France : la flamblée des prix de l'énergie pousse l'inflation à son plus haut niveau depuis 10 ans

En septembre, la hausse des prix se poursuit en France pour atteindre sur un an 2,1% à 2,7%, selon les indicateurs. La flambée des prix de l'énergie - gaz, électricité, essence... - explique largement la hausse de l'inflation, laquelle risque de placer les banques centrales face à un dilemme : laisser filer la hausse des prix, ou bien agir plus tôt que prévu, en resserrant leur politique monétaire. La BCE se veut pour le moment rassurante.
Alors que le prix de l'énergie devient un enjeu économique et politique, c'est bien celui-ci qui tire l'inflation. En septembre sur un an, les prix de l'énergie ont donc bondi de 14,4%, note l'Insee.
Alors que le prix de l'énergie devient un enjeu économique et politique, c'est bien celui-ci qui tire l'inflation. En septembre sur un an, les prix de l'énergie ont donc bondi de 14,4%, note l'Insee. (Crédits : Sarah Meyssonnier)

C'est une petite musique qui grimpe, qui grimpe. L'inflation en France poursuit sa progression. Les prix à la consommation ont augmenté de 2,1% sur un an au mois de septembre, après 1,9% en août, selon une estimation provisoire publiée ce jeudi par l'Insee. L'indice des prix harmonisés selon les normes européennes (IPCH), qui permet les comparaisons avec les autres pays de la zone euro, a reculé toutefois de 0,2% après une hausse de 0,7% en août. Mais sur un an, cet indice a augmenté de 2,7% après une hausse de 2,4% le mois précédent. En septembre, l'inflation a atteint selon l'IPCH son plus haut niveau depuis décembre 2011.

La hausse des prix a été tirée par les services (+1,5%) et l'énergie (+14,4%), tandis que celle des produits manufacturés (+0,4%) et dans une moindre mesure de l'alimentation (+1%) et du tabac (+4,8%) a ralenti, a précisé l'Institut national des statistiques dans un communiqué.

Hausse des prix de l'énergie = inflation

Alors que le prix de l'énergie devient un enjeu économique et politique, c'est bien celui-ci qui tire l'inflation. En septembre sur un an, les prix de l'énergie ont donc bondi de 14,4%, note l'Insee. Et ce n'est pas terminé. En France, les tarifs réglementés du gaz vont une nouvelle fois bondir de 12,6% TTC au 1er octobre (la portant à 57% depuis le mois de janvier), dans le sillage de la hausse des cours sur le marché. La flambée du prix du gaz entraîne mécaniquement celui de l'électricité, qui devrait progresser de 12% d'ici le début de l'année 2022, a annoncé ce jeudi le gouvernement. « Il faut s'attendre à une explosion des tarifs de l'électricité dans tout le pays début 2022 », confirme Jacques Percebois, économiste et spécialiste du marché de l'énergie.

L'exécutif tente de prendre à bras le corps cette problématique, augmentant le chèque énergétique à destination de 6 millions de ménages et disant vouloir réfléchir à d'autres solutions.

Une tendance mondiale

La dynamique française se confirme en Europe et dans les grandes puissances mondiales.L'OCDE a indiqué que l'inflation des 20 principales économies du monde devrait atteindre 4,5% en moyenne d'ici la fin de l'année, avant de retomber à 3,5% en 2022. Au niveau européen, il n'y a pas un seul pays européen qui ne voit les prix de son électricité s'envoler depuis quelques semaines, ce qui tire l'inflation. La Banque centrale européenne (BCE) a de son côté relevé début septembre ses prévisions d'inflation en zone euro pour 2021. Selon l'institution monétaire, la hausse des prix, propulsée à 3% en août, devrait ainsi atteindre 2,2% sur l'ensemble de l'année, contre 1,9% précédemment estimé. L'inflation dépasserait alors l'objectif de moyen terme de la BCE, fixé à 2%.

En Espagne en septembre, la hausse des prix a atteint 4% sur un an, soit son niveau le plus élevé depuis septembre 2008. Là aussi, c'est le coût de l'énergie qui fait exploser les factures. Selon une association de consommateurs, la hausse pour les Espagnols est de 62% sur un an. Le gouvernement ibérique prend des mesures drastiques pour limiter l'impact des cours de marché sur le budget de ses citoyens : réduction des taxes sur l'électricité et blocage des bénéfices des entreprises du secteur.

Le Royaume-Uni fait face aussi une hausse de l'inflation tirée par l'énergie. Elle pourrait atteindre 4% sur un an. Les prix de l'électricité atteignent des records historiques alors que la pénurie de carburant s'accélère.

Modification des politiques monétaires ?

La progression de l'inflation risque de placer la Banque centrale européenne (BCE) face à un dilemme : laisser filer la hausse des prix, ou bien agir plus tôt que prévu, en resserrant sa politique monétaire (basée sur des taux bas et 80 milliards d'euros de rachats mensuels de dettes des États et des entreprises).

Mais pour le moment, l'institution financière se veut rassurante et estime que l'inflation reste transitoire. "Le principal défi est d'assurer que nous ne surréagissons pas à des chocs d'offre transitoires qui n'ont aucune influence sur le moyen terme, tout en favorisant les forces de demande positive qui peuvent durablement porter l'inflation vers notre objectif d'inflation de 2%", a expliqué Christine Lagarde, présidente de la BCE, en ouverture au Forum des banques centrales.

"Nous ne réagirons à une amélioration de l'inflation globale que si nous sommes confiants dans le fait qu'elle est durable et reflétée dans la dynamique de l'inflation sous-jacente", a-t-elle ajouté.

Lire aussi Inflation en zone euro : Christine Lagarde invite à ne pas "surréagir"

Même discours Outre-Atlantique. Alors que les États-Unis devraient faire face à une hausse de l'inflation de 4,2% en 2021, et 2,2% en 2022, la Fed ne veut pas pour le moment resserrer sa politique monétaire. Pour la banque centrale américaine, si les indicateurs économiques s'améliorent, il n'est pas question de limiter le rachat d'actifs tant que l'objectif du plein emploi n'est pas atteint. De son côté, la Banque d'Angleterre, face à une inflation de 4%, se dit prête à relever ses taux d'intérêts directeurs.

(avec agences)

Commentaires 9
à écrit le 01/10/2021 à 13:05
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L Europe se dresse en defeneur des droits de l homme, mais du point de vue energetique, elle est a la merci de dictatures ou regne camps de concentration et esclavagisme (moyen orient). J espere qu elle arrivera a mener a terme sa transition des ener...

à écrit le 01/10/2021 à 12:45
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Précisons que la Russie qui,dispose des plus importantes réserves prouvées de gaz naturel devant l'Iran selon BP reste le principal fournisseur extérieur de gaz de l'Union européenne. En 2018, ce pays a compté pour près de 40% des importations gazièr...

à écrit le 30/09/2021 à 20:32
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On nous ment ! On ne peut rien mais bien sûr ! C'est l'Europe ,c'est toujours l'Europe ! Les français vont se les geler à cause de l'Europe ! Moi je vais payer le chauffage pour les prisons pendant que ma famille va se les geler ..monde de m...

à écrit le 30/09/2021 à 17:26
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Ca va encore nous coûter un bras avec tous les perfusés sociaux que compte la France

à écrit le 30/09/2021 à 15:31
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Bref! C'est les rentiers qui vont être content, ils ont été prévenue des changements a faire dans leurs portefeuilles?

le 01/10/2021 à 0:12
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Avec les 464 milliards d'Euros au chaud sur les livrets défiscalisés on voit bien que beaucoup de gens peuvent être rentiers. Il ne leur manque que le goût du risque.

à écrit le 30/09/2021 à 15:22
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France : la flamblée des prix de l'énergie pousse l'inflation à son plus haut niveau depuis 10 ans L'Europe et les commissaires cupides de la commission de bruxelles sont parfaitement inutiles pour peser sur les voyous de la finance à la manœuvre ...

à écrit le 30/09/2021 à 14:41
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Il va falloir passer par la case electorale du quoi qu'il en coûte attention a la rue!!!!

le 30/09/2021 à 17:56
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Les élections vont faire baisser les énergies par miracle ?

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