Dexia Crédit Local va augmenter son capital de 4 milliards d'euros

Dexia a décidé d'augmenter le capital de sa filiale française Dexia Crédit Local (DCL) à cause de la crise grecque. Au total, pour le groupe franco-belge l'impact des cessions, dépréciations et provisions sur ses comptes atteint 10,513 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année.
Copyright Reuters

La banque franco-belge Dexia a annoncé ce mercredi avoir décidé d'augmenter le capital de sa filiale française Dexia Crédit Local (DCL) après les dépréciations que le groupe a dû enregistrer sur ses obligations d'Etat grecques. Dexia a du passer une dépréciation totale de 2,3 milliards d'euros sur 2,9 milliards d'exposition à la Grèce suite à la restructuration de la dette grecque décidée par l'Union européenne avec le secteur privé. Outre une décote de 55%, ce montant inclut les dépréciations sur les dérivés de couverture.

Contrainte au démantèlement en raison de la crise de la zone euro, Dexia précise que l'augmentation de capital de 4,2 milliards d'euros pour DCL n'aura aucun impact sur les comptes consolidés du groupe mais permettra de réduire le financement apporté à DCL par Dexia Banque Belgique (DBB), qui vient d'être nationalisée par l'Etat belge. Cette dernière transaction a généré une perte de 4,065 milliards d'euros, un impact plus élevé que les 3,8 milliards estimés préalablement par Dexia lors de l'annonce de l'opération en octobre.

Au total, Dexia a indiqué que sur les neuf premiers mois de l'année, l'impact des cessions, dépréciations et provisions sur ses comptes atteint 10,513 milliards d'euros.

Déclaration intermédiaire

Dexia n'a pas publié de résultats financiers à proprement parler mercredi mais "une déclaration intermédiaire" faisant le bilan de sa situation financière suite à la scission du groupe en cours. Première victime bancaire d'ampleur de la crise de la dette souveraine européenne, Dexia ne devrait subsister à terme que sous la forme d'une holding cotée à Bruxelles qui regroupera des activités de services financiers au secteur public en France, en Espagne, en Italie et en Allemagne. Dexia a indiqué continuer le processus de démantèlement du groupe, qui devrait conduire à la vente de différentes filiales en Turquie, en France et au Luxembourg.

Dexia cherche encore à vendre RBC Dexia (services aux investisseurs institutionnels), à céder la filiale de gestion d'actifs Dexia Asset Management et la filiale turque DenizBank. Le processus de vente de la banque luxembourgeoise est par ailleurs en cours de finalisation avec un groupe du Qatar lié à la famille royale Al Thani.

Sur le front français, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et La Banque postale vont acquérir respectivement 65% et 5% du capital de Dexia Municipal Agency (Dexma), la société qui refinance les prêts accordés par Dexia Crédit Local (DCL) aux collectivités locales françaises.

Outre l'émoi causé par ce deuxième plan de sauvetage et de nouvelles garanties d'Etat, Dexia se trouve au centre d'une intense controverse après avoir accordé des prêts considérés comme toxiques à de nombreuses collectivités locales. L'activité de prêts au secteur public local ne sera plus effectuée par Dexia Crédit Local mais par une coentreprise détenue respectivement à 65% et 35% par La Banque postale et la CDC. Si Dexia indique que le fonctionnement de cette nouvelle coentreprise et de Dexma s'appuiera en partie sur les équipes de Dexia Crédit Local, le devenir de cette filiale et de ses employés suscite la crainte des syndicats.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.