
Le débat sur la rémunération des patrons est vif ? en Suisse aussi. C?est le montant des indemnités de départ de Daniel Vasella, le président du conseil d?administration du géant suisse de la pharmacie Novartis, qui est aujourd?hui au c?ur de la polémique. Le dirigeant, qui a piloté pendant 17 ans le groupe bâlois, a annoncé mercredi qu?il ne solliciterait pas de nouveau mandat lors de la prochaine assemblée générale le 22 février mais ses indemnités n?ont pas été dévoilées (voir le communiqué). La presse helvète spécule depuis plusieurs sur leur montant. Selon l?hebdomadaire alémanique « SonntagsZeitung », qui cite des experts en indemnités, « Vasella pourrait encaisser chaque année 50% de son ancien salaire de 13 millions de francs suisses (10,5 millions d'euros) à titre de dédommagement pour les clauses de non-concurrence. »
L?opinion publique favorable à la loi contre les salaires abusifs
Selon l'agence Bloomberg, il devrait aussi toucher en une fois 12 millions de francs suisses au titre de ses droits à la retraite. Daniel Vasella, 59 ans, a longtemps été le patron le mieux payé de Suisse. En 2009, sa rémunération avait atteint 20,5 millions de francs suisses (16,4 millions d'euros) et suscité un flot de critiques, avant d?être ramené à 13 millions en 2012. Les citoyens suisses sont appelés à voter le 3 mars sur une initiative «contre les rémunérations abusives » lancée par l?entrepreneur Thomas Minder, depuis élu à la Chambre haute du Parlement, qui propose d?introduire un article constitutionnel renforçant les droits des actionnaires des sociétés suisses cotées en Bourse. Le débat sur la rémunération de Vasella complique la tâche des milieux d?affaires suisses qui tentent de faire basculer l?opinion publique, largement favorable à l?initiative Minder selon les sondages.
" je ne suis pas sûre qu'un patron du CAC soit réellement capable de diriger une PME" : ça tombe bien, les conseils d'administration n'ont pas besoin de votre avis pour faire leur choix...
Quant à la question de la "cohésion", je suis bien d'accord sur le principe, mais penser qu'on va la développer en permettant aux gens d'exprimer leur jalousie et leur frustration en tapant sur la rémunération de untel ou untel, cela me paraît pour le moins curieux...
Sauf que ce n'est pas tout à fait de cela dont il s'agit : les Suisses n'ont aucunement l'intention de taxer ni d'interdire quoi que ce soit, ils ont simplement l'intention d'amender les lois sur la gouvernance d'entreprise et les pouvoirs des actionnaires, afin de permettre à ces derniers de mieux contrôler les rémunérations des dirigeants. Autrement dit, ce sont les propriétaires légitimes de l'entreprise qui doivent pouvoir décider des rémunérations des dirigeants de manière plus directe que dans le système actuel, afin de diminuer les conflits d'intérêt et de permettre aux actionnaires de défendre leurs intérêts (dois-je rappeler qu'il n'est pas dans l'intérêt d'un actionnaire qu'un dirigeant soit surpayé ?). C'est toute la différence de philosophie entre la France marxiste et la Suisse libérale... Et il faut croire que ça marche, si on en juge par le différentiel de niveau de vie entre les deux pays.
En Suisse, la retraite est à 65 ans, et la plupart ont commencé à travailler en alternance à 16-18 ans.
M. Vasella, à la tête d'un géant pharmaceutique, ne peut décemment pas aller travailler chez Bayer ou autres, et cela a un coût. Je ne suis personnellement pas choqué du % age, mais 12 M de CHF par an, il est vrai que c'est beaucoup. A voir également de quoi on parle (stock options, salaire, ...)
Moi je serai le Président de la République je vous taxerai aux maximum afin de reverser une partie de votre salaire a des gens qui ont pratiquement rien pour vivre.