Bruxelles adopte un cadre légal pour le transfert des données personnelles de l'UE vers les Etats-Unis

Bruxelles a adopté lundi un nouveau cadre légal pour permettre le transfert des données personnelles de l'UE vers les Etats-Unis. Les deux parties et les géants du numérique se félicitent de cet accord trouvé.
Le cadre prévoit des garde-fous pour que l'accès des agences américaines de renseignement à des données recueillies en Europe soit limité à ce qui est « nécessaire » et « proportionné »
Le cadre prévoit des garde-fous pour que l'accès des agences américaines de renseignement à des données recueillies en Europe soit limité à ce qui est « nécessaire » et « proportionné » (Crédits : Pixabay / CC)

C'est n'est sans doute pas la fin d'un ping-pong juridique mais une excellente nouvelle pour les entreprises du numérique. Bruxelles a en effet adopté un nouveau cadre légal pour permettre le transfert des données personnelles de l'UE vers les Etats-Unis.

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Un cadre juridique est essentiel pour les Google, Meta ou Amazon qui déploraient le manque de règles claires en matière de transfert de données entre les deux rives de l'Atlantique.

« Après des années d'attente, les entreprises et les organisations de toutes tailles des deux côtés de l'Atlantique ont enfin la certitude de disposer d'un cadre juridique durable qui autorise les transferts de données à caractère personnel de l'UE vers les États-Unis », s'est réjoui Alexandre Roure, le directeur des politiques publiques du CCIA, le lobby des géants de la tech.

Des garde-fous

En juillet 2020, la justice européenne avait conclu que le « Privacy Shield » utilisé par les entreprises américaines ne protégeait pas de possibles « ingérences dans les droits fondamentaux des personnes dont les données étaient transférées ». Depuis lors, les entreprises avaient recours à des solutions juridiques alternatives, à la légalité plus incertaine, pour continuer ces transferts, dans l'attente d'un système plus solide et pérenne.

Ce nouveau cadre juridique prévoit des garde-fous supplémentaires pour que l'accès des agences américaines de renseignement, au nom de la sécurité nationale, à des données recueillies en Europe et transférées ou hébergées aux Etats-Unis, soit limité à ce qui est « nécessaire » et « proportionné ». Le texte ouvre aussi une possibilité de recours aux ressortissants européens s'ils considèrent que leurs données personnelles ont été illégalement collectées par les renseignements américains, leur permettant d'obtenir, le cas échéant, la suppression ou la correction de ces données.

De nouveaux recours attendus

Les deux dispositifs précédemment mis en place pour permettre aux entreprises de transférer ces données des Européens vers les États-Unis avaient été invalidés en raison de craintes d'une surveillance par les services de renseignement américains. Ces recours devant la Cour de justice de l'UE avaient été introduits par Max Schrems, le militant autrichien pour le respect de la vie privée. Lundi, il a annoncé saisir à nouveau la justice, estimant que le nouveau texte n'apportait pas d'amélioration en matière de protection des données personnelles des Européens.

Malgré tout, les responsables politiques se félicitent de la mise en place de ce dispositif.

« Le nouveau cadre UE-Etats-Unis de protection des données personnelles garantira la sécurité des flux de données pour les Européens et apportera une sécurité juridique aux entreprises des deux côtés de l'Atlantique, les États-Unis ont pris des engagements sans précédent », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un communiqué.

Le président américain Joe Biden a quant à lui salué cette décision qui « reflète l'engagement commun » des deux partenaires envers « la protection forte des données personnelles ».

Données personnelles : TikTok dans le collimateur de parlementaires français

La commission d'enquête du Sénat, chargée d'étudier le fonctionnement et la « stratégie d'influence » de TikTok, a menacé jeudi 6 juillet de suspendre l'application d'origine chinoise plébiscitée par les jeunes si elle ne prend pas des mesures pour améliorer sa modération notamment. Les vidéos véhiculées par l'application « pourraient être biaisées au profit d'autorités chinoises soucieuses d'alimenter des troubles susceptibles d'affaiblir l'image de la démocratie », établit la commission dans son rapport. André Gattolin (majorité présidentielle), vice-président de la commission, a fait part de « son doute complet sur la viabilité du modèle économique de TikTok, qui laisse penser que ce n'est pas une entreprise économique mais une entreprise politique avec vocation à capter les données personnelles ».

(Avec AFP)

Commentaires 18
à écrit le 12/07/2023 à 8:34
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À l'image de la souveraineté européenne ! Une vaste supercherie.

à écrit le 11/07/2023 à 21:14
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Bonjour, bien ils y a un accords de transfert de données personnelles de l'europe vers les USA... Donc , j'espere qu'ils y a réciprocité... des USA vers l'europe... Cette article n'est pas tres claire sur le sujet... pouvez vous nous i former cor...

le 11/07/2023 à 23:19
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Et on nous a demandé note avis nous les sans dents?

à écrit le 11/07/2023 à 13:52
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La question que les technocrates se sont posés est qu'il paraît plus politiquement responsable d'offrir les clés du château aux États-Unis qu'à l'Empire du milieu. Mais dans les deux cas, la protection du château est amoindrie en Europe et Big Brothe...

le 11/07/2023 à 23:19
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On nous a demandé notre avis ?

le 12/07/2023 à 10:57
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@Khi. Pourquoi demander notre avis, à ce que je sais, l'autorité technocratique de Bruxelles n'est pas et n'a jamais été une institution démocratique. Mais c'était pourtant connu dès la lecture de son acte de naissance.

à écrit le 11/07/2023 à 13:48
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Tiens, je pensais plutôt que c'était des USA vers l'Union Européenne que le transfert posait problème, les USA n'ayant jamais eu de scrupules à s'approprier les données tierces...

à écrit le 11/07/2023 à 12:52
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L'inaptocratie omniprésente en Europe n'étant plus à un dérapage près, on ne s'étonne plus de rien. La démocratie n'étant plus ce qu'elle était, reste un folklore belliciste très coûteux.

à écrit le 11/07/2023 à 11:56
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Vous la sentez mieux maintenant la liberticide et vassale pensée néoconservatrice européenne revendiquée et assumée par ceux qui ont mis en place l' UE de davos et son transfert de données sans aucune consultation des peuples- ...

à écrit le 11/07/2023 à 11:08
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Là encore où sont la DGSE et la DGSI . La sécurité intérieur , vous êtes où ? à la CIA ?

le 11/07/2023 à 12:15
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qui baffoue les democratie en europe des non elus a la direction a bruxelles et les usa pour neutraliser la creation de l'europe

à écrit le 11/07/2023 à 11:06
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Perte de souveraineté . c'est un délits, un crime, c'est anti constitutionnel vous pouvez vous le retourner comme vous voulez l'Europe sort de son cadre et met en danger les nations et la France. La France doit agir vite et fort . Des personnes do...

à écrit le 11/07/2023 à 11:01
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...nécessaire » et « proportionné ». Traduit en langage cia nsa &co ça veut dire comme on veut quand on veut Triste Europe ... eu n'est pas bonne à rien elle mauvaise en tout Heureusement que m Max Schrems est là

à écrit le 11/07/2023 à 10:30
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De l’esbroufe et du blabla, comme tout ce que produit l'UE totalitaire depuis 31 ans. Rappelons en passant que nos amis GAFAM sont sous le coup de la juridiction US devenue "extra-territoriale", et participent donc pleinement à la spoliation de nos d...

à écrit le 11/07/2023 à 10:16
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J'aimerais que dans les journaux américains, on voit la réciproque " les entreprises européennes autorisées à rapatrier les données personnelles des citoyens américains", et qu'on voit ce que ça donne...

à écrit le 11/07/2023 à 9:15
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Vive la dictature américaine !!! nous ne somme plus en BE mais en US !

à écrit le 11/07/2023 à 8:48
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C'est vrai, que la réciproque n'intéresse nullement "l'Europe" ce qui est le principe du pillage ! ;-)

à écrit le 11/07/2023 à 8:21
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On va encore se faire avoir.

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