Allemagne : net recul trimestriel des commandes à l'industrie

La demande de produits manufacturés allemands a reculé de 2,8 % au troisième trimestre après une nouvelle baisse en septembre. Un chiffre préoccupant pour la première économie européenne.
La demande de produits allemands a reculé au troisième trimestre

 C'est une mauvaise nouvelle pour l'économie allemande. Ce jeudi 5 novembre, l'office allemand fédéral des statistiques, Destatis, a annoncé que les commandes à l'industrie manufacturière avaient reculé en septembre de 1,7 % sur un mois, alors que le marché tablait sur un rebond de 1 %. C'est donc le troisième mois consécutif de recul pour la demande de produits manufacturés allemands. Un phénomène inédit depuis quatre ans. Sur le troisième trimestre de l'année 2015, les commandes manufacturières ont ainsi reculé de 2,8 % par rapport au trimestre précédent.

La demande provenant de la zone euro recule

Ce recul est naturellement de mauvais augure pour la production industrielle allemande dans les mois qui viennent, ainsi que pour les exportations de la première économie européenne. En septembre, les commandes étrangères sont en recul net de 2,4 % sur un mois en septembre. A la différence du mois d'août, cependant, le recul est surtout marqué pour les commandes en provenance de la zone euro (-6,7 %), alors que celles venant du reste du monde progressent légèrement de 0,7 %. Ce phénomène est l'inverse exact du mois d'août, où les commandes venant de la zone euro avaient progressé de 2,5 % et celles venant du reste du monde avaient reculé de 3,7 %. Ces chiffres dénotent donc combien la reprise de la zone euro est fragile et menacée, alors que la demande venant du reste du monde est encore loin de récupérer la baisse des deux derniers mois.

Les faibles perspectives d'investissement

Mais l'élément le plus inquiétant de cette statistique provient de la faiblesse persistante de la demande intérieure en produits manufacturés allemands. Les commandes provenant d'Allemagne ont reculé en septembre de 0,6 %, après un recul de 2,6 % en août. Ceci traduit le fait que les industriels allemands ont clairement freiné leurs investissements. Il faut donc s'attendre dans les prochains trimestres à voir cette composante de la croissance souffrir, ce qui est fort préoccupant dans la mesure où l'Allemagne est déjà en sous-investissement et où l'investissement allemand est un des éléments clé d'une meilleure répartition de la croissance en zone euro.

Le cœur du modèle allemand ralentit

En août, la production industrielle allemande avait déjà reculé de 1,1 %. Même si la transmission des statistiques de commandes dans la production n'est pas automatique, ces trois mois de baisse laissent présager de nouveaux reculs dans les mois qui viennent. Les exportations devraient aussi logiquement souffrir, d'autant que, selon Destatis, c'est le fleuron des exportations allemandes, les biens d'investissement, qui sont les plus touchés par la baisse (-2,9 % en septembre après -2,8 % en août). Le ralentissement touche donc le cœur du modèle allemand, même s'il peut encore s'agir d'un simple « trou d'air. » On notera cependant qu'en octobre, l'indice IFO du climat des affaires a reculé pour la première fois depuis quatre mois.

La consommation tient, mais ralentit

La croissance allemande ne repose donc plus pour l'instant principalement que sur la consommation. En septembre, l'indice des ventes au détail, publié lundi 2 novembre, a progressé sur un an de 3,4 % en termes réels en septembre. Mais sur un mois, ces ventes sont restées stables après une baisse de 0,7 % en août et une hausse de 1,8 % en juillet. La consommation, alimentée par la hausse des revenus et le plein emploi, reste donc solide outre-Rhin, mais elle montre aussi des signes de faiblesses assez inquiétants précisément en raison des très bonnes conditions dans lesquelles évolue le consommateur allemand. Au deuxième trimestre, rappelons que, malgré la progression de la consommation, seul le commerce extérieur avait permis à l'économie allemande de connaître une croissance de 0,4 % en compensant le recul des investissements bruts.

Commentaires 8
à écrit le 05/11/2015 à 17:13
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Eh bien sûr, ceci ne va pas affecter notre économie le prochain trimestre et les suivants. Certains vont nous expliquer avec un tas d’indices et de statistiques que notre économie est solide indépendante du reste de l’Europe et du monde. Attendons l...

à écrit le 05/11/2015 à 16:44
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et pendant ce temps là les Dupontdelajoie se tapent sur leur ventre en rigolant content. Ce sera notre tour messieurs attendons attendons cà va arriver avant le 1er janvier 2016. Foi d'un Sioux rusé

à écrit le 05/11/2015 à 14:23
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Les chiffres PMI allemand donnent 54 pour le PMI manufacturier depuis plusieurs mois de même qu'il donne 53.4 aux Pays-Bas alors que ce pays connaît une recul marqué de la production industrielle. Les chiffres PMI sont en totale décalage avec la r...

le 05/11/2015 à 17:51
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Oui, il faut les prendre pour ce qu'ils sont, des indicateurs tendanciels. Il prennent en comptent le ressenti et les prévisions entrepreneurs, comme les chiffres réels. De ce fait, ils peuvent être en décalage, voir inverses des résultats réels mens...

à écrit le 05/11/2015 à 12:48
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INDICES MARKIT MENSUELS, mois d’OCTOBRE, base 50 ...................... ALLEMAGNE : COMPOSITE 54,1 > 54,2. Plus haut depuis 2 mois. SERVICES 54,1 > 54,5. Plus haut depuis 2 mois. INDUSTRIE MANUFACTURIERE 52,3 > 52,1. Plus bas depuis 3 mois...

le 05/11/2015 à 13:42
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Merci pour ce complément d'information.

le 05/11/2015 à 14:29
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Comment expliquez-vous que le PMI allemand, français ou néerlandais soient en expansion (au-dessus de 50) alors que la production industrielle se contracte dans ces pays?

le 05/11/2015 à 16:47
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je vais en parler à mon cheval c'est promis. Horsewhipperer

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