Catalogne : l'indépendantiste Artur Mas renonce à briguer un nouveau mandat

Le président sortant de la Généralité n'avait pas le soutien d'une partie des indépendantistes. Il a décidé de laisser le champ libre à un autre candidat, Carles Puigdemont, maire de Gérone, qui pourrait donc être élu à la tête de la région.
Le parlement de la Généralité doit se prononcer dimanche par un vote sur un nouveau candidat. Si aucun ne peut être élu d'ici lundi, de nouvelles élections régionales seront automatiquement organisées en Catalogne.

Après plus de trois mois de blocage politique, Artur Mas se retire. Le président indépendantiste sortant de la région de Catalogne a annoncé samedi 9 janvier qu'il avait décidé de ne pas briguer un nouveau mandat. Il souhaite ainsi ouvrir la voie à la formation d'un gouvernement indépendantiste à la tête de la Généralité.

Les divergences entre les différentes organisations favorables à l'indépendance, victorieuses lors du scrutin régional du 5 septembre, avaient en effet jusqu'à présent empêché la formation d'un nouvel exécutif.

Des divergences sur l'appartenance à l'Otan et à l'UE

Une partie des indépendantistes étaient hostiles au maintien d'Artur Mas, notamment certains membres de Candidature d'unité populaire (CUP). Cette petite formation de gauche au sein du bloc indépendantiste avait annoncé voici quelques jours qu'elle ne soutiendrait pas la candidature d'Artur Mas à un nouveau mandat, en raison de profondes divergences sur des questions comme l'appartenance d'une Catalogne indépendante à l'Otan et à l'Union européenne.

Artur Mas, qui est président de la région depuis 2010, a donc préféré laisser le champ libre à un autre candidat, Carles Puigdemont, maire de Gérone. Devant la presse à Barcelone, il a déclaré:

"Je vais me mettre à l'écart. Je ne vais pas me présenter en tant que candidat de Junts pel Si (Ensemble pour le oui, principale coalition des mouvements séparatistes, ndlr) à ma réélection comme président de la Catalogne".

Le risque de nouvelles élections

Le parlement de la Généralité doit se prononcer dimanche par un vote sur un nouveau candidat. Si aucun ne peut être élu d'ici lundi, de nouvelles élections régionales seront automatiquement organisées en Catalogne, région qui représente près d'un cinquième du PIB de l'Espagne.

Le journal espagnol El Pais rappelle samedi que dans un discours en 2013, Puigdemont avait affirmé qu'il "chasserait les envahisseurs de Catalogne", un camouflet adressé au gouvernement central espagnol. Le Parti populaire (droite, formation du président du gouvernement Mariano Rajoy), arrivé en tête aux législatives du 20 décembre mais sans avoir la majorité au parlement, a réitéré samedi son appel en faveur d'un gouvernement de large coalition à Madrid pour éviter la fragmentation de l'Espagne.

Lire: Espagne : un scénario "à la portugaise" est-il possible ?

(Avec Reuters)

Commentaire 1
à écrit le 10/01/2016 à 14:22
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27 septembre les élections régionales, pas 9 septembre

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