Réfugiés : les Européens ne parviennent pas à s'entendre, Berlin hausse le ton

Plusieurs Etats, dont la République tchèque et la Hongrie, ont refusé de s'engager sur le principe d'une relocalisation de 120.000 réfugiés. L'accueil de 40.000 migrants sur deux ans convenu fin juillet a toutefois été validé. Mardi matin, Berlin menace de réduire les fonds structurels de l'UE aux pays qui s'opposent aux quotas.
"L'Europe n'est pas une Europe à la carte", a lancé Bernard Cazeneuve à l'adresse des pays refusant de s'engager sur le principe d'une relocalisation de 120.000 réfugiés.

Article publié le 15 septembre à 07:29, mis à jour à 9:54

Un simple contretemps ou un véritable blocage ? Les 28 Etats membres de l'UE, réunis lundi soir à Bruxelles et représentés par leur ministre de l'Intérieur, ne sont pas parvenus à un accord unanime sur la répartition de 120.000 réfugiés supplémentaires pour faire face à l'afflux de demandeurs d'asile, a indiqué le soir du lundi 14 septembre la présidence luxembourgeoise.

"Une grande majorité d'Etats se sont engagés sur le principe d'une relocalisation (des 120.000 réfugiés), mais tout le monde n'est pas pour l'instant à bord", a reconnu le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn, qui a présidé ce conseil extraordinaire des ministres de l'Intérieur de l'UE.

"Nous n'avons pas eu l'accord que nous voulions" sur ce point, a admis de son côté le commissaire à l'Immigration, Dimitris Avramopoulos, lors d'une conférence de presse commune, à l'issue de débats qu'il a qualifiés de parfois "enflammés" entre Etats.

Entente sur l'accueil de 40.000 réfugiés en deux ans

Les participants ont, comme prévu, validé lundi la décision de se répartir l'accueil de quelque 40.000 réfugiés en deux ans, conformément à ce qu'ils avaient convenu fin juillet. Toutefois, ils n'ont pas pour l'heure fixé la destination précise dans l'UE que de quelque 32.000 personnes.

Mais ils ont échoué à dégager un consensus sur une nouvelle proposition de la Commission européenne qui leur avait demandé la semaine dernière de "relocaliser" 120.000 réfugiés de plus, se trouvant actuellement en Italie, en Grèce et en Hongrie, avec des quotas contraignants.

Sur ce point, "la discussion doit se poursuivre", a expliqué le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, soulignant qu'"un certain nombre de pays ne veulent pas adhérer à ce processus de solidarité", en citant "notamment les pays du groupe de Visegrad" (la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, NDLR).

"Pas une Europe à la carte"

"L'Europe n'est pas une Europe à la carte", a lancé Bernard Cazeneuve à l'adresse de ces pays récalcitrants. "Certains Etats ne se sentent visiblement pas obligés de faire preuve d'une responsabilité solidaire", a renchéri son homologue allemand Thomas de Maizière.

"Ce n'est pas seulement nous, ou la République tchèque, il y a eu aussi d'autres pays" qui se sont opposés au mécanisme dit de "relocalisation", a rétorqué le ministre slovaque de l'Intérieur, Robert Kalinak, cité par des médias slovaques.

L'ONG Amnesty International s'est désolée que "les représentants de l'UE (aient) une fois de plus lamentablement échoué à (...) répondre à la crise", estimant qu'il faut "repenser complètement le traitement de l'asile dans l'UE, et pas de nouvelles barrières et encore plus de chamailleries sur les quotas".

La menace de Berlin

Le ministre de l'Intérieur allemand, Thomas de Maizière, a évoqué mardi matin la possibilité de réduire les fonds structurels versés par l'Union européenne aux pays qui rejettent l'idée de quotas de répartition des réfugiés, après l'échec lundi d'une réunion européenne.

"Nous devons parler de moyens de pression", a-t-il dit à la chaîne publique allemande ZDF. Les pays qui refusent la répartition par quotas "sont souvent des pays qui reçoivent beaucoup de fonds structurels" européens, a-t-il ajouté, regrettant le "manque de solidarité d'une minorité".

"Je trouve aussi juste (...) qu'ils reçoivent moins de moyens" financiers de la part de l'Europe, a poursuivi Thomas de Maizière sur ZDF, disant approuver la proposition formulée en ce sens par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

L'Allemagne, qui s'attend désormais à recevoir entre 800.000 et un million de demandeurs d'asile selon les sources, a réintroduit dimanche des contrôles à ses frontières, suspendant de facto l'accord de libre-circulation européen."Nous ne voulons pas que (ces contrôles) soient une solution durable, mais ils ne sont pas non plus passagers", a toutefois prévenu le ministre de l'Intérieur allemand.

(Avec AFP)

Commentaires 17
à écrit le 16/09/2015 à 13:17
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Après avoir vu des allemands accueillir des réfugiés avec des banderoles et des fleurs et entendu les déclarations complètement irréfléchies de Merkel, je ne leur donnais que trois mois avant de retourner leur veste et de fourrer les migrants ayant r...

à écrit le 15/09/2015 à 16:41
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Le principe est ridicule. S'il faut à chaque guerre ici ou la, accueillir l'ensemble de la population, tous les déserteurs du monde, alors nos économies vont s'écrouler. L'effet "mayonnaise" : on crée un appareil ferme que l'on augmente ensuite, qui ...

à écrit le 15/09/2015 à 16:32
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L'Allemagne menace de couper les fonds de l'UE aux pays de l'Est ? ce sont des fonds européens ou des fonds allemands ? C4ets l'argent de tout le monde, pas le leur. Que ces donneurs de leçon coupent plutôt l'argent donné à la Turquie, qui soutient l...

à écrit le 15/09/2015 à 15:35
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Il va falloir songer à s'équiper. Alors on a besoin : - de barbelés - de bergers allemands - de bois - qq chiffons - plusieurs abreuvoirs ... Et des douches. Est ce que les fonds européens financeront l'installation d'une Kommandantur paris...

à écrit le 15/09/2015 à 15:14
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Il est encore temps de signer l'armistice chers compatriotes. Cette grande Union sera bientôt un camp de concentration dont les allemands ont déjà pris les clés. "Nous avons les moyens de vous faire tout accepter." La mode sera bientôt à l'impermé...

à écrit le 15/09/2015 à 12:54
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Doit on appeler Union Européenne, où tout simplement ALLEMAGNE, il n'y a que Merkel, la donneuse de leçon, qui fait la pluie et le beau temps en Europe, mais les autres pays dont tout cela, ils représentent quoi ???, notamment la France !!!!!, pour m...

à écrit le 15/09/2015 à 11:03
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Ne sont réfugiés en terme ONUSIEN et les règles sont très précises: QUE CEUX QUI SONT REELLEMENT MENACE DE MORT.

à écrit le 15/09/2015 à 10:27
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@ BONJOUR ; le gouvernement allemand fait machine arrière au sujet de envahsseurs, mais c'est bien Mme MERKEL qui s'es engagée à en recevoir 800 00 NON ! c'est toujours Me MERKEL qui a ouvert en grand les portes de l'ALLEMAGNE alors qu'elle se déb...

à écrit le 15/09/2015 à 10:27
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En travaillant un peu les maths et les projections, les Européens vont voir arriver d'ici à 3 ans environ 3 millions d'extra-Européens. De quoi redonner de la vie dans les campagnes et entendre les cris à la récréation dans les écoles. A moins que to...

à écrit le 15/09/2015 à 8:35
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quel que soit le nombre de réfugiés acceptés par la france on n'échappera pas a une hausse soit de la CSG soit de la TVA pour équilibrer le budget!

à écrit le 15/09/2015 à 8:34
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Le vocabulaire employé est inadapté car vous faites l'amalgame entre migrants et réfugiés. On peut parler de réfugiés que lorsque des migrants demande l'asile. Hors, très peut font cette démarche en France. Les chiffres exacte de demande d'asile ne s...

le 15/09/2015 à 10:21
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C'est beaucoup plus simple de les appeler des clandestins.

le 15/09/2015 à 16:35
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Non ! Réfugiés = personne ayant obtenue le statut Demandeur d'asile = personne ayant fait la démarche pour devenir réfugiée Migrant = personne qui émigre ou qui immigre. Il n'y a parmi ces gens aucun réfugié, il y a soit des demandeurs d'asile,...

à écrit le 15/09/2015 à 8:26
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Entendre Cazeneuve jouer les hommes disposant d'une autorité me fait bien rigoler. L'autorité française se limite à Bercy. Elle consiste à terroriser et plumer les contribuables français. En dehors de ça, ce gouvernement c'est du néant et une honte t...

à écrit le 15/09/2015 à 8:22
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Me Cazeneuve veux nous faire peur, l'Europe n'est pas à la carte. Mort de rire la fameuse construction Européen est un échec, chacun a pris se qui l'intéressait. Schengen pas Schengen, l'Euro pas l'euro, l'exception Anglaise, les pays Nordique un pie...

à écrit le 15/09/2015 à 7:52
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Les pays de l'est ont peur de la concurrence d'un surplus de mains d'œuvre a bas prix qui ferait bien plaisir a l'Allemagne!

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