
C'est une décision qui était attendue depuis des années. La demande de la banque Natixis ce mardi matin de suspendre sa cotation sur Euronext, dans l'attente d'un communiqué, pourrait en effet préfigurer son retrait de la cote, un serpent de mer depuis... l'introduction en Bourse en 2006 de cette filiale du groupe BPCE !
En pleine tempête, en juillet dernier, avec des pertes de marché et les déboires de sa filiale de gestion d'actifs H2O AM, le groupe BPCE avait pourtant démenti tout projet de retrait de cotation. Mais cet engagement ne tient que pendant six mois, selon les règles de l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Depuis le début de l'année, le cours de l'action avait bondi de plus de 30%, valorisant Natixis autour de 12 milliards d'euros, à la faveur du rebond des valeurs bancaires mais aussi d'un certain nombre de décisions sur la restructuration des activités de marché et de la cession programmée d'H2O AM.
Hier, le titre avait été particulièrement entouré, sur fond de rumeurs de retrait de la cote, pour clôturer à 3,7 euros. Le groupe BPCE (Caisses d'Epargne et Banques Populaires) détiennent 70,6% du capital et le flottant est de 26,5%, le solde étant détenu par les salariés de Natixis.
Des déboires successifs
La filiale de BPCE traverse depuis deux ans de sérieuses secousses et le groupe mutualiste pourrait ainsi avoir envie de solder une histoire boursière particulièrement mouvementée depuis son origine, qui entachait parfois la réputation du groupe bancaire.
En 2018, Natixis avait ainsi accusé des pertes en Asie sur l'activité des dérivés actions avant d'accuser de nouvelles pertes sur cette même activité de dérivés en 2020, lors de la crise du printemps dernier. Enfin, la boutique H20 AM, détenue à 50% par Natixis, et longtemps vache à lait de la banque, a du subir des centaines de millions d'euros de décollecte face à des placements illiquides et la suspension de plusieurs fonds pendant plusieurs semaines. Autant de déboires qui ont provoqué le départ du patron de la banque François Riahi pour être remplacé en août dernier par Nicolas Namias, en charge de la stratégie chez BPCE.
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