RBS sort à son tour du capital de Bank of China

La banque britannique est en train de vendre ses 4,3% de Bank of China. Un moyen de reconstituer ses fonds propres, mis à mal par la crise financière.

Après UBS, c'est au tour de Royal Bank of Scotland de quitter le capital de Bank of China, l'un des quatre grands établissements de l'Empire du Milieu. La banque britannique est en train de vendre sa part de 4,3% selon des documents de Bourse cité par l'agence Dow Jones.

Le montant de l'opération avoisinerait les 2,37 milliards de dollars, RBS proposant 10,8 milliards d'actions au prix de 1,68 à 1,71 dollar, soit une décote de 7,6 à 9,1% par rapport au cours de clôture du titre à Hong Kong ce matin.

RBS avait pris cette participation pour 1,6 milliard de dollars (1,14 dollar par action) en 2005 et elle avait pour obligation de la conserver jusqu'au 31 décembre 2008. L'établissement, qui a dû être secouru par l'Etat britannique à l'automne, n'a pas tardé à se séparer de cet actif.

D'après les premières estimations, l'opération devrait se solder par une plus value d'environ 790 millions de dollars. Une bouffée d'argent frais bienvenue pour RBS, qui se voit dans l'obligation d'assainir sa situation financière après sa nationalisation à 60%.

Ce retrait d'une banque occidentale de ses investissements sur le secteur bancaire chinois n'est pas le premier depuis le début de l'année. Au point que l'on peut commencer à parler de phénomène. Le 31 décembre dernier, UBS, l'autre gros actionnaire étranger de Bank of China, avait cédé sa participation de 1,6% dans la banque.

Le géant suisse avait alors invoqué ses difficultés financières et la nécessité de restaurer ses fonds propres. Au moment de la vente, alors que plusieurs analystes s'alarmaient d'un mouvement de retrait des capitaux étrangers dans Bank of China, cette dernière avait assuré que ses autres partenaires non chinois, en particulier son principal actionnaire étranger, Royal Bank of Scotland, n'avaient pas l'intention de sortir de son capital. La cession d'aujourd'hui représente donc un camouflet pour la banque chinoise.

Perspectives sombres en Chine

Une autre banque a choisi de réduire son exposition aux banques chinoises: Bank of America. Le groupe bancaire américain a ramené de 19,1 à 16,6% sa participation dans China Construction Bank. Elle en a tiré 2,8 milliards de dollars.

Les analystes ont longtemps cru dans la solidité de l'économie chinoise. Ils ont également soutenu pendant plusieurs mois que "l'archaïsme" du secteur financier chinois, tout du moins son conservatisme, le mettait à l'abri de la crise financière qui a ravagé les place boursières occidentales.

Las, les perspectives économiques chinoises ne sont pas bonnes, rien qu'aujourd'hui, on a appris que les exportations, moteur de la croissance du pays, avaient reculé pour le deuxième mois consécutif en Chine en décembre (-3%). Depuis plusieurs mois, on redoute un net coup de frein de l'économie du pays, sous les 7%, après plusieurs années de hausse à deux chiffres du PIB.

Dans ces conditions, la Chine apparaît de moins en moins comme un refuge de capitaux. Et les banques occidentales en mal de liquidités préfèrent se désengager du marché pour renforcer leur structure financière.

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