Zone euro : malgré la dégradation de l'économie, le taux de chômage tombe au plus bas

Le taux de chômage dans la zone euro est tombé en septembre à son plus bas niveau historique, soit 6,6% de la population active, contre 6,7% en juin, juillet et août (chiffre révisé), selon les données d'Eurostat publiées jeudi. Cette situation pourrait toutefois s'inverser en cas de récession. Un scénario qui semble plus que jamais se préciser en Europe.
Pour l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage n'a toutefois pas diminué mais s'est maintenu à un très bas niveau, également le plus bas historique, à 6%.
Pour l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage n'a toutefois pas diminué mais s'est maintenu à un très bas niveau, également le plus bas historique, à 6%. (Crédits : Reuters)

Bonne nouvelle pour les Européens : l'embellie sur le front de l'emploi se poursuit. À tel point que le taux de chômage dans la zone euro (les 19 pays à avoir adopté la monnaie unique) est tombé, en septembre, à son plus bas niveau historique depuis que l'office européen des statistiques Eurostat a commencé à compiler cette série en avril 1998. Il s'affichait ainsi à 6,6% de la population active contre 6,7% en juin, juillet et août (chiffre révisé), selon les données publiées ce jeudi. Sur un an, il a baissé de 0,7 point grâce à la reprise économique post-Covid.

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Pour rappel, le taux de chômage désigne le pourcentage des personnes faisant partie de la population active qui sont au chômage. Pour le calculer, les données d'Eurostat sont basées sur la définition du chômage du Bureau international du travail (BIT). Sont ainsi considérés comme chômeurs, les personnes sans emploi qui ont activement cherché du travail au cours des quatre semaines précédentes et sont disponibles pour commencer à travailler dans les deux prochaines semaines.

Le chômage dans l'UE également à son plus bas

Pour l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage n'a toutefois pas diminué, mais s'est maintenu à un très bas niveau, également le plus bas historique, à 6%, comme en août. En d'autres termes, quelque 12,96 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage dans l'UE le mois dernier au sein des vingt-sept Etats membres, dont 10,99 millions dans la zone euro.

Seule ombre au tableau : la faiblesse de l'emploi chez les jeunes qui restent particulièrement touchés : le taux de chômage des actifs de moins de 25 ans a grimpé en septembre à 14,6% dans l'UE (contre 14,3% en août), comme dans la zone euro.

Dans le détail, c'est en République tchèque (2,2%) et en Pologne (2,6%) que le chômage est le plus bas, ainsi qu'en Allemagne où il est de 3% (stable sur un mois). À l'inverse, il est le plus haut en Espagne (12,7%) et en Grèce (11,8%). En France, il atteint 7,1% (contre 7,3% en août). À titre de comparaison, le taux de chômage s'élevait à 3,5% aux Etats-Unis en septembre, à 3,5% également au Royaume-Uni pour les trois mois achevés en août, et à 2,6% au Japon en septembre.

Risque de récession

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), le seuil du « plein emploi » est fixé à moins de 5 % de la population active d'un territoire donnée. Un objectif vers lequel l'Europe se rapproche donc de plus en plus mais qui pourrait être difficilement atteignable si le Vieux-Continent subissait, dans les mois à venir, une récession. C'est en tout cas le scénario auquel les instances européennes se préparent. En témoignent les propos du vice-président de la Banque centrale européenne, Luis de Guindos, qui alertait sur ce risque le 14 octobre dernier. Si la croissance du PIB est encore attendue à 3,1% en 2022 en zone euro par l'institution monétaire, la fin de l'année et le début de la suivante offrent « une combinaison très difficile de faible croissance économique, y compris la possibilité d'une récession technique, et d'inflation élevée », avait-il déclaré.

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Ce qui semble d'autant plus envisageable que la BCE vient de relever une nouvelle fois ses taux directeurs de 75 points de base. Depuis le 2 novembre 2022, le taux de refinancement s'établit donc à 2%, celui du prêt marginal à 2,25% et celui de la rémunération de dépôt à 1,5%. Cette politique monétaire « vise à réduire le soutien à la demande et à éviter le risque d'un glissement à la hausse persistant des anticipations d'inflation », a justifié la BCE dans un communiqué. Une inflation qui atteint 10,7% en octobre sur un an. Mais ce resserrement monétaire a également pour conséquence de peser sur la croissance économique et celle de la zone euro n'a progressé que de 0,2% sur la période juillet-septembre par rapport au trimestre précédent, après avoir déjà mieux résisté que prévu au 2e trimestre (+0,8%), selon les chiffres d'Eurostat.

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Toutefois, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a nuancé les conséquences d'une récession sur la hausse des prix. Le scénario d'une « récession modeste » en zone euro est possible au tournant de 2023 mais « nous ne croyons pas que cette récession sera suffisante pour dompter l'inflation », a-t-elle déclaré, ce jeudi, lors d'un forum organisé à Riga par la Banque de Lituanie.

 (Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 03/11/2022 à 18:49
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Bonjour, Cela n'est que des chiffres, cela est très peux représentatif de la réalité... D'ailleurs cela ne veux nullement dire que les gents ons un travail correcte avec un salaire se qui leur permet de vivre correctement... Je rappelle que 75% de...

à écrit le 03/11/2022 à 16:54
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Les crises, c'est efficace pour exterminer les chômeurs... Pourquoi dépenser chaque année 4 Milliard'€ dans le financement de pole emploi alors qu'une bonne crise fait le job ?

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