Les banques britanniques dans l'oeil du cyclone

Les établissements bancaires britanniques plongent en Bourse depuis le début de l'année. En cause, des rumeurs de nationalisation persistantes et des craintes de pertes colossales.

Les titres des banques du Royaume-Uni sont au plus bas à la Bourse de Londres, depuis le début de l'année. Royal Bank of Scotland (RBS) a perdu 78% de sa valeur, le titre Barclays 63% et la toute nouvelle Lloyds Banking Group - fusion de l'ancienne Lloyds TSB et de HBOS - affiche un plongeon de 68%.

La "saison" des publications a connu une avant première en forme de coup de tonnerre en début de semaine outre-Manche: RBS prévoit une perte colossale de 28 milliards de livres (31 milliards d'euros) en 2008, dont 20 milliards de dépréciations exceptionnelles. L'annonce, intervenue quasi en même temps que la présentation d'un nouveau plan de soutien gouvernemental aux banques, a réveillé les craintes des marchés sur la santé financière des grands établissements britanniques.

Depuis, les rumeurs de nationalisation totales se font de plus en plus insistantes au sujet de RBS et Lloyds Banking Group. L'Etat britannique détient déjà 70% du capital de l'établissement d'Edimbourg depuis le début de semaine et il dispose de 43,4% de celui de Lloyds Banking Group.

Cette dernière focalise actuellement l'attention des marchés. En recul de près de 11% ce mercredi en fin de matinée, elle fait l'objet de spéculation sur de fortes dépréciations. Née de l'acquisition de HBOS par Lloyds TSB à l'automne, la nouvelle structure est fragilisée par l'important portefeuille de prêts immobiliers hérité de HBOS. Les analystes d'UBS craignent donc une répétition du scénario RBS et tablent sur 15 milliards de livres (16 milliards d'euros) de dépréciations en 2009.

La "moins mauvaise solution"

Les rumeurs de nationalisation totale vont donc bon train à la City, mais pour l'instant, le gouvernement de Gordon Brown ne semble pas favoriser cette option, espérant sans doute que son second plan de relance suffira. John McFall, le président de la Commission du Trésor, a lancé un appel sur ce point avec Jon Moulton, patron du groupe de capital-investissement Alchemy Partners. Dans les pages du "Financial Times", ils affirment que "la moins mauvaise solution est d'accepter la nationalisation" de RBS et Lloyds Banking Group.

Selon lui, leurs nationalisations permettraient aux autorités d'obliger les banques à relancer le flux de crédit pour lutter contre la récession. Le mois dernier, les prêts hypothécaires ont encore chuté de 11% par rapport à novembre outre-Manche et de 47% par rapport à décembre 2007. Dans ces conditions, pas étonnant que certains estiment que le second plan de soutien du gouvernement, censé relancer le marché du crédit, puisse ne pas suffire. "En quelques années, il serait possible de nettoyer et de simplifier ces banques et de les rendre au privé en bon état", affirment les deux hommes dans leur tribune commune.

Le phénomène de nationalisation est en train de se répandre dans d'autres pays d'Europe, ce mercredi, la nationalisation partielle d'HypoReal Estate, le spécialiste allemand du crédit immobilier, est évoquée.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Pour la Grande-Bretagne, c'est la fin. La belle croissance de ces dernières années n'était que de la poudre aux yeux. L'immobilier s'effondre, la finance s'effondre, les banques s'effondrent, la Livre Sterling s'effondre. Vont suivre les fonds de pen...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.