Décès d'Emilio Botin, ambitieux PDG de Santander et "meilleur banquier du monde"

L'Espagnol a succombé mercredi, à l'âge de 79 ans, à une crise cardiaque. Sa vie a été essentiellement consacrée à la banque fondée par son arrière-grand-père et qu'il a su hisser au rang de premier établissement de crédit d'Europe.
Le fondateur emblématique de la première banque européenne doit être remplacé dans la journée - sans doute par sa fille, Ana Botin.

C'est par un communiqué extrêmement laconique que la banque espagnole Santander a annoncé, mercredi matin, le décès de son PDG, Emilio Botin, victime d'une crise cardiaque à l'âge de 79 ans. Le Conseil d'administration du premier établissement de crédit ibérique a déclaré qu'il désignerait un successeur dans la journée. Ana Botin, sa fille, pourrait prendre les rênes du groupe bancaire.

Banquier espagnol et marquis irlandais

Né en 1934, Emilio Botin a effectué toute sa carrière dans le groupe Santander. Homme discret, il est marquis de O'Shea de par son mariage avec Paloma O'Shea, une pianiste basque d'origine irlandaise. Passionné de course automobile, il se lie d'amitié avec Fernando Alonso, qu'il accompagne dans sa carrière de coureur. Le banquier va ainsi sponsoriser l'écurie McLaren-Mercedes avant d'investir dans l'écurie Ferrari qui accueillera Fernando Alonso.

Mais sa vie était essentiellement consacrée à la banque Santander, fondée par son arrière-grand-père en 1857, et dont il devient PDG en 1984, succédant à son père.

Une ambitieuse politique d'acquisitions

Emilio Botin s'emploiera à renforcer Santander sur son marché domestique en lançant, dès la fin des années 80, une offre commerciale agressive, sur un marché très peu concurrentiel. Toujours à l'affût des plus belles opportunités, Emilio Botin saisira l'occasion d'un scandale bancaire pour racheter son concurrent Banesto en 1994, avant de reprendre en 1999 Banco Central Hispano, érigeant son groupe à la première place des banques espagnoles.

Emilio Botin regarde par ailleurs très tôt au-delà de ses frontières. Dès les années 1990, l'ancien Jésuite va donner une dimension internationale à Santander, d'abord à travers des participations croisées (Royal Bank of Scotland) ou des prises de participation (en Belgique, au Portugal). En Amérique latine, la banque Santander va accélérer son développement avec des implantations au Chili, au Brésil et au Mexique.

"Meilleur banquier du monde"

Les années 2000 n'arrêteront pas la soif de conquête d'Emilio Botin. En 2004, il rachète la banque britannique Abbey National. La crise des subprimes va permettre à Santander de devenir le troisième groupe bancaire du Royaume Uni après les rachats d'Alliance & Leicester et Bradford & Bingley en 2008.

A l'issue de cette nouvelle vague d'acquisitions, Santander devient la première banque d'Europe, réalisant l'exploit de traverser à peu de frais la crise bancaire espagnole et les turbulences du marché bancaire européen. En 2008, le magazine Euromoney lui décerne le titre de "meilleur banquier du monde".

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