Affaire Goldman Sachs : Fabrice Tourre nie tout

Fabrice Tourre, salarié de Goldman Sachs, nie les charges qui pèsent contre lui et son employeur.

Fabrice Tourre nie tout. Le salarié de Goldman Sachs accusé d'avoir conçu le produit financier complexe au centre des poursuites engagées par la Securities and Exchange Commission (SEC) contre la banque a contesté mardi les charges pesant sur lui et sur son employeur, assurant qu'aucun d'eux n'avait cherché à tromper les investisseurs.

Dans un témoignage écrit qu'il devait lire devant la sous-commission d'enquête permanente du Sénat américain, Fabrice Tourre a "catégoriquement" démenti les affirmations de la SEC, l'autorité des marchés boursiers américains, selon lesquelles il aurait omis sciemment de révéler aux investisseurs des informations essentielles sur la nature du produit visé, dénommé Abacus 07 AC-1.

La SEC a engagé le 16 avril une procédure à l'encontre de Goldman Sachs et de Fabrice Tourre, en reprochant à la puissante banque d'affaires et d'investissement de ne pas avoir informé les investisseurs du fait qu'elle avait autorisé le gestionnaire de "hedge funds" Paulson & Co à choisir des titres incorporés dans le portefeuille d'Abacus en pariant sur leur dépréciation. Paulson & Co est soupçonné d'avoir engrangé plus d'un milliard de dollars de plus-values grâce à cette opération, soit à peu près le montant global des pertes subies par les investisseurs ayant misé sur Abacus. Le groupe et son fondateur, John Paulson, n'ont toutefois pas été mis en cause directement par la SEC.

Dans son témoignage écrit, Tourre dit n'avoir jamais déclaré à ACA, la société spécialisée qui a joué le rôle d'agent de sélection du portefeuille sous-jacent d'Abacus 07 AC-1, que Paulson & Co prendrait une part ou une position longue (d'achat) dans l'opération Abacus. Il se dit également "surpris" qu'ACA ait pu penser qu'il en était autrement. La transaction Abacus, poursuit-il, "n'était pas conçue pour échouer" et Goldman n'avait aucun intérêt d'ordre économique à la voir échouer. Il explique aussi qu'il n'a trompé ni ACA ni la banque allemande IKB, deux investisseurs importants dans l'opération.

"Lorsque Goldman Sachs a expliqué aux investisseurs qu'ACA avait sélectionné les titres référencés (dans Abacus), cette déclaration était absolument exacte", a ajouté Fabrice Tourre.

D'autres salariés et dirigeants de Goldman Sachs devaient être entendus par la commission sénatoriales, parmi lesquels le PDG Lloyd Blankfein.

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Commentaire 1
à écrit le 13/05/2010 à 12:46
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Tourre, sort-il de la même école que Kerviel ???

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