Inflation en zone euro : Christine Lagarde invite à ne pas "surréagir"

La patronne de la Banque centrale européenne impute l'accélération de la hausse des prix en Europe aux "déséquilibres entre la demande et l'offre". Un retour à la normale devrait se faire "lentement" selon elle. Aussi, alors que les débats s'intensifient au sein même de l'institution, la patronne de la BCE veut maintenir une politique monétaire accommodante pour les Etats.
Le principal défi est d'assurer que nous ne surréagissons pas à des chocs d'offre transitoires qui n'ont aucune influence sur le moyen terme, affirme Christine Lagarde.
"Le principal défi est d'assurer que nous ne surréagissons pas à des chocs d'offre transitoires qui n'ont aucune influence sur le moyen terme", affirme Christine Lagarde. (Crédits : POOL)

A 3% en août, l'inflation dans la zone euro est bien au-delà de son objectif de 2%. Elle pourrait même atteindre 4% d'ici la fin de l'année. Mais pas de quoi inquiéter Christine Lagarde qui a relativisé les risques inflationnistes, contrairement à la Fed américaine et la Banque centrale d'Angleterre qui s'en préoccupent. Christine Lagarde considère toujours comme une hausse temporaire des prix. "Nous n'observons aucun signe montrant que cette augmentation de l'inflation est en train de se généraliser à l'ensemble de l'économie", a même affirmé la Française en ouverture du Forum des banques centrales organisé par la BCE.

"Le principal défi est d'assurer que nous ne surréagissons pas à des chocs d'offre transitoires qui n'ont aucune influence sur le moyen terme, tout en favorisant les forces de demande positive qui peuvent durablement porter l'inflation vers notre objectif d'inflation de 2%", a dit Christine Lagarde.

"Nous ne réagirons à une amélioration de l'inflation globale que si nous sommes confiants dans le fait qu'elle est durable et reflétée dans la dynamique de l'inflation sous-jacente", a-t-elle ajouté.

Christine Lagarde voit plutôt comme explication principale des "déséquilibres entre la demande et l'offre" dans certains secteurs qui poussent les prix à la hausse. De plus, l'économie mondiale est sous tension avec des perturbations durables dans les chaînes d'approvisionnements, notamment sur les matières premières.

"Une fois passés ces effets induits par la pandémie, nous prévoyons une baisse de l'inflation" qui devrait dès lors ne converger que "lentement vers 2%", selon Mme Lagarde.

Un débat intense au sein même de la BCE

La position prise par Christine Lagarde diverge quelque peu des craintes exprimées il y a quelques jours par d'autres dirigeants de l'institution européenne.

Mais patronne de la BCE a promis que la banque centrale européenne ferait preuve de patience avant de resserrer sa politique monétaire, afin d'éviter une réaction exagérée. "Nous avons encore besoin d'une politique monétaire accommodante afin de sortir de la pandémie de manière sûre et de ramener l'inflation durablement à 2%", a-t-elle précisé.

L'institution a déployé depuis le début de la pandémie des mesures exceptionnelles de soutien à l'économie faites de taux d'intérêt maintenus à leur plus bas historique et de rachats massifs de dette sur le marché à hauteur actuellement d'environ 100 milliards d'euros par mois. Ces rachats se font via le disposition d'assouplissement quantitatif (QE) lancé en 2015 et le programme d'urgence "PEPP" activé en mars 2020.

L'institut de Francfort prévoit de prendre une décision sur l'avenir du PEPP en décembre.

La plupart de ces sources conviennent qu'une inflation plus élevée renforce les arguments en faveur d'un arrêt du PEPP, créé en mars 2020 et doté de 1.850 milliards d'euros, à sa date prévue, soit mars prochain, même si le débat ne fait que commencer.

(avec agences)

Lire aussi 5 mnLa Fed abaisse fortement sa prévision de croissance pour 2021, l'inflation revue à la hausse

Commentaires 5
à écrit le 29/09/2021 à 16:49
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La vielle qui attend que tout le monde se comporte en vieux ?

à écrit le 29/09/2021 à 14:12
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La maitresse de Macron?

à écrit le 29/09/2021 à 8:58
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comme Moscovici elle a ete nommée avec l'aval de MR macron et en période électorale elle ne veut pas lui déplaire

à écrit le 28/09/2021 à 17:56
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Cette dame devrait ( re ) lire le principe de Peter car elle approche du fameux niveau , et de l'age de la retraite aussi .

à écrit le 28/09/2021 à 17:47
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Bref! C'est du genre: " Vous faites une blague mais on demande de ne pas en rire!"

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