Pour la première fois, la Grande-Bretagne a importé davantage de biens hors UE au premier trimestre

Le Brexit continue de bousculer le commerce trans-Manche, créant cette balance commerciale inédite depuis 1997. Pour l'expliquer, en plus de la sortie du marché unique, « l'Europe paye sa propre bataille avec le coronavirus (et) des perturbations de chaînes d'approvisionnement », note un analyste.
Le Royaume-Uni a importé pour 53,2 milliards de livres de biens de pays en dehors de l'UE, contre 50,6 milliards en provenance de ceux appartenant au marché unique européen.
Le Royaume-Uni a importé pour 53,2 milliards de livres de biens de pays en dehors de l'UE, contre 50,6 milliards en provenance de ceux appartenant au marché unique européen. (Crédits : DR)

Le commerce extérieur du Royaume-Uni continue d'être bousculé par le Brexit, si bien que le pays importe désormais pour la première fois davantage de biens de pays hors-UE qu'en provenance du marché unique européen, selon des chiffres officiels mercredi.

Ce phénomène a été observé pour le premier trimestre et est inédit depuis le début de la publication de ces données en 1997, souligne le Bureau national des statistiques.

Le Royaume-Uni a importé pour 53,2 milliards de livres de biens de pays en dehors de l'UE, contre 50,6 milliards en provenance de ceux appartenant au marché unique européen, que le pays a quitté le 1er janvier.

L'ONS met en garde toutefois sur le fait qu'il ne s'agit que d'un trimestre.

L'effet Brexit et le Covid-19 combinés en janvier

La tendance avait été particulièrement marquante dès le mois de janvier, date de l'entrée à exécution du Brexit. Les échanges commerciaux entre l'Union européenne et le Royaume-Uni s'étaient alors effondrés, avec des exportations de l'UE vers le pays en baisse de 27,4% par rapport à janvier 2020.

Selon le Bureau de statistiques, compte tenu de la pandémie et de la baisse d'activité, il est toutefois trop tôt pour déterminer si c'est seulement des perturbations de court terme ou au contraire des ajustements de plus long terme des chaînes d'approvisionnement.

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 « Les derniers chiffres du commerce montrent un éloignement par rapport aux pays de l'UE en raison du Brexit », tranche Yael Selfin, économiste pour le cabinet KPMG au Royaume-Uni.

Pour Danni Hewson, analyste chez le courtier AJ Bell, « clairement l'Europe paye sa propre bataille avec le coronavirus donc des perturbations de chaînes d'approvisionnement ne sont pas une surprise ».

« Ce qui va se passer dans les six prochains mois sera plus parlant », selon lui.

L'adaptation aux nouvelles règles

Les exportations vers l'UE, qui représentent plus de 40% du total, pesaient quant à elles déjà moins que celles vers les pays hors Europe avant même le Brexit.

L'UE reste en outre de loin la première destination pour les ventes à l'étranger de produits britanniques et si le Brexit entraîne des frictions, l'accord commercial entre Londres et Bruxelles noué à la dernière minute fin 2020 permet de conserver des échanges relativement fluides.

Sur le seul mois de mars, les exportations de biens vers l'UE ont d'ailleurs progressé de 8,6%, portées par l'automobile, et sont presque revenues à leur niveau de décembre, avant le départ du marché unique.

Elles avaient déjà fortement rebondi en février, après une chute record de 42% janvier.

De nombreuses entreprises avaient en tout début d'année décidé d'arrêter ou de réduire l'expédition de biens vers le continent le temps de s'adapter aux nouvelles règles commerciales et autres tracasseries administratives.

Lire aussi : Brexit: les négociations pour les pêcheurs français à Jersey vont reprendre

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 13/05/2021 à 2:02
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comme quoi un Frexit, c'est que du bonheur !

le 13/05/2021 à 14:28
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Ou est le bonheure á devoir accepter une dévaluation de notre argent . Nous ne somme déjà pas riche ( patrimoine) et mal payer ( SMIC) pour le peux de travail qu'ils y a Én Françe ... Alors après une sortie de l'Europe et l'abandon de l'euro , n...

à écrit le 12/05/2021 à 17:29
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Ça doit donc faire moins de camions sur les routes françaises ? On imagine que les importations arrivent en GB, pas en UE pour ensuite transiter, une fois les bateaux déchargés. S'ils achètent tout ailleurs, tant mieux pour eux, les produits frais, ...

à écrit le 12/05/2021 à 14:43
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Quand on connait les surstocks faits en fin d'année pour entrer un maximum de camleote en UK avant la mise en route de la paperasse, l'effet de bord est à mentionner.

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