L'Espagne tarde à demander l'aide de l'Europe : l'euro se replie

L'euro a poursuivi son recul face au dollar mardi, pénalisé par des prises de bénéfices, alors que s'estompe l'euphorie provoquée par les mesures de la BCE et de la Fed, et que la situation de l'Espagne, réticente à demander une aide européenne, inquiète les opérateurs.
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Vers 18h, l'euro valait 1,3059 dollar contre 1,3114 dollar la veille. La devise européenne s'était hissée lundi après-midi à 1,3172 dollar, son plus haut niveau depuis le 4 mai. L'euro a également creusé ses pertes face à la monnaie nippone, à 102,67 yens contre 103,22 yens lundi soir. Il était monté lundi jusqu'à 103,86 yens, un sommet depuis le 9 mai.

Prises de bénéfices

Après avoir bondi la semaine dernière au-dessus de 1,30 dollar, pour la première fois depuis quatre mois, "dans l'euphorie provoquée par les décisions de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine (Fed), l'euro reperdait du terrain", car "un mouvement de prises de bénéfices était inévitable", observait Jane Foley, analyste de Rabobank.

Faiblesse du dollar

L'euro avait été porté début septembre par le programme de rachats d'obligations de la Banque centrale européenne (BCE), qui avait ravivé l'optimisme sur la zone euro, puis il s'était nettement renforcé face au dollar la semaine dernière après des mesures exceptionnelles de la Fed - dont les injections de liquidités dans l'économie tendent à diluer la valeur du billet vert.

Cependant, "si les politiques musclées de la BCE et de la Fed ont éclipsé une salve d'indicateurs économiques moroses en Chine, en Europe et aux Etats-Unis, le marché va tôt ou tard s'interroger sur l'efficacité de ces mesures" pour relancer l'économie, et ces doutes pourraient enrayer le rebond de l'euro et des actifs risqués, estimait Jane Foley.

Incertitudes liée à l'Espagne

De plus, le nouvel accès de faiblesse de l'euro, depuis lundi, "coïncide avec une remontée des taux d'intérêt des pays fragiles de la zone euro" et notamment de l'Espagne, alors que ces taux "avaient chuté de façon significative (dix jours plus tôt) après l'action de la BCE", soulignait Lee Hardman, analyste de Bank of Tokyo-Mitsubishi. Selon Michael Hewson, analyste de CMC Markets, le marché s'impatiente devant la réticence du gouvernement espagnol à demander un plan de secours européen, alors que "les données sur le secteur bancaire du pays sont inquiétantes".

L'émission de dette espagnole de jeudi en ligne de mire

Certes, Madrid a emprunté mardi 4,576 milliards d'euros en bons à 12 et 18 mois, profitant de taux d'intérêt en baisse pour cette émission à court terme, mais le véritable test pour les marchés aura lieu jeudi, lors d'une adjudication à long terme, estimaient les experts.

De son côté, la publication du baromètre ZEW du moral des milieux financiers en Allemagne n'a pas suffi à rasséréner les investisseurs: si l'indice s'est certes redressé en septembre après quatre mois de baisse, il est resté en-deçà des attentes des analystes.

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