Climat : l’ONG ShareAction place trois banques françaises en tête de son classement européen

L’association britannique souligne dans son dernier rapport sur les politiques climatiques des 25 principales banques européennes qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour tenir les engagements de la profession. Dans son classement européen, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole figurent dans le trio de tête alors que deux banques allemandes, Commerzbank et DZ Bank, et une banque danoise, Danske Bank, sont en queue de peloton.
Le groupe BNP Paribas se veut en pointe en matière de lutte contre le réchauffement climatique, mais sa taille en fait une cible privilégiée des ONG.
Le groupe BNP Paribas se veut en pointe en matière de lutte contre le réchauffement climatique, mais sa taille en fait une cible privilégiée des ONG. (Crédits : GONZALO FUENTES)

C'est suffisamment rare pour être souligné : l'ONG britannique ShareAction vient de délivrer un satisfecit aux banques françaises en matière de lutte contre le changement climatique et pour la biodiversité. Dans un rapport, publié ce lundi, qui scrute les politiques « vertes » des 25 premières banques européennes (qui se sont engagées à atteindre un net zéro émission de carbone d'ici 2050), l'association distingue les banques françaises dans son classement, établi selon plusieurs critères (gouvernance du climat, risques climatiques, stratégie en matière de biodiversité...). Dans le trio de tête figurent en effet BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole. A l'inverse, en queue de peloton se trouvent deux banques allemandes (Commerzbank, DZ Bank) et une banque danoise (Danske Bank).

Pour ShareAction, ces scores restent faibles et le manque de transparence persiste

BNP Paribas a notamment obtenu des résultats meilleurs que les autres, avec un score global de 63%, devant Société Générale (56%) et Crédit Agricole (51%).

L'association souligne néanmoins que ces scores restent faibles et qu'il y a encore « beaucoup de chemin à parcourir ». Les auteurs du rapport dénoncent toujours le manque de transparence des banques, notamment dans le soutien aux secteurs à forte émission de carbone, la difficulté de saisir une grande partie du financement des secteurs à forte intensité de carbone et les « lacunes » dans les politiques de réduction de financement des industries fossiles, ce qui rendrait hors de portée l'objectif de contenir le réchauffement à +1,5 °C, conformément aux accords de Paris (2015).

Quant à la biodiversité, ce n'est pas réellement un sujet pour une grande majorité des grandes banques européennes.

Tendance au  greenwashing », promesses non tenues

Au total, l'ONG regrette la trop grande place du « greenwashing » dans les politiques climatiques et appelle les banques à revoir leurs pratiques. « Les banques ont fait des promesses aux investisseurs et au public, il est temps qu'elles tiennent ces engagements », soulignent les auteurs du rapport.

Le secteur bancaire et l'industrie de la gestion d'actifs sont de plus en plus sous la pression des ONG qui instruisent un procès à charge sur la réalité des engagements pris.

De fait, c'est une course contre la montre qui s'engage depuis quelques années avec la montée en puissance de nouvelles normes et réglementation, le tout dans un tourbillon de notes techniques sur lesquelles chacun y perd son latin.

Dans la gestion d'actifs, l'entrée en vigueur de normes européennes plus strictes, entraîne par exemple un déclassement en cascade des fonds dits « article 9 » dans une catégorie moins contraignante « article 8 ». La raison ? La présence dans les portefeuilles dits « verts » d'entreprises un peu trop polluantes.

Les banques sont régulièrement visées par des attaques d'activistes. La dernière en date vise notamment... BNP Paribas, mise en demeure par trois ONG, pour exiger de la banque « à cesser immédiatement tout financement de nouveaux projets fossiles ». La réponse des banques, notamment françaises, est de dire qu'elles font déjà ce qu'elles peuvent, sur des sujets très complexes où tous les indicateurs ne sont pas encore disponibles, et qu'elles ne peuvent pas aller plus vite que le rythme de décarbonation de l'économie elle-même.

Les pressions des ONG sont cependant jugées utiles par les banques, même si certaines, notamment aux États-Unis, commencent à s'interroger sur le risque juridique à annoncer des objectifs de réduction des émissions carbone.

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Commentaires 2
à écrit le 12/12/2022 à 20:12
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On s'en fiche, de ShareAction ...

à écrit le 12/12/2022 à 19:52
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C'est vrai ! La France est une très grande puissance, tellement qu'elle pourrait le devenir encore plus ! Pour cela il faudrait appuyer sur l'accélérateur au lieu d'avoir le pied sur le frein. Et revenir à une boite de vitesse manuelle au lieu de l'a...

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