Les députés britanniques rejettent massivement l'accord de Brexit

Les députés britanniques ont à nouveau retoqué mardi pour la deuxième fois l'accord de Brexit malgré les ultimes modifications obtenues la veille par Theresa May, plongeant le Royaume-Uni dans l'inconnu sur son avenir à 17 jours de la date prévue de la sortie de l'Union européenne.
(Crédits : REUTERS TV)

Le Traité de retrait de l'UE, conçu pour permettre une sortie en douceur du Royaume-Uni de l'Union européenne, a été largement recalé par 391 voix contre 242. La Chambre des Communes l'avait déjà rejeté massivement une première fois le 15 janvier.

Ce vote est un cinglant désaveu pour la Première ministre conservatrice Theresa May qui a âprement négocié ce texte de près de 600 pages pendant de longs mois, et pose la question de sa survie à la tête de l'exécutif.

Et maintenant? Les députés voteront mercredi sur la possibilité de sortir de l'UE sans accord, un scénario particulièrement redouté par les milieux économiques.

Si cette option est exclue, le Parlement votera à nouveau jeudi, cette fois sur une proposition de report "limité" du Brexit. Les 27 devront toutefois donner leur accord à l'unanimité et les dirigeants européens ont prévenu que toute demande en ce sens devrait être dûment justifiée.

Les réactions d'après-vote

"Leur accord, celui de la Première ministre, est clairement mort", a dit Jeremy Corbyn, chef de l'opposition travailliste,  après le rejet à une très large majorité de l'accord de divorce par les députés britanniques, pour la seconde fois.

Le vote de rejet du Parlement britannique a accru de façon "significative" le risque d'un Brexit sans accord, a estimé le porte-parole du président du Conseil européen, Donald Tusk.

"Il est difficile de voir ce que nous pouvons faire de plus. S'il y a une solution à l'impasse actuelle, elle peut seulement être trouvée à Londres", a déclaré le porte-parole, Preben Aamann, ajoutant que l'UE allait continuer ses "préparatifs" pour un Brexit sans accord.

L'UE a fait "tout ce qu'elle a pu" pour aider à l'approbation de l'accord de Brexit, a estimé le négociateur de l'UE pour le Brexit Michel Barnier.

"L'impasse peut uniquement être surmontée par le Royaume-Uni", a tweeté Michel Barnier, ajoutant que les préparatifs de l'UE en cas de divorce sans accord "étaient maintenant plus importants que jamais".

Selon la porte-parole de la Commission européenne Mina Andreeva, l'UE serait également "prête à considérer" un report de la date du Brexit, si le Royaume-Uni devait en faire une demande "motivée".

"S'il devait y avoir une demande motivée pour une extension, les 27 pays de l'UE seraient prêts à la considérer", a déclaré la porte-parole. Elle sera décidée à l'unanimité "en tenant compte des raisons" avancées et "de la durée" demandée, a-t-elle ajouté.

Les marchés financiers sous tension

La livre sterling, en nette baisse juste avant le rejet par les députés britanniques de l'accord de Brexit, a repris un peu de force juste après l'échec au Parlement britannique de l'accord de Brexit négocié entre Londres et Bruxelles. Elle a par la suite plongé de nouveau face à l'euro et au dollar.

Les acteurs du marché des changes, qui scrutaient ce vote, "ont pu être rassérénés temporairement par le fait que l'écart entre les opposants et les partisans de l'accord s'est réduit par rapport à un précédent vote en janvier", a estimé Brendan McKennan, analyste de Wells Fargo.

"Cela signifie peut-être qu'on se rapproche un peu plus d'un compromis ou, en tout cas, que cela laisse un peu plus d'options sur la table", a-t-il ajouté.

"Mais au final, ce vote signifie également qu'on reste dans l'incertitude. Si on a un prolongement des négociations pendant encore trois ou six mois, cela va un peu plus peser sur l'économie britannique et la livre sterling", a estimé M. McKenna.

La devise s'échangeait à 86,40 pence pour un euro vers 19h50 GMT, contre 86,53 pence quelques minutes avant le scrutin et valait 1,3078 dollar, contre 1,3055 dollars juste avant le vote.

Commentaires 19
à écrit le 13/03/2019 à 12:29
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"Si on a un prolongement des négociations pendant encore trois ou six mois, cela va un peu plus peser sur " la possibilité d'arracher encore plus de concessions, sinon pourquoi, une fois le bout du bout atteint, continuer à parler dans le vide ? Ou ...

à écrit le 13/03/2019 à 12:07
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Les politiciens britanniques qui ont fait voter la sortie de l'UE avait atteint depuis longtemps leur niveau d'incompétence .Et les leaders français qui pensent revenir cinquante ans en arrière sont des démagogues !Des incompétents qui ne maitrissen...

à écrit le 13/03/2019 à 11:44
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Les anglais ne savent pas se qu'ils veulent. A l'UE de dicter sa loi à sa frontière.

à écrit le 13/03/2019 à 11:36
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quelle surprise! bon, on attend e voir quel sera le retournement de veste en derniere minute rdv le 29 mars

à écrit le 13/03/2019 à 10:03
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uk, deficit commercial des 12 derniers mois 140 milliards de livres soit 163 Mds d'euros, et ça fait des années qu'ils sont dramatiquement dans le rouge malgré qu'ils aient du petrole en mer du nord. Un peu de protectionnisme leur fera pas de mal. Av...

le 13/03/2019 à 14:45
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Le protectionnisme ne résoud pas le déficit de la balance commerciale. C'est ce que croyait Trump et depuis qu'il a mis des droits de douane, le déficit a augmenté avec la Chine.

à écrit le 13/03/2019 à 9:58
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Si résultats nuls, l'UE doit stopper toute négociation. Elle a sans doute déjà trop lâché. Quant aux Anglais, qu'ils se débrouillent avec leurs problèmes. Et Theresa devrait démissionner.

à écrit le 13/03/2019 à 9:54
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On s'oriente vers un "Hard Brexit" sans accord le 29 mars. Encore une prévision ancienne de François Asselineau qui semble se confirmer !

le 13/03/2019 à 19:12
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Ce n’est pas un fonctionnaire qui a usé ses semelles dans les ministères, qui a savouré les petits fours dans les représentations françaises à l’étranger qui a une quelconque légitimité dans ses analyses pour peu d’ailleurs qu’elles aient existé. Au...

à écrit le 13/03/2019 à 8:43
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Avant dernier acte avant la disparition du brexit que les progressistes ne voulaient pas . Les brexits vont rejoindre les francais et hollandais . Monter du populisme en GB et ce sera tout Les elites ont gagner .

le 13/03/2019 à 14:48
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Les elites n'ont pas gagné… Vu le niveau du débat parlementaire, elles sont perdu. Elles ont ouvert la cocotte minute en proposant ce référendum, il n'y a plus de sortie possible honorable. Soit un no-deal, qui sera une catastrophe économique. Soit...

à écrit le 13/03/2019 à 8:31
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Le scénario se déroule.

à écrit le 13/03/2019 à 7:00
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La lecture de la strategie anglaise devient illisible. Est-ce a dessein ?

le 13/03/2019 à 14:49
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"devient illisible " ??? NOn elle est illisible depuis le référendum.

à écrit le 12/03/2019 à 23:36
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Il faudrait encore faire un effort peut-être ??? Dégageons les et vite!

à écrit le 12/03/2019 à 23:08
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Mais pourquoi l'Union Européenne se laisse-t-elle faire ? Elle aurait donc tant à perdre à ce qu'il n'y ait pas d'accord ? Sinon, c'est bien simple : s'il n'y a pas d'accord, c'est un Brexit "dur" à la date fixée, sans prolongations, et c'est tout, n...

à écrit le 12/03/2019 à 22:12
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Les milieux économiques sont adaptable et, changer des habitudes ne leur font pas peur quand des profits sont au bout! Il y aura bien plus de stabilité dans des frontières!

le 13/03/2019 à 14:51
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Les milieux économiques n'aiment pas l'incertitude, changer les habitudes a un cout, et quel profit avec un pays qui se disloque !! Et quelle stabilité avec une frontière entre Eire et Ulster ? Nous ne sommes d'accord sur rien.

le 13/03/2019 à 20:24
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Les milieux économiques savent se délocaliser, savent trouver les banques peut regardantes quand il le faut! Si elles préfèrent faire de l'import en concurrence avec la production locale c'est qu'elles y ont intérêt! Mais c'est au pays a choisir sa p...

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