L'économie européenne se redresse, mais moins vite que les Etats-Unis

Progression du produit intérieur brut, baisse du chômage... La situation économique en Europe s'améliore, en dépit de la hausse de l'inflation, qui est passée au-delà du seuil maximum fixé par la Banque centrale européenne. L'embellie - qui est toutefois moins rapide qu'aux Etats-Unis - reste soumise à l'évolution du variant Delta.
L'Espagne (+2,8%), l'Italie (+2,7%) et l'Allemagne (+1,5%) tirent la croissance européenne, tandis que la France, qui renoue avec une évolution positive de la création de richesse, reste en retrait (+0,9%).
L'Espagne (+2,8%), l'Italie (+2,7%) et l'Allemagne (+1,5%) tirent la croissance européenne, tandis que la France, qui renoue avec une évolution positive de la création de richesse, reste en retrait (+0,9%). (Crédits : Reuters)

Un rebond de 2% du PIB : c'est la performance de la zone euro (pour +1,9% dans l'UE) lors des trois derniers mois, après deux reculs successifs. Un chiffre qui confirme les déclarations de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, que estimait la semaine dernière que "la reprise de l'économie de la zone euro est en bonne voie". Sur la période avril-juin 2021, l'économie européenne a pu repartir grâce à l'accélération des campagnes vaccinales et un allégement progressif des restrictions sanitaires.

L'Espagne (+2,8%), l'Italie (+2,7%) et l'Allemagne (+1,5%) tirent la croissance européenne, tandis que la France, qui renoue avec une évolution positive de la création de richesse, reste en retrait (+0,9%).

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"Avec la baisse des taux d'infection au Covid-19 et les progrès de la vaccination, la réouverture économique de la zone euro a produit une croissance supérieure aux attentes", a résumé Karl Thompson, économiste du Centre for Economics and Business Research (CEBR).

Baisse du chômage en Europe

L'embellie sur le front de la croissance s'est répercutée sur le marché de l'emploi. Le taux de chômage de la zone euro a reculé en juin, touchant 7,7% de la population active, après 8% en mai. Pour l'ensemble de l'Union européenne, le chômage a baissé de 0,2 point sur un mois à 7,1%. 14,9 millions de personnes étaient au chômage dans l'UE en juin, dont 12,5 millions dans la zone euro.

Toutefois, la croissance européenne est encore en retrait par rapport à son niveau d'avant-crise sanitaire, de 3%. Elle est également en retard par rapport aux autres puissances mondiales. Avec une hausse de 6,5% au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis est plus élevé qu'il ne l'était au quatrième trimestre 2019, le dernier à ne pas avoir été touché par la crise du Covid. Outre-Atlantique, la reprise de l'activité a notamment été portée par une consommation dynamique, entraînée par les milliards de dollars distribués aux ménages depuis le début de l'année. Quant à la Chine, elle a retrouvé son niveau de croissance dès la fin de l'année dernière.

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L'Europe, elle, devrait retrouver son niveau d'avant-crise au dernier trimestre 2021, avait annoncé début juillet la Commission européenne. Les pays du sud de l'Union, les plus touchés par l'effondrement du tourisme provoqué par la pandémie, devront même patienter jusqu'au deuxième semestre 2022.

L'inflation, enjeu majeur

Dans le redressement européen, un autre élément est à surveiller de près : l'inflation. En zone euro, son taux annuel a augmenté en juillet, à 2,2%, dépassant l'objectif de 2% de la BCE, alors que la hausse des prix à la consommation inquiète les investisseurs. Autant en Europe qu'aux États-Unis, où l'inflation est de 4% sur un an, ce phénomène est lié à des effets conjoncturels, notamment la reprise des économies après le choc du coronavirus, les montants massifs des plans de relance, une montée des prix de l'énergie, principalement à cause des incertitudes sur le marché pétrolier, ou encore les pénuries sur les chaînes d'approvisionnement, bouleversées par la crise sanitaire.

Ces tensions sur les prix font craindre aux marchés financiers une remontée des taux d'intérêt. Mais la Banque centrale européenne comme le Fonds monétaire international (FMI) et de nombreux experts jugent cette hausse de l'inflation "temporaire". La BCE poursuit sa politique monétaire accommodante, avec des taux directeurs au plus bas et un programme de rachat de dettes massif. L'objectif ? Soutenir la reprise économique en Europe.

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Malgré ces bons résultats en zone euro, le variant Delta continue de faire planer les doutes sur la conjoncture, ces prochains mois. Les pays membres de l'Union européenne pourront toutefois compter sur un plan de relance de 750 milliards d'euros, dont une grande partie des fonds doivent permettre l'accélération de la transition vers une économie décarbonée et de soutenir le secteur du numérique.


Commentaire 1
à écrit le 30/07/2021 à 15:51
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2.5% contre 6.5% tandis que les subventions publiques à l'économie privée ont été massives des deux côtés. Il serait interessant de savoir combien cette différence de 4 points fait en milliard et ce qu'en ont fait nos difigeants européens.

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