Les députés européens votent un nouveau cadre pour rendre les batteries plus durables et recyclables

Les députés européens ont adopté ce mercredi, par 587 voix pour, 9 contre et 20 abstentions, des règles visant à rendre les batteries plus durables et plus facilement recyclables, de celles des smartphones à celles des voitures ou trottinettes.
Après 2031, les batteries des véhicules électriques devront incorporer 16% de cobalt, 6% de lithium et de nickel recyclés.
Après 2031, les batteries des véhicules électriques devront incorporer 16% de cobalt, 6% de lithium et de nickel recyclés. (Crédits : CAITLIN O'HARA)

La marche vers l'électrique s'accélère, du moins sur le Vieux continent. Ce mercredi, les députés européens ont, en effet, adopté à une très large majorité -- 587 voix pour, 9 contre et 20 abstentions -- un accord conclu avec le Conseil pour réviser les règles de l'Union européenne afin de rendre les batteries plus durables et plus facilement recyclables.

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Des 2024, les fabricants devront renseigner l'empreinte carbone totale attendue de chaque batterie, de l'extraction minière au recyclage. Ces règles s'appliqueront à tous les types de batteries vendues dans l'UE : smartphones, ordinateurs, électroménager, voitures, batteries industrielles jusqu'à celles des vélos et trottinettes électriques, moyens de transport de plus en plus prisés. Et après 2027, seules les batteries des voitures électriques ne dépassant pas un seuil maximal pourront être commercialisées.

« Pour la première fois, nous avons une législation sur l'économie circulaire qui couvre l'ensemble du cycle de vie d'un produit - cette approche est bonne à la fois pour l'environnement et l'économie », a souligné rapporteur Achille Variati (S&D, Italie). « Notre objectif global est de construire une industrie européenne du recyclage plus forte, notamment pour le lithium, et un secteur industriel compétitif dans son ensemble, ce qui est crucial dans les décennies à venir pour la transition énergétique et l'autonomie stratégique de notre continent ».

Des objectifs de collecte et de recyclage des déchets

Des objectifs sont fixés en termes de collecte et de recyclage des déchets : 45% des batteries portables devront être collectées en 2023, et 73% d'ici 2030. Pour les batteries de vélos, scooters et trottinettes électriques, le taux minimal de reprise s'élèvera à 61% d'ici 2031.

Toutes les batteries collectées devront être recyclées, avec des niveaux élevés de récupération pour les composants critiques : d'ici 2027, les processus employés devront permettre de recycler au moins 90% du cobalt et du nickel des batteries, ainsi que 50% du lithium (puis 80% en 2031).

En théorie, les industriels sont désormais en mesure de recycler la quasi-totalité des matériaux qui composent les batteries, selon les experts interrogés par l'AFP. Le groupe allemand Aurubis, l'un des plus gros producteurs européens de métaux non ferreux, affirme, ainsi, être capable de recycler dans son usine pilote de Hambourg au moins 95% des métaux contenus dans la « black mass », une poudre noire qui contient les oxydes métalliques valorisables. Un objectif que partagent également le groupe minier français Eramet, le Belge Umicore ou encore le constructeur automobile allemand Mercedes.

Du côté des chercheurs, l'une d'elles, française, a mis au point un procédé pour récupérer le graphite des batteries. Ce composant représente jusqu'à un quart du poids des batteries et, pourtant, personne ne s'était vraiment penché sur la façon de le recycler, explique Anna Vanderbruggen, récompensée l'an dernier par le prix de l'Institut européen d'innovation et de technologie (EIT) pour sa découverte. « Les constructeurs de batteries ne s'y intéressaient pas, car ils pouvaient s'en procurer à faibles coûts en Chine ».

Cet impératif de recyclage est d'autant plus important au vu du nombre de voitures électriques qui seront en circulation dans les années à venir : Quelques 350 millions d'exemplaires devraient rouler dans le monde d'ici à 2030, contre 16,5 millions en 2021, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Valorisation des déchets

Enfin, toujours selon l'accord conclu ce mercredi, la composition des nouvelles batteries devra inclure des niveaux minimums de métaux issus de la valorisation des déchets : après 2031, les batteries des véhicules électriques devront incorporer 16% de cobalt, 6% de lithium et de nickel recyclés. Le Conseil devra maintenant approuver formellement le texte avant sa publication au Journal officiel de l'UE et son entrée en vigueur.

(Avec AFP)

Les batteries « solides » attirent des milliards d'euros d'investissements

Présentées comme plus performantes, moins polluantes et plus sûres que le lithium-ion, les batteries solides pour voitures électriques attirent des milliards d'euros d'investissements pour lancer une production industrielle avant la fin de la décennie, comme en France où une usine dédiée à cette technologie est en projet. Aujourd'hui, on maîtrise la technologie « en laboratoire » mais pas à grande échelle, explique à l'AFP le professeur au Collège de France Jean-Marie Tarascon. « Le passage à l'échelle industrielle ne se fera pas avant la fin de la décennie, même plutôt d'ici 2035 », estime-t-il. Elles apporteraient aussi une réduction « de 24% à 39% de l'empreinte carbone » par rapport au lithium-ion, selon l'ONG Transport et environnement (T&E). Un gain environnemental à condition « que de fortes lois encadrent les méthodes d'extraction des métaux », précise à l'AFP la responsable des politiques en matière de batteries et de chaîne d'approvisionnement de T&E, Cecilia Mattea.

Commentaire 1
à écrit le 15/06/2023 à 7:55
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Et ce principe là il faut le voter sans rire c'est pas tacite !? Bienvenu en UERSS empire prévu pour durer mille ans mais ce serait étonnant.

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