Axa maintient son cap stratégique malgré le Covid

L'assureur Axa a présenté ce mardi son nouveau plan stratégique à trois ans. Il s'inscrit dans la logique du plan précédent qui a profondément transformé le groupe. Le français envisage un retour à la normale sur les dividendes en 2021 et peut être un rachat d'actions.
Le groupe d'assurance prévoit de verser entre 55% et 65 % de son résultat opérationnel en dividende en 2021.
Le groupe d'assurance prévoit de verser entre 55% et 65 % de son résultat opérationnel en dividende en 2021. (Crédits : Yves Herman)

Axa voit un avenir meilleur en 2021. Lors de la présentation de son nouveau plan stratégique à trois ans (2020-2023), le groupe a confirmé un impact important de la crise sanitaire sur son résultat cette année, avec une charge de 1,5 milliard d'euros liée au Covid. Mais il ne prévoit pas de nouvelles provisions en 2021. Le groupe table même sur une croissance du résultat opérationnel de 3 à 7% par an d'ici à 2023 et une rentabilité des capitaux propres de 13 à 15% sur la même période.

« La crise a montré la pertinence de notre vision stratégique », a rappelé le directeur général, Thomas Buberl, arrivé à la tête d'Axa en 2016. De fait, ce nouveau plan stratégique triennal s'inscrit dans la stricte continuité du précédent, qui a profondément transformé le groupe, désormais recentré sur trois métiers stratégiques, l'assurance dommages, la santé et la prévoyance. Le point d'orgue de cette stratégie a été le rachat en 2018 de l'assureur XL, spécialiste des grands risques, dont l'intégration a été plus longue et plus douloureuse que prévu.

Cinq priorités

La « désensibilisation » au risque financier, véritable mantra du groupe depuis trois ans, est atteint avec désormais plus de 80% du résultat du groupe issus de résultats techniques de l'assurance dommages, de la santé et de la prévoyance. Aujourd'hui, la priorité est donc donnée à l'accentuation des efforts déjà engagés.

Le groupe a ainsi fixé cinq priorités pour les trois ans à venir : le développement de la santé et de la prévoyance ; la simplification de l'expérience client (particulièrement en France et en Europe) ; le renforcement de la performance de la souscription de Axa XL ; les enjeux climatiques et le renforcement du cash-flow.

Redresser les résultats d'Axa XL

Ces orientations passent notamment par une croissance organique de plus de 5% en moyenne sur la période en santé et en prévoyance. Le groupe compte également profiter de la hausse des primes sur le marché des grands risques et d'une politique de souscription plus sélective pour restaurer la rentabilité d'Axa XL, point de focalisation des analystes financiers. L'objectif est de parvenir à un résultat d'exploitation sur sa filiale grands risques d'1,2 milliard d'euros par an en 2021.

Et ce malgré une hausse significative de la charge de risque liée aux catastrophes naturelles. « La hausse de 50% du budget alloué aux catastrophes naturelles, soit une charge normalisée de 6% des primes contre 4% auparavant, limitera les risques qu'Axa XL dépasse ses budgets et permettra de diminuer la volatilité apparente de ses résultats», note Benjamin Serra, analyste assurance chez Moody's.

Retour à la normal pour les dividendes

L'accent est également mis sur la simplification de la relation et la digitalisation afin d'améliorer la productivité du groupe. Cela repose par un nouveau plan d'économies de 500 millions d'euros, dont 300 millions en Europe.

Enfin, sur la gestion du cash, l'assureur prévoit de verser entre 55% et 65% du résultat opérationnel sous la forme de dividende en 2021. Sans exclure des rachats d'actions. Thomas Buberl a, au passage, regretté le manque de coordination des régulateurs européens sur la question du dividende pendant la crise sanitaire. Sur 2020, l'assureur a décidé de réduire de moitié son dividende, sous la pression du régulateur français.

« La capacité bénéficiaire du groupe est importante, supérieure à 20 points de ratio de solvabilité par an avant dividendes. Ce chiffre supporte la capacité du groupe à verser des dividendes afin de préserver son accès au marché et de procéder à des rachats d'action pour éviter un effet de dilution des actionnaires alors que le groupe est plutôt vendeur net d'actifs ces dernières années », souligne Benjamin Serra.

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