut en un mois. Alors, mission accomplie ?
"J'étais dégéouté par la soirée et les courses que j'ai dû faire", raconte Christophe Charlot dans son article publié sur Trends

Alors que l'"uberisation" de la société crée de nombreuses polémiques, Christophe Charlot, journaliste, a décidé de répondre à la question suivante : l'économie collaborative est-elle rentable ? Pour le savoir, le journaliste belge a proposé au rédacteur en chef du journal économique Trends de tenter une expérience qu'il intitule "UberizeMe". Une référence au documentaire de 2004 SuperSizeMe dans lequel Morgan Spurlock se gave de McDonalds.

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Pendant un mois, Christophe Charlot a enchaîné toutes sortes de petits boulots proposés sur des applications collaboratives pour voir s'il était possible de gagner 2500 euros brut (proche du salaire moyen belge). Une aventure qu'il a décidé de filmer en plusieurs épisodes où l'on peut suivre ses expériences étonnantes.

S'improviser livreur, cuistot ou encore jardinier

Christophe Charlot a tout essayé. Il faut dire que les applications proposent toutes sortes de services qui ne nécessitent aucune formation.

Traverser une forêt, un soir pluvieux de mars, voilà la première expérience du journaliste avecTake it Easy, le service de livraison de repas. Trois heures et quatre livraisons plus tard, Christophe Charlot touche 36 euros. "C'est crevant et pas rentable", s'agace-t-il dans sa vidéo (à 1'46).

Le journaliste en immersion ne se décourage pas et poursuit son défi, en cuisine cette fois. Enregistré sur l'application Menu Next Door, il va devoir cuisiner pour 30 personnes. Le challenge est de taille car sa cuisine n'est pas équipée pour cuisiner pour autant de personnes. "S'improviser chef n'a rien de simple et croire que gagner de l'argent en cuisinant c'est simple n'est pas exact", explique le journaliste. Même si la tâche est stressante, Christophe Charlot en garde un souvenir agréable "une expérience chouette et plutôt rentable".

Déterrer un noisetier

Mais le journaliste n'est pas au bout de ses peines lorsqu'il s'inscrit sur ListMinut. La plateforme permet de proposer n'importe quel service aux utilisateurs qui veulent se débarrasser de certaines corvées quotidiennes.

C'est ainsi que Christophe Charlot se retrouve à devoir déterrer un noisetier ou vider une marre.  Des missions difficiles, mais le journaliste reconnaît dans l'un de ses articles sur Trends que "le site Web ListMinut permet à chacun de postuler sur les jobs qui l'intéresse. Dans mon cas, j'ai parfois postulé pour des missions qui dépassaient un peu ma passion du jardinage, c'est vrai. Mais dans certains cas, on prend ce qui vient".

Difficile d'atteindre les 2500 euros prévus

Au bout du compte, le journaliste fait ses calculs. Son mois de petits boulots lui permet de toucher un salaire brut de 2.124 euros. Le barre des 2.500 euros n'est pas atteinte et Christophe Charlot reconnaît que l'expérience était épuisante physiquement pour le salaire obtenu. Autre bémol, ces services n'offrent pas des conditions de travail idéales. Il s'agit donc de travailler sans cotiser, sans congés maladie et sans vacances. Sur le site de l'application ListMinut il est d'ailleurs bien précisé que s'inscrire permet de gagner "un petit extra financier". Une solution pas vraiment viable à long terme conclut le journaliste.

Commentaires 4
à écrit le 22/05/2016 à 11:14
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Bravo a ce jeune journaliste pour sont dure travail de terrain. Ils ne pourront plus dire, "on ne savait pas".

à écrit le 21/05/2016 à 8:43
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piege a gogo, niveau sante ,et sans avenir puisque pas de vacance et pas de retraite, pas dsecurite social???

à écrit le 20/05/2016 à 23:34
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D'où l'intérêt de maintenir un chômage élevé de façon à ce que ces sites disposent d'un vivier de travailleurs (esclaves) "taillable et corvéable à merci" (selon l'expression consacrée.)

à écrit le 20/05/2016 à 21:21
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Ce sont surtout les actionnaires de ces sites qui se gavent.

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