Zone euro : certains cambistes tablent sur une baisse des taux de la BCE dès le mois de mars

Certains spécialistes des opérations de change (cambistes) anticipent désormais une baisse dès le mois mars (avant même les États-Unis) en raison du ralentissement de l'inflation et d'une conjoncture dégradée qui pourrait nécessiter de relancer l'activité.
La Commission européenne a abaissé mi-novembre ses prévisions de croissance à 0,6% en 2023 (-0,2 point) et 1,2% en 2024 (-0,1 point).
La Commission européenne a abaissé mi-novembre ses prévisions de croissance à 0,6% en 2023 (-0,2 point) et 1,2% en 2024 (-0,1 point). (Crédits : Ralph Orlowski)

Si la hausse des taux est terminée dans la zone euro de l'aveu même de plusieurs membres de la Banque centrale européenne (BCE), la question d'une baisse, de son calendrier et de son ampleur est déjà dans toutes les têtes. Pour rappel, les taux oscillent aujourd'hui entre qui oscillent aujourd'hui entre 4 et 4,75%. Si pour l'heure, une baisse vers l'été ( à la fin du deuxième trimestre) fait consensus, certains cambistes (spécialistes des opérations de change) anticipent néanmoins une baisse dès le mois mars, avant même les États-Unis, en raison du ralentissement de l'inflation et d'une conjoncture dégradée qui pourrait nécessiter de relancer l'activité. D'autant plus avec la faiblesse des marges de manoeuvre des Etats en raison des politiques budgétaires plus strictes après les largesses consenties depuis la pandémie de coronavirus.

Une baisse des taux permettrait en effet de rouvrir les robinets du crédit, favorable à la consommation et aux investissements.

Difficultés économiques de la zone euro

Alors que la progression décevante des ventes de détail en zone euro en octobre (+0,1% sur un mois) et l'indice PMI de la construction en Allemagne au plus bas depuis la pandémie ont confirmé les difficultés économiques des pays de la zone euro. Par ailleurs, selon Adam Button de ForexLive, le retour à des politiques budgétaires plus strictes après les largesses consenties depuis la pandémie de coronavirus, va limiter le recours à des mesures de soutien à l'activité au sein de ses pays membres. Un argument qui pousse à baisser les taux.

« L'impression croissante est que la BCE pourrait être la première à réduire ses taux, parce que l'inflation a décéléré brutalement », a commenté Adam Button. *

Si les opérateurs parient désormais sur un premier abaissement dès mars, ils tablent également sur au moins cinq coups de canif d'ici à fin 2024.

« Rien d'étonnant à ce que les prévisions de baisses de taux de la BCE montent en puissance », a abondé Win Thin, de Brown Brothers Harriman, même si « les membres de la BCE continuent à aller contre cette vision ».

De la « science-fiction »

De telles anticipations font sursauter certains membres de la BCE. Mercredi, le gouverneur de la banque centrale slovaque, Peter Kazimir, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a estimé que tabler sur une réduction de taux dès le premier trimestre relevait de la « science-fiction ».

Il n'empêche, pour Adam Burton, « la tendance, c'est un retour à l'ère économique des années 2010, avec une faible inflation et une croissance molle ». « Et dans ce contexte, les taux américains (obligataires à 10 ans) sont autour de 2,5% et à 1% environ en Europe (pour le taux allemand de même échéance) », fait valoir l'analyste.

Lire aussi« Les taux directeurs ne retomberont pas sous les 3% en Europe » (Patrick Artus, Natixis)

Un décalage défavorable à l'euro. Ce mercredi, la monnaie européenne a été victime des anticipations des cambistes, qui voient la Banque centrale européenne (BCE) abaisser ses taux dès mars, sous l'effet. Vers 21H00 GMT, la monnaie unique rendait 0,30% au billet vert, à 1,0764 dollar pour un euro. Elle est aussi tombée à 0,9417 franc suisse, pour la première fois depuis 14 mois, ainsi qu'à un plus bas de plus de six mois face à la couronne suédoise. Mardi, la devise commune à 20 pays européens s'était déjà repliée à son plus faible cours depuis plus de trois ans face au zloty polonais.

Commentaires 8
à écrit le 08/12/2023 à 11:40
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@ Appache L'UE est une hermaphrodite entre l'État-nation et la communauté européenne. Cela me rappelle «l'empire du Saint-Romain de la nation allemande». Les princes allemands ont choisi un empereur de leur cercle, mais dont la puissance s'est termi...

à écrit le 08/12/2023 à 11:19
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@ Appache Je ne suis pas fondamentalement contre la coopération et l'intégration européennes. Mais avant de vous réunir, vous devez être sûr de partager les mêmes attitudes et objectifs de base. Vous ne pouvez pas entrer dans un bateau si vous n'ête...

à écrit le 07/12/2023 à 17:34
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@ Marc469 C'est la spéculation. L'Allemagne a des difficultés économiques importantes pour diverses raisons, mais contrairement à la France, elle a toujours un excédent important de commerce et une dette publique inférieure importante. Avant l'euro,...

le 08/12/2023 à 5:21
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100% d’accord avec vous ! Mieux vaut la fin de l’horreur que d’avoir d’horreur sans fin !!!! Chacun devient alors responsable de sa gestion !!!

à écrit le 07/12/2023 à 10:27
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L'euro, qui a commencé comme une marque D européenne, devient de plus en plus une LIRA européenne. Sous la direction de la France, la BCE est devenue à proximité des demandes de financement des pays d'Europe du Sud. Ce serait le meilleur pour l'Allem...

le 07/12/2023 à 12:54
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Oui je pense que vous avez raison!!! Mais croyez-moi , les pays du sud croient être malins à diriger l'Eruoe á leur guise, mais détompez vous, ils sont en train de se suicider et liquider toutes leurs industries en voulant avoir la même monnaie qu...

le 07/12/2023 à 13:46
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L'Allemagne n'aurait aucun intérêt à sortir de l'euro car sa monnaie serait fortement réévaluée ce qui affaiblirait son commerce extérieur.

à écrit le 07/12/2023 à 8:39
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Le train train financier qui mène à la destruction de l'humanité. Nietzsche nous avait prévenu, seuls ceux qui avaient de l'esprit auraient du posséder. Pour Sophocle le fléau de l'humanité c'est l'argent et pour Nietzsche l'héritage où quand deux pe...

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