Après un rebond au troisième puis une première rechute quatrième trimestres 2020, l'économie européenne marque encore le pas. Le PIB dans la zone euro a diminué de 0,3% au premier trimestre 2021 (-0,1% en UE) par rapport au trois mois précédents. Sur un an, la baisse est de 1,3%. Toutefois, ce résultat est légèrement mieux qu'attendu par les analystes, qui tablaient le 30 avril sur une contraction de 0,6% par rapport au trimestre précédent et de 1,8% sur un rythme annuel, selon les données publiées ce mardi par Eurostat.
La reconstitution des stocks (0,7% de contribution au PIB) et la reprise de l'investissement des entreprises ont permis de limiter les dégâts. Mais le redressement de l'économie n'a pas été soutenu sur cette période par la consommation des ménages. Elle chutait de 2,3% de janvier à mars, notamment à cause des nombreuses restrictions sanitaires alors en vigueur en Europe ayant limité les actes d'achat.
En zone euro, un contraction de 5,4% par rapport au niveau d'avant-crise
Résultat, le PIB reste entre 5,4% et 4,6% en dessous de son plus haut niveau du quatrième trimestre 2019 pour la zone euro et l'UE. Ils correspondent à un niveau identique à celui du quatrième trimestre 2016 pour la zone euro et légèrement supérieur au niveau du premier trimestre 2017 pour l'UE.
Selon le Philip Lane, économiste en chef de la Banque centrale européenne, « la zone euro ne retrouvera son niveau de PIB 2019 qu'au printemps de l'année prochaine (2022) », expliquait-il au Monde.
Ces chiffres atones se répercutent sur les créations d'emplois. Selon Eurostat, entre avril 2020 et avril 2021, le chômage a augmenté de 1,406 million de personnes dans l'UE et de 1,275 million dans la zone euro. Et pour le premier trimestre 2021 par rapport aux trois derniers mois de 2020, le nombre de personnes ayant un emploi a diminué de 0,3% dans la zone euro et de 0,2% dans l'UE. « Sur le marché du travail, le taux de chômage devrait retrouver son niveau de 2019 seulement en 2023 », pronostiquait Philip Lane.
« Le chemin de la reprise sera long »
Ces résultats confirment les propos de l'économiste en chef de la BCE, qui estime « que le chemin de la reprise sera long » en zone euro. Les effets du plan de relance européen, doté de 750 milliards d'euros, devraient porter leurs fruits à moyen terme.
La contraction du PIB ainsi que l'accroissement du taux de chômage seront des indicateurs suivis à la loupe par la Banque centrale européenne, alors que l'inflation a atteint l'objectif maximal fixé, proche mais en dessous de 2% sur un an et pourrait, si elle s'emballe, peser sur la relance.
Les membres du Conseil des gouverneurs se réunissent ce jeudi afin de discuter des rythme des achats d'obligations de l'institution après l'accélération annoncée en mars pour freiner la remontée des rendements obligataires, alors considérée comme une menace pour la reprise économique.
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