IA : la Commission européenne va examiner le partenariat entre Microsoft et Mistral AI

La Commission européenne va examiner le partenariat entre Microsoft et la startup française Mistral, après avoir déjà annoncé étudier l'impact sur la concurrence de l'investissement du géant américain des logiciels dans OpenAI, créateur de ChatGPT. La domination d'une poignée de géants américains inquiète l'exécutif européen.
Lors du Forum économique mondial à Davos, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, soulignait que l'UE devait « redoubler d'efforts » pour ne pas se laisser distancer dans la course mondiale à l'intelligence artificielle.
Lors du Forum économique mondial à Davos, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, soulignait que l'UE devait « redoubler d'efforts » pour ne pas se laisser distancer dans la course mondiale à l'intelligence artificielle. (Crédits : JOHANNA GERON)

A peine annoncé que le partenariat entre Microsoft et Mistral est déjà dans le collimateur de la Commission européenne. La startup française, championne de l'IA en Europe, a dévoilé lundi un partenariat avec Microsoft, moins d'un an après sa création. Le groupe de Redmond a expliqué qu'il s'agissait d'un accord « pluriannuel » qui permettra notamment à la jeune pousse française d'être présente sur sa plateforme professionnelle Azure AI utilisée par des entreprises clientes pour créer des applications recourant à l'intelligence artificielle. Un porte-parole de Microsoft a précisé que le partenariat incluait « un investissement de 15 millions d'euros » qui serait « converti en capital lors du prochain tour de table de Mistral ».

Mistral AI, fondée en avril 2023 par d'anciens chercheurs de Google et de Meta, est valorisée à quelque 2 milliards de dollars, selon des sources financières. L'entreprise revendique pour son IA conversationnelle, pour l'instant accessible au grand public en version béta, des performances comparables à celle de GPT-4 du pionnier OpenAI. La startup a aussi mis en place début février un partenariat avec le groupe Capgemini, qui va mettre à disposition de ses clients des modèles d'intelligence artificielle qu'elle développe.

Lire aussiIntelligence artificielle : le champion français Mistral se hisse au niveau d'OpenAI

Une domination par une poignée de géants américains qui inquiète

Cette annonce de partenariat est cependant scrutée de près par le gendarme européen de la concurrence, inquiet de la domination de ce marché crucial par une poignée de géants américains. « Nous allons examiner » ce partenariat, a déclaré un porte-parole de la Commission européenne. Plus largement, « la Commission examine les accords conclus entre les grands acteurs du marché numérique et les développeurs et fournisseurs d'IA générative » a-t-il rappelé.

Si la Commission européenne le juge nécessaire, elle pourrait ouvrir une enquête formelle sur le partenariat avec Microsoft afin de prévenir un éventuel abus de position dominante du géant des logiciels.

L'UE s'est dotée d'une législation pour réguler l'intelligence artificielle

Mi-janvier, déjà, dans un discours au Forum économique mondial à Davos, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, soulignait que l'UE devait « redoubler d'efforts » pour ne pas se laisser distancer dans la course mondiale à l'intelligence artificielle, « nouvelle frontière de la compétitivité ». Alors que les Etats-Unis et la Chine ont à ce stade pris les devants dans le développement de ces technologies, « l'Europe doit redoubler d'efforts et montrer la voie vers une utilisation responsable de l'IA », a-t-elle plaidé. Les Etats de l'UE craignaient qu'une régulation excessive tue dans l'œuf leurs champions naissants, comme Aleph Alpha en Allemagne et Mistral AI en France, en rendant prohibitifs les coûts de développement.

L'UE s'est entendue en décembre, au terme d'âpres négociations, sur une législation inédite au niveau mondial pour réguler l'intelligence artificielle (IA), destinée à favoriser l'innovation tout en limitant les possibles dérives de ces technologies. Le texte final prévoit des règles s'imposant à tous pour s'assurer de la qualité des données utilisées dans l'élaboration des algorithmes et pour vérifier qu'ils ne violent pas les droits d'auteur.

L'UE compte « 200.000 ingénieurs ayant une expérience en IA » soit « une concentration supérieure aux États-Unis ou à la Chine », a fait valoir, toujours à Davos, la présidente de la Commission. Et les Vingt-Sept ont « un énorme avantage concurrentiel en matière de données industrielles », en offrant la possibilité « d'entraîner les systèmes à l'aide de données d'une qualité inégalée », a ajouté la cheffe de l'exécutif européen. « Nous voulons investir là-dedans » et « favoriser l'accès des start-ups et PME européennes aux supercalculateurs du continent ainsi qu'à des espaces communs de données dans toutes les langues de l'UE, pour que l'IA fonctionne aussi pour les non-anglophones ».

(Avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 28/02/2024 à 11:16
Signaler
Ben oui c'est que yen a des dirigeants europeistes à arroser avant chaque contrat !

à écrit le 28/02/2024 à 1:23
Signaler
M. Bakchich est demandé à l'accueil de la commission européenne...

à écrit le 27/02/2024 à 18:49
Signaler
wow, de l'inquietude, et de l'indignation! attention ca va deboucher sur une manif de gauche contre l'imperialisme et la haine.......et sinon, il faudrait que l'UE se souvienne que son metier n'est pas de faire des controles sur les permis des vieux,...

à écrit le 27/02/2024 à 17:10
Signaler
Tout se passe au sommet sans consultation populaire et qui se dit démocratique parce que consentie par des politiques mal élues !

le 27/02/2024 à 21:33
Signaler
@Non mais. Très bon résumé👏

le 27/02/2024 à 22:26
Signaler
@Non mais - La démocratie ce n'est pas à tout bout de champ demander au peuple de se prononcer sur tous les sujets. C'est pour cela qu'a été inventé la démocratie représentative. Et...malgré cette démocratie représentative et qu'il faut avancer, c'...

le 28/02/2024 à 16:54
Signaler
@Valbel89. Autocratie, forme de gouvernement où le souverain (donc avec ses représentants) exerce lui-même une autorité sans limites.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.