BNP Paribas en passe de réaliser un bénéfice record en 2022

La première banque française a affiché « des résultats solides au troisième trimestre » avec un bénéfice net pour cette seule période de 2,76 milliards d'euros, en hausse de 10,3% sur un an. Depuis le début de l'année, le bénéfice net est en hausse de plus de 12% par rapport à la même période de l'année dernière, à plus de 8 milliards d'euros.
BNP Paribas est la première grande banque française à publier ses résultats du troisième trimestre, avant Société Générale vendredi puis BPCE et Crédit Agricole la semaine prochaine.
BNP Paribas est la première grande banque française à publier ses résultats du troisième trimestre, avant Société Générale vendredi puis BPCE et Crédit Agricole la semaine prochaine. (Crédits : Regis Duvignau)

« Fort de son modèle, le groupe réalise des résultats solides au troisième trimestre », s'est félicité le directeur général de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé. Et pour cause, le géant bancaire affichait, ce jeudi, des résultats plus que rassurants, et ce, dans l'ensemble de ses métiers. La banque a ainsi réalisé plus de 8 milliards d'euros de bénéfice depuis le début d'année, soit +12% par rapport à 2021. Alors que BNP Paribas avait dégagé en 2021 un bénéfice net de 9,5 milliards d'euros, la banque est, donc, sur de bons rails pour faire au moins aussi bien que l'an passé.

La direction rehausse même de 2 milliards d'euros son objectif de résultat net en 2025, du fait de « l'impact positif de la hausse des taux d'intérêt » des banques centrales. La Banque centrale européenne (BCE) a, pour la troisième fois, relevé ses taux directeurs le 27 octobre dernier de 75 points de base. De son côté, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé de cette même ampleur ses propres taux, mercredi, pour la sixième fois.

Dans le détail, le bénéfice net pour le seul troisième trimestre, publié jeudi, est de 2,76 milliards d'euros, en hausse de 10,3% sur un an. Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur, est quant à lui en progression de 4,9% à périmètre et change constants entre juillet et septembre, à 12,31 milliards d'euros.

C'est même au-delà des prévisions des analystes qui, compilées par le fournisseur d'informations financières Factset, tablaient au troisième trimestre sur un bénéfice de 2,36 milliards d'euros et un PNB à 11,99 milliards.

Plus précisément, l'activité « Commercial, personal banking and services », qui comprend notamment les réseaux de banques de détail et certains métiers spécialisés comme le leasing automobile, a progressé de 6,9% sur un an, à 7,11 milliards d'euros de revenus.

Crédits aux particuliers et entreprises (+8,3% sur un an), dépôts (+7,1%), banque privée (+3,2 milliards d'euros de collecte nette, notamment en France): tous les feux sont au vert pour la première banque française. Elle est, en outre, la première grande banque française à publier ses résultats du troisième trimestre, avant Société Générale vendredi puis BPCE et Crédit Agricole la semaine prochaine.

Le deuxième pôle du groupe, les métiers de financement et d'investissement, voient quant à eux leur chiffre d'affaires grimper de 2% à périmètre et change constants sur un an à 3,79 milliards d'euros.

Le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, est cependant en forte progression. Il s'élève à 947 millions d'euros, soit une hausse d'environ un tiers par rapport au troisième trimestre 2021. Cette augmentation est principalement liée à une réforme des prêts immobiliers en Pologne (204 millions d'euros provisionnés à ce titre).

Quant au ratio de fonds propres « durs » (CET1, des capitaux destinés à parer à d'éventuels chocs), il atteint 12,1%, bien au-dessus du minimum réglementaire.

Un contexte favorable qui coïncide avec l'accord trouvé début octobre avec les salariés du groupe prévoyant une augmentation générale des salaires bruts de 3%, avec un minimum de +1.200 euros sur l'année pour les plus petits salaires. Cette revalorisation s'accompagne  d'une prime de 1.100 euros nets pour les salaires inférieurs à trois SMIC annuels bruts, soit les deux tiers environ de l'effectif, selon les données partagées par le syndicat CFDT.

Le groupe accusé d'inaction climatique

Une ombre subsiste toutefois au tableau : BNP Paribas est toujours la cible de critiques sur les engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Elle a d'ailleurs été mise en demeure par trois ONG le 26 octobre dernier afin qu'elle cesse de financer de nouveaux projets pétroliers et gaziers. C'est la première étape avant une éventuelle action judiciaire inédite pour le contraindre à rehausser ses engagements climatiques. Oxfam, Les Amis de la Terre et Notre Affaire à Tous accusent BNP Paribas d'être « le 1er financeur européen et 5e mondial du développement des énergies fossiles, avec 55 milliards de dollars de financements accordés entre 2016 et 2021 » à de nouveaux projets d'extraction.

Lire aussiClimat : trois ONG menacent BNP Paribas d'un procès pour inaction climatique

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