Brexit : Londres accuse l'UE de "mauvaise foi"

Le projet de sanctions de l'UE pour encadrer la période de transition après le Brexit est "peu judicieux" et "de mauvaise foi", a dénoncé jeudi 8 février à Londres le ministre britannique chargé du Brexit David Davis, dans une déclaration à la virulence inhabituelle.
L'annonce d'éventuelles sanctions de l'UE pour encadrer la période de transition après le Brexit a été mal accueilli au Royaume-Uni.
L'annonce d'éventuelles sanctions de l'UE pour encadrer la période de transition après le Brexit a été mal accueilli au Royaume-Uni. (Crédits : Neil Hall)

Le ministre britannique David Davis, chargé du Brexit, commentait un document dévoilé le 7 février par l'Union européenne, comportant un arsenal de sanctions pour "éviter un jeu déloyal" de la part de Londres durant la période de transition après le divorce.

"Je ne pense pas que c'était faire montre de bonne foi que de publier ce document au langage franchement discourtois, impliquant qu'ils pourraient, dans les faits, arbitrairement mettre fin à la période de transition", a déclaré le ministre aux médias. "C'est de mauvaise foi et peu judicieux de publier ça."

Le projet de texte fixant les règles imposées au Royaume-Uni pour la période de transition après sa sortie de l'UE, le 29 mars 2019, prévoit la possibilité de sanctions, notamment "un mécanisme permettant à l'Union de suspendre certains bénéfices pour le Royaume-Uni découlant de sa participation au marché unique". Cette clause incluse sous forme de notule dans le projet d'accord a été ajoutée à l'occasion de la reprise des négociations mardi à Bruxelles.

Stefaan De Rynck, conseiller de Michel Barnier, le négociateur en chef de l'UE, a indiqué dans un message publié sur son compte Twitter :

"Je ne pense pas que c'était faire montre de bonne foi que de publier ce document au langage franchement discourtois, impliquant qu'ils pourraient, dans les faits, arbitrairement mettre fin à la période de transition. C'est de mauvaise foi et peu judicieux de publier ça".

Les 27 partenaires du Royaume-Uni souhaitent pouvoir lui couper l'accès au marché unique en cas de non respect des règles, cela dans l'hypothèse où le temps manquerait pour porter le litige devant la justice européenne. Cette disposition implique de pouvoir imposer des droits de douane à un pays encore membre de l'UE jusqu'en décembre 2020.

La colère de certains députés conservateurs

Cet ajout avait provoqué dès mercredi la colère de plusieurs députés conservateurs au Royaume-Uni.

"Ces menaces idiotes montrent à quel point l'Union européenne a peur", avait réagi l'influent député conservateur britannique Bernard Jenkin sur la BBC. "Ce sera très difficile à accepter pour Theresa May", avait pour sa part jugé Jacob Rees-Mogg, l'un des principaux rivaux politiques de la Première ministre.

Demeurer dans le marché unique permettra au Royaume-Uni de continuer à faire du commerce sans barrières ni contrôles douaniers pendant la transition, tandis que les citoyens britanniques pourront continuer de vivre et de travailler dans n'importe quel autre État de l'UE.

La déclaration de Davis Davis survient alors que Theresa May a réuni mercredi et jeudi les principaux membres de son gouvernement pour définir avec eux la future relation entre le Royaume-Uni et l'UE. David Davis a commenté ces réunions en assurant que l'atmosphère avait été "très constructive, beaucoup de questions ont été réglées", tout en ajoutant que "des progrès restent à faire".

Rupture stricte ou maintien de liens forts avec l'UE ?

L'exécutif est déchiré entre les partisans d'une franche rupture avec les 27, dont le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson et celui de l'Environnement, Michael Gove, et ceux qui veulent maintenir des liens forts avec l'UE, en particulier Philip Hammond, le ministre des Finances.

Face à l'indécision de Londres, Michel Barnier avait pressé lundi Theresa May de "faire un choix".

"Nous avons besoin de clarté sur les propositions britanniques sur la future relation", avait-il insisté.

En décembre, Londres et Bruxelles avaient conclu un accord préliminaire sur leur divorce, et doivent désormais s'entendre sur la période de transition post-Brexit et la future relation qui unira les deux parties.

| Lire aussi : [Dossier] Brexit : un an après le référendum, où en sommes-nous ?

(Avec AFP)

Commentaires 25
à écrit le 09/02/2018 à 16:42
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J'aimerai bien connaitre les avantages que la France a pu tiré de cet UE de Bruxelles? Jusqu’à maintenant on ne peut que s'en plaindre comme la plupart des pays de la zone euro sauf bien sur l'Allemagne et certain pays de l'Est!

le 09/02/2018 à 20:29
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Il n'y a pas si longtemps les pro-brexit disaient que le Brexit allait super bien se passer. Maintenant ils disent que ce n'est pas le désastre annoncé. Mais bon, tout le monde a compris ce que ce changement de discours veut dire.

à écrit le 09/02/2018 à 13:55
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Vive les anglais qui envoient bouler les technocrates de bruxelle qui n'ont jamais defendus les zuroeens mais les mulrinationales americaines, chinoises et parfois europeennes.

le 09/02/2018 à 20:15
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Les anglais ont toujours poussé l'UE vers les excès du libéralisme. Pas la peine de les faire passer pour des robins des bois, la réalité est complètement différente.

à écrit le 09/02/2018 à 13:06
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L'Union devrait envoyer bouler TM et la GB. Cette mascarade dure depuis trop longtemps. Les Brits sont uniquement intéressés par la City et comment conserver les atouts de l'EU. Montrons leur que l'EU à des baloches

le 09/02/2018 à 15:55
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L' UE n' enverra rien bouler du tout, elle ne le fera pas car elle n' a pas les ..balloches, en face c' est une choix DEMOCRATIQUE et quand ils seront libres, vous serez encore derrière les barreaux si vous ne comprenez pas...

le 09/02/2018 à 16:50
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@Bill Bocquet Haha, la bonne blague de l'UE qui cédera, ça va faire 1 an que le RU a envoyé sa lettre de sortie et pour l'instant, on peut pas dire que le RU ait imposé son agenda, c'est l'UE qui détient les clés et quand le RU se résoudra à décider...

le 09/02/2018 à 18:30
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Faux, le Ru est complètement dans l' agenda prévu des deux ans à partir du dépôt de l' article 50 du TFUE, regardez le petit compteur qui décompte sereinement, calmement ... https://www.upr.fr/ https://www.upr.fr/lupr/article-...

le 09/02/2018 à 19:08
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@Bill Bocquet/maybot Ils ont fait un choix démocratique et alors? Le résultat c'est qu'ils ne mènent rien du tout, l'UE décide et le RU subit, les partis politiques britanniques ne sont pas d'accord sur la façon dont doit se faire le Brexit, l'Irlan...

à écrit le 09/02/2018 à 12:38
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Marrant de voir les Britanniques reprocher à l'UE de ne pas céder à la naïveté et donc à leurs entourloupes. Evidemment ils ne sont pas habitués, lorsqu'ils étaient de plein pied dans l'UE cette dernière leur passait tous leurs caprices. Out is o...

à écrit le 09/02/2018 à 12:33
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Comment faire confiance aux anglais dans 2 ans alors que leur parole change tous les jours Les anglais voudraient partir mais rester pour nous vendre leur bazar Ben il faut choisir

à écrit le 09/02/2018 à 12:13
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C'est vrai que les anglais sont toujours de bonne foi et se gardent bien des coups tordus...On croit rêver! La vérité c'est qu'ils pataugent et ne sont pas foutus de se mettre d'accord entre eux, leur seule tactique pour s'unifier va consister à crie...

le 09/02/2018 à 13:23
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Commencez à poser le débat de la sortie dans les médias car nous savons à qui attribuer la ruine de la France surendettée et les plombs macroniens qui nous tombent dessus jour après jour pour satisfaire aux GOPE et anéantir ce ...

à écrit le 09/02/2018 à 11:07
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Comme lors de la dernière grande guerre, c'est de Londres que nous trouverons notre libérateur!

à écrit le 09/02/2018 à 10:45
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On peut louer l'Europe ( ce n'est pas toujours le cas, alors il faut le mentionner ) de la méthode choisie pour la négociation du Brexit. Le fait que les Britanniques ne savent pas sur quel pied danser . Leur Gouvernement dit un jour une chose, et ...

le 09/02/2018 à 13:15
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Vous rigolez ...? La GB sait très bien où elle va, vers la sortie, nous restons en prison, pour le moment. L' idée même d' évoquer la sortie avec l' UPR glace la classe politique et les médias jusqu' à l' os! https://www.upr.fr...

à écrit le 09/02/2018 à 10:29
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Quand même le très europhile s'arrache les cheveux sur le mode de pensée de Bruxelles..: "Le Brexit semblait avoir ouvert le chantier tant attendu de la redéfinition du fonctionnement et des objectifs de la machine européenne. Mais Bruxelles préfère...

le 09/02/2018 à 12:04
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...le très europhile LEAP, désolé de la faute de frappe

le 09/02/2018 à 13:45
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Même LEAP a compris que l' UE c' était cuit et comme le rappelle si bien ASSELINEAU, c'est dormir toute sa vie que de croire à ses rêves..

à écrit le 09/02/2018 à 10:27
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Les britaniques ont toujours été favorables au libre échange et à la liberté de circulation des personnes qui participent au libre échange. L'UE devenant de plus en plus règlementée et protectioniste, il est pour eux vital de quitter l'UE. Ce n'est p...

à écrit le 09/02/2018 à 10:23
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Les prêtres néolibéraux n'ont jamais de problème pour diffuser leur messe insipide et castratrice, c'est comme cela que les forums meurent, sous les prêches de ceux qui ne pensent qu'à leurs intérêts.

à écrit le 09/02/2018 à 10:22
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Les prêtres néolibéraux n'ont jamais de problème pour diffuser leur messe insipide et castratrice, c'est comme cela que les forums meurent, sous les prêches de ceux qui ne pensent qu'à leurs intérêts.

à écrit le 09/02/2018 à 9:37
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L'Europe est une machine, un consortium financier seulement là pour ses intérêts et de voir la city leur échapper les a rendu furieux c'est évident, d'autant qu'ils espéraient qu'avec le temps la situation s'améliore pour eux et que le RU revienne pe...

à écrit le 09/02/2018 à 9:33
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le probleme devenant une quadrature de cercle, certains entrent dans la theatralite....... forcement quand on a dit qu'on allait etre dehors pour les contraintes mais dedans pour les avantages, on finit par etre pris a son propre jeu...........

le 09/02/2018 à 13:39
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C'est pas de vous ça, ça paraît presque intelligent.

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