Crédit à la consommation : BNP Paribas pourrait supprimer jusqu’à un millier d’emplois

Selon une source syndicale, BNP Paribas aurait indiqué à ses partenaires sociaux peu avant Noël travailler sur un plan de départs volontaires dans son métier de crédit à la consommation, chahuté par le retour de l'inflation. Cela pourrait aboutir à la suppression de 900 à 1.000 emplois. A ce stade, le groupe bancaire évoque des « réflexions stratégiques ».
(Crédits : BENOIT TESSIER)

Turbulences chez BNP Paribas. Affectée par le retour de l'inflation, BNP Paribas Personal Finance, la filiale du géant bancaire français spécialisée dans le crédit à la consommation, plancherait sur une restructuration. C'est ce qu'a indiqué vendredi une source syndicale à l'AFP, confirmant une information de l'agence Bloomberg.

Selon un représentant interrogé par l'AFP et ne voulant pas être cité, la direction devrait présenter formellement un plan de départs volontaires dans la première quinzaine de février. Ce plan pourrait aboutir à la suppression de 900 à 1.000 emplois. Serait concerné au premier chef le personnel dit fonctionnel qui représente un peu plus de la moitié des quelque 5.200 salariés de la filiale basés en France et comprend, par exemple, les ressources humaines ou l'informatique.

Aucun départ contraint

Les salariés des plateformes d'appel et leur encadrement seraient moins concernés mais pas épargnés par ce plan, selon cette même source. « On va probablement vers une diminution d'effectif assez conséquente », explique-t-elle en précisant qu'aucun départ contraint ne pourra avoir lieu.

Des « réflexions stratégiques » au sujet d'un « recentrage de nos activités et l'adaptation de notre modèle opérationnel », ont bien été présentées aux partenaires sociaux avant Noël, a confirmé à l'AFP une porte-parole de la banque française, sans plus de précisions sur le contenu des pistes envisagées. Aucune « procédure réglementaire » n'a pour l'instant débuté, a-t-elle précisé.

Sur son site internet, la filiale à 100% de BNP Paribas se présente comme le leader du crédit à la consommation en Europe avec une présence dans 30 pays. Elle revendique plus de 20 millions de clients à l'international.

Retour de l'inflation et nouvelle concurrence

Toutefois, BNP Paribas Personal Finance doit composer avec une conjoncture difficile pour le secteur du crédit à la consommation. Dans un contexte de forte inflation, ses coûts de refinancement sont montés en flèche, sans que la filiale puisse intégralement répercuter cette hausse sur les taux de crédits proposés à ses clients. En résulte une dégradation des marges.

En parallèle de ce climat macroéconomique tendu, les acteurs traditionnels du crédit à la consommation doivent faire face à une nouvelle concurrence, celles des fintechs qui se sont spécialisées dans le paiement fractionné, à l'image de Klarna (qui affiche toutefois de lourdes pertes) ou encore du français Younited.

BNP Paribas avait d'ailleurs acheté au prix fort la start-up Floa spécialisée dans ce domaine. A l'été 2021, la banque dirigée par Jean-Laurent Bonnafé avait déboursé quelque 258 millions d'euros pour racheter au groupe Casino et au Crédit mutuel 100% du capital de Floa.

2022, une année record pour BNP ?

Cette activité, à faible marge mais gros volumes, est en plein boom en France et en Europe, avec de croissance de 20 à 30 % selon les pays. De nombreux acteurs se positionnent sur ce segment de marché à la faveur de l'explosion de l'e-commerce.

Au cours des trois premiers trimestres 2022, le groupe BNP Paribas a réalisé plus de 8 milliards d'euros de bénéfice, soit une hausse de 12% par rapport à l'année précédente. Le bénéfice net pour le seul troisième trimestre, publié en novembre dernier, atteignait, lui, 2,76 milliards d'euros, en hausse de 10,3% sur un an. La banque est partie pour faire au moins aussi bien que 2021, année record avec un bénéfice net de 9,5 milliards d'euros.

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Commentaires 3
à écrit le 17/01/2023 à 9:01
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Vue la pression que met la banque sur ses collaborateurs pour vendre du credit et autres services payants et générateurs de profit -PNB ( séances de phoning a répétition, temps forts organisés par les filiales, journées a thèmes aujourd hui c est ...

à écrit le 08/01/2023 à 1:56
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Bah. Ce n'est pas plus mal comme cela, ce métier de crédit à la consommation est vicieux. Avec des TAEG délirants et des consommateurs addicts. C'est la même chose que la malbouffe et l'obésité. Dans ce domaine la BNP fait très fort et est vraiment i...

à écrit le 07/01/2023 à 13:25
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Quand les taux sont bas, ce n'est pas bon pour les banques et quand ils montent non plus, apparemment. Ça rappelle les agriculteurs qui ont soi disant toujours de mauvaises récoltes qu'il pleuve ou fasse beau!

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