UE  : les pays pro-nucléaires réclament une alliance pour le développement des petits réacteurs modulaires (SMR)

Douze Etats membres de l'UE, dont la France, ont appelé la Commission européenne à créer une alliance industrielle. Objectif affiché, développer les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR). Ils avancent « une solution pour la production d'une électricité sans énergie fossile dans les années 2030 ».
Les pays signataires avancent que les petits réacteurs modulaires pouvaient « être une solution pour la production d'une électricité sans énergie fossile dans les années 2030.
Les pays signataires avancent que les petits réacteurs modulaires pouvaient « être une solution pour la production d'une électricité sans énergie fossile dans les années 2030. (Crédits : DR)

L'alliance des pays européens pro-nucléaires se fait entendre alors que débute ce lundi en Slovaquie le Forum européen de l'énergie nucléaire. La France, la Hongrie, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède ont écrit à la Commission européenne pour s'assurer de son soutien sur le développement des petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR). Des « projets innovants », qui doivent bénéficier « de la législation européenne existante et future », estiment-ils.

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La France à la manœuvre

« La France a été à l'initiative d'un courrier signé par 12 ministres européens à la Commission européenne », a confirmé à l'AFP le cabinet de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, vendredi dernier.

Cette alliance européenne pour les SMR servirait également à « renforcer l'industrie nucléaire européenne et la sécurité d'approvisionnement et la compétitivité européenne ».

En mai dernier, les 12 Etats s'étaient déjà réunis à Paris avec la Belgique et l'Estonie avec lesquelles ils forment une alliance des pays européens pro-nucléaires, ainsi que l'Italie et le Royaume-Uni, afin d'établir une feuille de route du développement de l'énergie nucléaire. Objectif, déterminer de quelle manière « le nucléaire va contribuer à atteindre nos objectifs de neutralité carbone dans les 30 ans qui viennent », avait alors déclaré Agnès Pannier-Runacher devant la presse. La commissaire européenne à l'Energie, Kadri Simson, avait indiqué être venue avant tout pour « écouter » les interrogations des uns et des autres concernant leur sécurité d'approvisionnement énergétique et leur développement industriel.

Produire une électricité sans énergie fossile

Les pays signataires ont avancé dans leur lettre que les petits réacteurs modulaires pouvaient « être une solution pour la production d'une électricité sans énergie fossile dans les années 2030 », assurant que « l'énergie nucléaire pourrait fournir jusqu'à 150 gigawatts (GW) à l'UE d'ici 2050 », contre 100 GW aujourd'hui.

Pour décarboner l'industrie, la Commission s'est déjà dite favorable au développement des réacteurs nucléaires de 4e génération, ainsi que des petits réacteurs modulaires.

La Russie compte « respecter le moratoire sur les essais nucléaires »

« Nous comptons continuer à respecter le moratoire sur les essais nucléaires instauré il y a plus de 30 ans », a indiqué vendredi dernier le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, soulignant toutefois que la potentielle réalisation « d'essais à grande échelle » par les Etats-Unis « (les) obligerait à faire de même ». La veille, le président Vladimir Poutine a signé la révocation de la ratification du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN).

La Russie en reste néanmoins « signataire, avec tous les droits et obligations que cela implique », a rappelé le ministère des Affaires étrangères. Ouvert à la signature en 1996, ce traité n'est jamais entré en vigueur, car il n'a été ratifié que par un trop faible nombre d'Etats, parmi les 44 pays qui détenaient des installations nucléaires au moment de sa rédaction. Les Etats-Unis, par exemple, ne l'ont pas fait. Reste que, sur fond de conflit en Ukraine, la révocation russe a été perçue comme un très mauvais signal par les Occidentaux.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a ainsi dénoncé « un grand pas dans la mauvaise direction », exhortant Moscou à ne pas reprendre de tels essais. Du côté de Moscou, le ministère des Affaires étrangères a au contraire assuré que « la position la plus destructrice à l'égard du traité a été adoptée par les Etats-Unis, qui ont évité de le ratifier pendant près d'un quart de siècle sous des prétextes fallacieux ». La doctrine nucléaire russe prévoit un recours « strictement défensif » à l'arme atomique, en cas d'attaque de la Russie avec des armes de destruction massive ou en cas d'agression avec des armes conventionnelles « menaçant l'existence même de l'Etat ».

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 06/11/2023 à 13:39
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tout ça , ce n est que des intentions !! quant il faudra les payer, ça sera une autre histoire. C est pas gratuit et ça coute tres cher. on vera dans 5 ans, ce qu il en reste de toutes ces bonnes intentions !!!

à écrit le 06/11/2023 à 11:03
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Ça serait bien d'être 'novateur' avec un SMR sans déchet ultime... Un réacteur à neutrons rapides, sels fondus fluorés, autostable, pression ambiante, refroidissement par air, sécurité passive... C'était une réalité dans les années 60 pour le nuclé...

le 06/11/2023 à 17:48
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@vVDB Superphenix était une bombe à retardement à cause justement du sodium. Il me semble que c'était 6 000 tonnes en circulation...une folie. Merci Jospin.

à écrit le 06/11/2023 à 9:59
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Pour ces bidules si on fait un tour de table à 12 plus les normes qui vont pleuvoir ça ne se fera jamais. J'avoue que je devine mal l'utilité de ces bidules dans le paysage. Quant aux petits réacteurs ça existe il y en a à Brest et je peux vous dire ...

à écrit le 06/11/2023 à 9:01
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La multiplication des SMR n'est pas une bonne solution en terme de sécurité.

à écrit le 06/11/2023 à 8:31
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Les allemands ne veulent pas d'énergie nucléaire or c'est eux qui sont le plus influent au sein de l'UERSS empire prévu pour durer mille ans parce qu'ils ont les caisses pleines.

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