BPCE : Natixis profite à plein de l'effet Trump sur les marchés

La banque d'investissement du groupe mutualiste a augmenté de 40% son bénéfice net au premier trimestre. Les activités de banque de proximité des Banques populaires et Caisses d'épargne continuent de souffrir des taux bas.
Delphine Cuny

Carton plein pour Natixis. Portée par l'effet Trump sur les marchés, qui a déjà dopé les résultats des banques américaines, la banque d'investissement du groupe mutualiste BPCE a largement dépassé les attentes des analystes au premier trimestre, en publiant un bénéfice net de 280 millions d'euros, en hausse de 40%, pour un produit net bancaire de 2,3 milliards, en progression de 14%.

« Natixis réalise un très bon premier trimestre grâce à la très forte dynamique de ses métiers cœurs, notamment dans la "banque de grande clientèle" [financements, marchés de capitaux] et l'épargne, à la bonne maîtrise de ses charges et à la baisse du coût du risque. Au cours de ce trimestre, l'activité "Global markets" [marchés mondiaux, ndlr] a été particulièrement soutenue, notamment à l'international » commente Laurent Mignon, le directeur général de Natixis, dans un communiqué.

Gains de parts de marchés dans les taux et les actions

Ce sont les activités de taux (fixed income) qui ont progressé « de la façon la plus spectaculaire » (+36%) et celles sur les marchés actions, en particulier les dérivés (+42%), domaines dans lesquels la filiale de BPCE a gagné des parts de marché, a-t-il souligné lors d'une conférence téléphonique mardi soir.

« Il n'y a pas eu tellement de surcroît d'activité lié au "hedging" [la couverture des risques, ndlr] : en revanche beaucoup de Corporate français [grandes entreprises, ndlr], voyant les taux bas et les incertitudes, ont été actifs sur le marché primaire de la dette et ont préféré intervenir plus tôt. Est-ce que cela va s'arrêter ? C'est difficile de juger » a ajouté Laurent Mignon.

Il s'est par ailleurs félicité d'un retour d'une collecte positive aux Etats-Unis dans la gestion d'actifs.

Macron président ? "Une bonne nouvelle pour l'économie"

En revanche, le cœur de métier du groupe Banques Populaires Caisses d'Epargne a continué de souffrir du « contexte de taux d'intérêt historiquement bas [qui] continue à peser sur la marge nette d'intérêts ». La banque de proximité, vaste pôle qui regroupe aussi désormais les services financiers spécialisés (affacturage, crédit conso, paiements, etc) et les plus petits réseaux (Crédit Foncier, Banque Palatine, BPCE International) et représente 69% de son produit net bancaire, accuse une baisse de 0,8% de ses revenus, à 4,1 milliards d'euros.

Cependant, les commissions sont à la hausse, notamment celles liées aux remboursements anticipés de crédit « en progression substantielle » sur le trimestre, l'activité est dynamique dans l'assurance.

Interrogé sur les perspectives et la conjoncture, François Pérol, le président du directoire de BPCE, a répondu lors de la conférence téléphonique :

« Je n'ai pas de boule de cristal. Si on parle de l'économie française, elle est en croissance modérée, la croissance de la zone euro est en train de s'accélérer. Quant aux résultats de l'élection présidentielle, ils sont plutôt de nature à conforter cette dynamique. »

L'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy a ajouté :

« A titre personnel, je dirai que par rapport à son opposante, l'immense mérite du projet de M. Macron est de ne pas avoir fait du repli de la France sur elle-même l'alpha et l'omega de son programme. C'est une bonne nouvelle pour l'économie européenne, donc pour nos clients, donc pour nous qui servons nos clients. »

Delphine Cuny

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