Après la Soc Gen, le fonds souverain libyen attaque JP Morgan

La Libyan Investment Authority a porté plainte contre la banque américaine devant un tribunal londonien. La Société Générale lui a versé près d'un milliard d'euros dans une affaire de transactions entachées de soupçons de corruption à laquelle la justice française et les autorités américaines s'intéressent. D'autres banques pourraient être visées.
Delphine Cuny
Le siège de la Libyan Investment Authority à Tripoli.
Le siège de la Libyan Investment Authority à Tripoli. (Crédits : LIA)

Nouvelle affaire libyenne en vue. Le fonds souverain libyen, qui avait poursuivi la Société Générale et signé un accord transactionnel de près d'un milliard d'euros, s'attaque désormais à une autre banque : la Libyan Investment Authority (LIA) a porté plainte contre JPMorgan Chase auprès d'un tribunal londonien, comme l'a confirmé un porte-parole du fonds aux agences Bloomberg et Reuters.

Le dossier, déposé vendredi serait décrit comme une affaire de "fraude commerciale" selon l'agence Bloomberg, et concernerait des opérations réalisées par Bear Stearns, courtier racheté en 2008 par JP Morgan. D'autres banques pourraient être visées à leur tour, le fonds envisageant des poursuites contre BNP Paribas, Commerzbank (pour des transactions réalisées par la Dresdner) et Credit Suisse selon Bloomberg.

L'affaire pas close pour la Société Générale

La LIA avait attaqué Goldman Sachs qui a gagné à l'automne 2016 son procès portant sur neuf transactions de dérivés.

En mai dernier, la Société Générale a préféré signer un accord transactionnel avec la LIA, afin de mettre un terme aux poursuites, en lui versant quelque 963 millions d'euros. Le fonds souverain libyen lui réclamait 1,9 milliard d'euros pour des transactions remontant à 2007-2009 soupçonnées d'être entachées de pots-de-vin versés à la société d'un intermédiaire lié à la famille Kadhafi. Dans un communiqué commun, la Société Générale avait présenté à la LIA et souhaité « exprimer ses regrets quant au manque de prudence observé par certains de ses collaborateurs. »

Cependant, ce dossier n'est pas clos pour la banque de La Défense. En France, le parquet national financier a ouvert il y a quelques mois une enquête préliminaire  «concernant d'éventuelles violations des lois anti-corruption françaises » a expliqué la banque. Aux Etats-Unis, le ministère de la Justice et le gendarme boursier l'ont sommé de fournir une série de documents « concernant d'éventuelles violations du Foreign Corrupt Practics Act lors de transactions avec des entités libyennes, dont la Libyan Investment Authority ».

Delphine Cuny

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Commentaires 2
à écrit le 09/04/2018 à 19:04
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Notre chère! SG est toujours dans les bons coups y compris celle de sa médiocrité en terme de contrôle de ses fonds propres affaire Kerviel. Heureusement l'état protecteur par sa peur de voir une banque nationale s'effondrer face aux multiples affai...

à écrit le 09/04/2018 à 16:32
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Merci beaucoup pour cet article. "La Société Générale lui a versé près d'un milliard d'euros dans une affaire de transactions entachées de soupçons de corruption à laquelle la justice française" Nous autres contribuables européens donnons de ...

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