L'Agence européenne des médicaments (EMA) reste « fermement convaincue » des bénéfices du vaccin AstraZeneca, a annoncé sa directrice, après le signalement de caillots sanguins possibles mais sans lien avéré à ce stade.
Après avoir suspendu l'administration de ce vaccin hier, la France va devoir se prononcer, après le verdict de l'EMA. De son côté, Emmanuel Macron doit aussi recevoir à 17H00 une délégation du Conseil scientifique pour faire le point sur la situation sanitaire à la veille d'un Conseil de défense décisif notamment sur l'Ile-de-France.
Tout laisse penser que le gouvernement va choisir le durcissement des mesures. A l'image de Jean Castex, ce mardi qui évoque « une forme de troisième vague » de l'épidémie de coronavirus, « caractérisée par des variants nombreux », en plaçant toujours la vaccination « au premier rang de la stratégie » pour tenter de l'endiguer.
Aucun lié avéré
La France peut-elle compter sur l'AstraZeneca ? « Nous sommes toujours fermement convaincus que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, avec son risque associé d'hospitalisation et de décès, l'emportent sur le risque de ces effets secondaires », a déclaré la directrice exécutive de l'EMA Emer Cooke lors d'une visioconférence.
Le comité de sécurité de l'EMA, dont le siège se trouve à Amsterdam, se réunissait aujourd'hui pour évaluer de nouvelles informations et devrait arriver à une conclusion lors d'une réunion spéciale jeudi, a déclaré la directrice.
« A l'heure actuelle, rien n'indique que la vaccination ait causé ces problèmes. Ils n'ont pas été mentionnés dans les essais cliniques et ils ne sont pas répertoriés comme effets secondaires connus ou attendus », a indiqué Mme Cooke, ajoutant que l'EMA prend la situation « très au sérieux ».
Les essais cliniques ont montré « de très petits nombres de développements de caillots sanguins », a-t-elle précisé.
Un processus d'examen continu
Une quinzaine de pays, dont l'Allemagne, la France et l'Italie, ont suspendu par précaution l'utilisation du vaccin AstraZeneca, après le signalement de problèmes sanguins détectés chez des personnes vaccinées, tels que des difficultés à coaguler ou la formation de caillots (thrombose).
« C'est donc un processus continu. Je ne suis pas ici pour vous donner la mise à jour d'un examen scientifique », a-t-elle prévenu.
Le Groupe consultatif d'experts de l'OMS sur la vaccination se réunit également mardi pour discuter du vaccin développé par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca et l'université d'Oxford. L'Organisation a souligné qu'il n'y avait pas de « rapport » avéré à ce stade entre le vaccin et de graves problèmes sanguins observés chez des personnes vaccinées.
Des espoirs de reprise
En France, le ministre de la Santé Olivier Véran espère pouvoir reprendre la campagne de vaccination avec le produit d'AstraZeneca jeudi, en voulant rassurer ceux qui ont déjà reçu une injection, qui « ne sont pas en danger ».
"Je fais partie de ces Français qui ont reçu une injection d'AstraZeneca. Il n'y a pas de démarche particulière à entamer, les gens ne sont pas en danger parce qu'ils auraient été vaccinés par AstraZeneca", Olivier Véran sur BFM-TV
« Ce que nous dit l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), c'est que comme pour toute prise de médicament, si vous présentez des symptômes, d'ailleurs liés ou non à la prise de ce médicament, et bien vous appelez votre médecin. Sinon, il n'y a aucune démarche particulière à entamer », a insisté le ministre.
(Avec AFP)