S&P abaisse la note de la Pologne et évoque "l'affaissement institutionnel"

S&P a décidé d'abaisser d'un cran la note de la Pologne à BBB+, avec une perspective négative. Pour l'agence de notation américaine, les réformes engagées par le nouveau gouvernement polonais menaceraient l'équilibre des pouvoirs et donc la stabilité institutionnelle du pays.
Le nouveau gouvernement polonais a repris la main sur le tribunal constitutionnel, mais veut également reprendre en main les médias publics.

L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's (SP) a abaissé  d'un cran vendredi la note long terme en devises de la Pologne à "BBB+", estimant que plusieurs lois adoptées par le gouvernement conservateur avaient conduit à un "affaiblissement des institutions clés".

La note est assortie d'une "perspective négative", ce qui signifie que SP pourrait abaisser de nouveau la note du pays "dans les 24 mois prochains" si les dépenses publiques et la politique monétaire se détérioraient, précise l'agence dans un communiqué.

Standard and Poor's explique sa décision par le jugement qu'elle porte sur les conséquences des réformes introduites par le parti conservateur Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski, qui a la majorité absolue dans les deux chambres du parlement.

"La baisse reflète notre opinion que le système des freins et contrepoids institutionnels a été nettement érodé, alors que l'indépendance et l'efficacité d'institutions clés sont affaiblies par différentes mesures législatives initiées depuis les élections législatives d'octobre 2015", déclare l'agence.

Le tribunal constitutionnel perd son indépendance

Elle évoque l'affaiblissement "de la capacité du Tribunal constitutionnel de travailler de manière efficace et indépendante" ainsi que la nouvelle loi sur les médias qui selon elle donne au gouvernement la compétence de nommer et contrôler leurs dirigeants.

"Alors que la majorité absolue du PiS a enlevé les craintes d'instabilité politique accrue résultant de fragiles arrangements de coalition, nous nous attendons à d'importants frictions qui persisteront entre le PiS et l'opposition", écrit encore SP.

Le ministère polonais des Finances a publié un bref communiqué indiquant qu'il ne commenterait la décision de SP qu'après avoir pris connaissance des notes d'autres agences, dont la publication est attendue vendredi.

Bruxelles développe également ses griefs contre Varsovie

Cette annonce survient quelques jours après l'annonce par l'Union européenne d'une enquête préliminaire contre le gouvernement polonais. Bruxelles accuse Varsovie d'avoir engagé des réformes législatives qui portent atteinte à certaines libertés fondamentales mais également au respect de l'état de droit. Ainsi, le gouvernement souhaite mettre au pas le tribunal constitutionnel en y installant des juges qu'il a désigné, mais également les médias en s'octroyant un droit de regard sur les nominations des médias publics.

Commentaires 8
à écrit le 17/01/2016 à 12:37
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La note de la Pologne baisserait, ne devrait-on prendre garde à la note française, joue-t-on aux moutons de Panurge ? On nous publie que le Japon ne saurait pas sortir de la déflation, mais l’Europe n’est-elle pas une folle qui fait du pib vers le ba...

à écrit le 16/01/2016 à 23:15
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Le Pis cherche à flatter le nationalisme . C'est un parti populiste qui pour tenir ses promesses devra certainement endetter la Pologne, ce genre de Politique de gauche ou de droite, n'a jamais provoqué la confiance des investisseurs internationaux o...

à écrit le 16/01/2016 à 11:13
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Mais tout simplement parce que le gouvernement polonais veut éviter que des journalistes et des juges à tendance idéologique anglo-saxonne et Européiste ne s'installent dans le paysage judiciaire et médiatique. L'institution polonaise ne doit pas av...

le 17/01/2016 à 11:45
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Bravo :) je suis avec Vous, Ringer Axel Springer tien 80 % en Pologne :(

le 17/01/2016 à 11:48
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Bravo :) je suis avec Vous, Ringer Axel Springer (proprieter Allemagne) tien 80 % media en Pologne :(

à écrit le 15/01/2016 à 20:43
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Décidément pour moi , cela s'appelle une atteinte à la souveraineté d'un état légitimement élu , que l'europe se préoccupe davantage de ces quota de migrants qu'elle voudrait imposer , et de revoir toutes ces directives bien souvent obsolettes !

à écrit le 15/01/2016 à 20:34
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Là pour le coup, on sent très nettement la pate de la Trilatérale dans ce jugement. Instructif.

à écrit le 15/01/2016 à 20:11
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Ben voyons !

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