Voitures connectées, semi-autonomes  : Allianz mise sur l'auto de l'avenir

L'assureur encourage les voitures semi-autonomes, déjà en circulation, et le système "pay how you drive" de tarification selon le mode de conduite
Ivan Best
Avant la voiture pleinement autonome -qui risque se se faire attendre- Allianz adapte ses offres aux autos semi-autonomes

En attendant la voiture pleinement autonome, dont l'arrivée risque de tarder beaucoup, tant les problèmes techniques sont lourds -en tous cas s'il s'agit de rouler partout-, Allianz France adapte son offre d'assurance aux voitures semi-autonomes, déjà en circulation.  Depuis juillet, la prime à payer peut être réduite jusqu'à -25% si l'auto à assurer possède un système de freinage d'urgence autonome, un dispositif de stationnement automatique ou un régulateur de vitesse adaptatif, avec fonction automatisée de freinage. D'ores et déjà, la filiale française de l'assureur allemand couvre 8 à 9% du marché français des voitures semi-autonomes, a estimé ce mardi Delphine Asseraf, directrice Digital, Marque et Communication d'Allianz France, à l'occasion d'une conférence de presse. Les assurés paient moins cher, mais leur assureur est aussi gagnant : les « sinistres » (accidents) sont en baisse de 20% pour les automobilistes équipés de ces systèmes, et leur sévérité est moins importante, d'où un coût moyen de réparation diminué de 30%.

Ces systèmes vont se développer rapidement. Et, à mesure que croît l'autonomie de la voiture, le modèle de actuel de l'assurance auto en France va paraître de plus en plus déconnecté de la réalité technique de la conduite . "Il est impensable que l'assurance auto se fasse à l'avenir dans le cadre législatif actuel" estime François Nédey, Directeur Technique d'Allianz France. La voiture pleinement autonome peut être assurée selon deux modèles. Le premier, "c'est celui d'une assurance attachée au véhicule", déconnectée du conducteur. "C'est assez peu plausible" affirme François Nédey. L'autre modèle, c'est le maintien d'une "assurance attachée au propriétaire du véhicule". Bien sûr, à mesure que vont se multiplier le systèmes automatiques dans une auto, la question de la responsabilité va se complexifier. "Mais ce sera l'assureur du propriétaire de l'auto qui sera responsable, à lui de se charger d'éventuels recours" contre le fournisseur de tel ou tel matériel qui pourrait dysfonctionner.

500 clients par semaine pour le "pay how you drive"

En attendant ces bouleversements, la voiture semi-autonome n'est pas le seul moyen de réduire le tarif de son assurance. Allianz se dispute avec Direct Assurance (Axa) la paternité en France du système « pay how you drive », qui permet de voir sa prime évoluer avec le kilométrage parcouru mais aussi la qualité de la conduite (freinages plus ou moins brusques, virages serrés ou non, accélérations...). Tous les assurés Allianz ont accès à cette option, facturée 1 euro par mois, qui donne lieu en moyenne -aujourd'hui- à une réduction de 15% du prix de l'assurance (le prix ne peut pas évoluer, à ce stade, qu'à la baisse, par rapport au tarif de base).  16.000 clients ont décidé d'opter pour « Allianz Conduite connectée », ce qui est encore très peu, en regard des 2 millions de voitures assurées par Allianz en France. « Mais chaque semaine, 500 automobilistes supplémentaires optent pour ce dispositif » assure Delphine Asseraf .

Un dispositif d'avenir. Car, à terme, les assureurs en sont persuadés, toutes les voitures seront connectées, et il sera difficile à un automobiliste de refuser de voir sa conduite ainsi évaluée -et donc contrôlée- par son assureur. Quid de la liberté de l'automobiliste ? La sécurité routière y gagnera certainement, mais la « société de contrôle » évoquée par le philosophe Michel Foucault ne sera plus très loin...

Big data et souscription en ligne

D'ores et déjà, Allianz France utilise à plein les données disponibles sur les consommateurs pour affiner et personnaliser ses offres sur internet (big data). De plus en plus d'acheteurs d'assurance le font en ligne, et plus précisément via un mobile : il y a trois ans, ce process n'existait pas, aujourd'hui, 56% du trafic « on line » a lieu via un smartphone. Allianz France assure qu'il sera possible à la fin de l'année de souscrire une assurance de façon totalement dématérialisée, via un mobile. « Aujourd'hui, 1 affaire sur 5 vient d'internet, en 2018 ce sera 30% », prévoit Delphine Asseraf. Le système « pay how you drive », qui est à l'origine une fréquence de contact beaucoup plus grande entre l'assureur et son client - ce dernier consulte son application 10 fois par mois en moyenne- devrait permettre à Allianz multiplier les propositions commerciales en ligne, selon cette logique de l'offre personnalisée grâce à l'utilisation du big data.

Ivan Best

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Commentaire 1
à écrit le 16/11/2016 à 9:16
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Je crois que tant que je le peux...je continuerais a payer + cher le prix de ma liberté...... On met le,doigt dans un engrenage infernal....... Les mutuelles de prévoyance s y mettent aussi....... On va payer au mois le mois en fonction de notre.....

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