«Fini de jouer», l'ultime appel de l'UE pour un Brexit avec accord

«Nous sommes déterminés à mettre en œuvre (l'accord) intégralement et en temps voulu - ni plus, ni moins», a martelé le vice-président de la Commission européenne. Mais Londres, à nouveau, ne pourrait ne pas l'entendre de cette oreille.
(Crédits : UK Parliament/Jessica Taylor)

Avec un seul mot d'ordre: "fini de jouer !", les Européens se lancent dans une série de réunions d'urgence avec les Britanniques pour surmonter l'impasse des discussions sur la future relation et le revirement "inacceptable" de Londres sur l'accord de Brexit.

Dès mercredi, le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, sera à Londres pour rencontrer son homologue britannique David Frost. Objectif: débloquer les discussions sur l'accord commercial post-Brexit que les deux responsables tentent non sans mal de conclure depuis des mois.

Lire aussi : Brexit: l'UE en colère contre Johnson qui l'accuse de préparer un "blocus alimentaire"

Le temps presse pour les négociateurs, qui considèrent qu'un accord est nécessaire avant mi-octobre pour qu'il puisse entrer en vigueur le 1er janvier 2021, quand le Royaume-Uni -qui a officiellement quitté l'UE en janvier dernier- cessera d'appliquer les règles européennes.

Lundi, c'est sur un autre front, celui de l'accord de retrait scellant le départ britannique, que Londres et Bruxelles tenteront de s'entendre: une réunion à haut niveau entre le vice-président de la Commission, Maros Sefcovic, et le secrétaire d'Etat britannique Michael Gove, est convoquée à Bruxelles.

Au coeur des discussions, le projet de loi en cours d'examen au Parlement britannique, qui remet partiellement en cause les engagements pris par Londres dans cet accord, pourtant signé et ratifié par les deux parties.

La crainte de devoir renégocier

Les Européens, furieux, ne veulent pas entendre parler d'un tel revirement, qui enfreindrait de l'aveu même du gouvernement britannique le droit international.

Ils ont donné à Londres jusqu'à la fin du mois pour retirer ce projet, sous peine d'un recours en justice - ce qui ne semble pas ébranler le gouvernement britannique.

"Nous ne renégocierons pas" l'accord de retrait, a encore martelé mardi M. Sefcovic. "Nous sommes déterminés à le mettre en œuvre intégralement et en temps voulu - ni plus, ni moins".

Le projet de loi britannique "nous inquiète beaucoup car il viole les principes directeurs de l'accord de retrait. C'est totalement inacceptable", a rappelé mardi le ministre allemand chargé des Affaires européennes, Michael Roth.

"Chers amis de Londres, je vous en prie: fini de jouer. Le temps presse" sur la future relation, a-t-il lancé en anglais.

"La présentation d'une législation visant à saper délibérément un accord international avec l'UE a suscité beaucoup d'inquiétudes. Elle a porté atteinte à la confiance (...) C'est très regrettable", a renchéri le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney.

Le cas de l'Irlande du Nord en jeu

M. Coveney est particulièrement concerné: le texte britannique contredit notamment des dispositions spéciales prises pour l'Irlande du Nord, afin d'éviter le retour d'une frontière avec la République d'Irlande, qui pourrait fragiliser l'accord de paix de 1998 mettant fin à trois décennies de violences.

"Il ne fait aucun doute que la déception est présente dans toute l'Union européenne", a poursuivi l'Irlandais.

"Et ce qui m'inquiète depuis quelques jours, après avoir parlé à deux autres ministres des Affaires étrangères de l'UE, c'est que l'on a de plus en plus le sentiment que le Royaume-Uni ne veut peut-être pas conclure d'accord" commercial, a-t-il ajouté, précisant qu'il ne partageait pas cette opinion.

Certains Etats membres croient que les Britanniques sont prêts à accepter un "no deal" en fin d'année, avec ses conséquences catastrophiques pour des économies déjà plombées par la crise liée à la Covid-19.

Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, n'a pas hésité à lier le destin du futur accord commercial à celui sur l'accord de retrait. "Nous n'allons pas ratifier un accord sur la relation future s'il y a des coups de canifs partout dans le chapitre précédent", a-t-il lancé lors d'un entretien avec l'AFP.

Le prochain cycle officiel de négociations sur la future relation doit avoir lieu à Bruxelles la semaine du 28 septembre. Il s'agit, pour l'instant, du dernier round à l'agenda.

Lire aussi : Brexit: l'UE très inquiète après le vote britannique en faveur du projet de loi qui viole le droit international

Commentaires 21
à écrit le 24/09/2020 à 4:42
Signaler
La city de Londres sera bientot une place financiere encore plus importante.

à écrit le 23/09/2020 à 17:41
Signaler
La France a tout fait pour éviter de traduire le volonté des anglais de quitter l'UE. Il ne faut pas s'étonner de la passivité des anglais. Cet acharnement de l'UE a vouloir trouver un accord montre simplement que les anglais avaient raison.

le 23/09/2020 à 18:39
Signaler
Oui, les anglais avaient raison de ne pas sortir, ils commencent déjà à le regretter.

à écrit le 23/09/2020 à 13:15
Signaler
Arrêtez de parler de l'impuissance de l'Union Européenne a être souveraine!

à écrit le 23/09/2020 à 12:32
Signaler
Que pensez vous attendre d'un Boris Jo. C'est un flibustier, et les anglais n'ont jamais considéré les français. Alors allez jusque"au bout de vos démarches et cessez de menacer, attaquez

à écrit le 23/09/2020 à 9:54
Signaler
Vous verrez dans 4 ans ou plus.........ultime rappel de l'UE pour un brexit avec accord.

à écrit le 23/09/2020 à 9:06
Signaler
""Chers amis de Londres, je vous en prie: fini de jouer. Le temps presse"" Encore un crétin aviné sorti tout droit de chez ces gros incompétents de dirigeants européens, les mecs ils ne savent même pas parler et voudraient négocier avec un pays q...

le 23/09/2020 à 12:57
Signaler
C'est charmant vos insultes à l'encontre de personnes que vous ne connaissez pas. C'est votre méthode personnelle de négocier ?

le 23/09/2020 à 18:39
Signaler
Tout un peuple derrière lui ? C'est une blague ? Même l'Ecosse n'est pas d'accord avec le gouvernement central. Irlande du Nord est perdu entre sa fidélité à la courronne et sa nécessaire coopération avec Eire. Bref, tout un peuple qui va juste s...

le 24/09/2020 à 17:54
Signaler
Il faut rappeler à l'auteur de la citation "les banques ont plus de 500 ans elles ne sont pas prêtes de disparaître" ce qui est arrivé à Lehmanns Brothers.

à écrit le 23/09/2020 à 7:29
Signaler
L'UE en monstre totalitaire et anti-démocratique qu'elle est ne comprend pas ce que veut dire souveraineté, liberté et démocratie. Elle voudrait par exemple avoir un droit de regard sur les lois votées par les Britanniques, que le RU puisse être tra...

à écrit le 23/09/2020 à 6:49
Signaler
Les anglais sont des maîtres de la négociation, surtout commerciale, depuis des siècles ; nous autres français sommes bien placés pour le savoir. Donc, il y a les anglais, qui ont pleinement retrouvés leur souveraineté, et en face ... Michel B...

à écrit le 23/09/2020 à 4:42
Signaler
Un anglais est par nature retors. Vive la Reine et son preum.

à écrit le 22/09/2020 à 22:29
Signaler
" Chers amis de Londres, je vous en prie. Fini de jouer. Le temps presse." Dixit le ministre allemand, chargé des affaires européennes, comme une supplique, une prière même...indigne d'un des représentants des intérêts d'un MU de 450 millions d'ha...

le 23/09/2020 à 18:36
Signaler
Dans un monde complexe, la capacité à négocier et à être crédible est un atout central. Ce n'est pas le cas de l'UK, c'est le cas de l'UE.

à écrit le 22/09/2020 à 21:15
Signaler
Cessez donc de négocier avec Londres...laissez pourrir la situation et attendons 2023,24,25 ou jamais

le 23/09/2020 à 7:32
Signaler
Voilà ! d'ici là l'Euro, le libre échange, la libre circulation des capitaux auront fini de laminer l'industrie et l'agriculture française.

à écrit le 22/09/2020 à 19:01
Signaler
C'est marrant, l'UE commence à paniquer, alors que les anglais restent flegmatiques. Pourtant on nous avait juré que le Royaume Uni avait tout à perdre et l'UE rien à perdre. On nous aurait pris pour des imbéciles ??? Le no deal avec la facture à 50...

le 22/09/2020 à 19:53
Signaler
Depuis quand l'UE s'est elle felicitée du Brexit? Moi je m'en felicite mais je suis un simple citoyen.

le 23/09/2020 à 10:06
Signaler
@Jeje 22/9 19:01 Pourquoi écrivez-vous que l'UE commence à paniquer ? De toute façon, RU et UE y perdront après le Brexit. Toutefois, le RU semble vouloir renier sa signature d'un accord international. Cela risque d'avoir de graves conséquences ...

le 23/09/2020 à 18:34
Signaler
Non, les anglais responsables sont en panique. Le gouvernement Uk est juste totalement irresponsable, un alcoolique qui fonce sur l'autoroute à l'envers.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.