Brexit : Bank of America se démarque pour sa relocalisation

C'est le premier géant de Wall Street à choisir Dublin comme base de repli après la sortie du Royaume-Uni de l'Union pour garder accès au marché unique. La capitale irlandaise sera son siège juridique dans l'UE, mais des postes seront aussi transférés dans d'autres villes.
Delphine Cuny
La maison-mère de Merrill Lynch et US Trust est la première grande banque de Wall Street à opter pour Dublin tout en envisageant des transferts dans d'autres capitales européennes, comme JP Morgan.

Chaque jour ou presque son annonce de relocalisation bancaire post-Brexit. Ce vendredi, c'est dans le cadre d'une visite à Dublin que le PDG de Bank of America, Brian Moynihan, lui-même d'ascendance irlandaise, a annoncé au Premier ministre Leo Varadkar que le géant bancaire avait choisi la capitale comme « lieu privilégié pour ses principales entités juridiques dans l'UE après la sortie du Royaume-Uni » de l'Union européenne. C'est le premier géant de Wall Street à le faire.

« Bank of America opère en Irlande et est engagé dans la communauté depuis près de 50 ans. [...]

Dublin accueille un plus grand nombre de nos employés que toute autre ville européenne hors du Royaume-Uni. Nous avons déjà une banque opérationnelle et disposant d'une licence complète domiciliée en Irlande, ce qui, ajouté au fort engagement du pays en faveur des entreprises et de la croissance économique, fait de Dublin la destination naturelle pour renforcer nos entités juridiques dans la transition », a-t-il déclaré, selon un communiqué adressé à la presse.

Il a toutefois assuré au Financial Times que le taux d'impôt sur les sociétés, de 12,5% seulement en Irlande, « n'entrait pas vraiment en considération. »

Dublin, mais pas que !

Cependant, Brian Moynihan n'a pas précisé le nombre d'emplois qui pourraient venir agrandir les équipes actuelles de Bank of America à Dublin, à savoir 700 personnes. La deuxième banque américaine par les actifs, maison-mère de Merrill Lynch (rachetée au bord de la faillite après la crise des subprimes) et de US Trust, ne va pas, en outre, concentrer toutes ses équipes européennes en Irlande. Brian Moynihan a ajouté

« Nous n'allons pas transférer des postes seulement à Dublin, mais dans d'autres endroits de l'UE, avec comme préoccupation de servir au mieux nos clients sur ces marchés. »

Dans son entretien au Financial Times, il a cité Madrid, Milan, Francfort, Paris et Amsterdam comme autres implantations potentielles.

C'est finalement un scénario proche du plan de JP Morgan Chase, la première banque américaine, dont le PDG, Jamie Dimon, envisage d'implanter l'entité juridique principale à Francfort tout en transférant des équipes dans plusieurs grandes villes européennes, au plus près des clients, les grandes entreprises et les grandes fortunes. Paris, avec ses poids lourds du CAC 40, émetteurs de dettes obligataires, initiateurs d'opérations de fusions et acquisitions, pourrait ainsi récupérer à la marge quelques relocalisations post-Brexit, en plus de celle de HSBC (environ 1.000 emplois) et celles des banques françaises (un millier également), annoncées ce vendredi aussi.

Delphine Cuny

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Commentaires 2
à écrit le 22/07/2017 à 19:26
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"Il a toutefois assuré au Financial Times que le taux d'impôt sur les sociétés, de 12,5% seulement en Irlande, « n'entrait pas vraiment en considération. ». Ben voyons! Il aurait même dit qu'avec un taux d'imposition de 12,8%, il serait tout de même ...

à écrit le 21/07/2017 à 19:10
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Le choix de Dublin pour une banque américaine est logique parce que la langue est la même, et cerise sur le gateau, l'Irlande est un paradis fiscal :-)

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