Autre département, autre réquisitoire. En janvier dernier, à Dax, dans les Landes, le procureur avait demandé et obtenu la relaxe d'un militant "faucheur de chaises" dans une agence BNP. Ce mardi, à Bar-le-Duc, dans la Meuse, le ministère public a requis une amende de 500 euros, avec sursis, contre Florent Compain, le président de l'association Les Amis de la Terre, poursuivi pour "vol en réunion" de chaises dans une autre agence de la banque, à Nancy, en novembre 2015. Le jugement en délibéré sera rendu le 6 juin prochain.
"Je ne suis pas un voleur, et, à aucun moment, il n'y a eu d'intention frauduleuse", a déclaré le président de l'ONG écologiste et altermondialiste.
"Réquisition citoyenne"
Cette action symbolique de "réquisition citoyenne de chaises" a pour objectif "d'alerter sur le manque dramatique de financements pour la transition sociale et écologique, tandis que des sommes astronomiques sont perdues par les Etats à cause de l'évasion fiscale", explique dans un communiqué l'organisation, qui est associée à d'autres ONG, dont Attac et ANV-COP21, dans ces actions qui s'étaient multipliées à l'approche de la conférence sur le climat. Les associations ont profité du procès pour mener des actions de communication sur place et à Paris. Elles espéraient faire entendre un climatologue comme témoin sur le "contexte d'urgence climatique", mais le président du tribunal a refusé, estimant que "le tribunal n'est pas là pour parler du climat".
Le comportement environnemental de la banque scruté par les ONG
En février dernier, BNP Paribas avait annoncé qu'elle renonçait à demander des dédommagements au président de l'ONG écologiste.
"Nous faisons le choix de ne plus nous constituer partie civile dans cette affaire, c'est-à-dire qu'on ne demandera pas un dédommagement en réparation des préjudices subis", avait déclaré un porte-parole de la banque à l'AFP.
La banque de la rue d'Antin est dans le collimateur des Amis de la Terre. La semaine dernière, BNP Paribas a annoncé son retrait du projet controversé Dakota Access Pipeline, en vendant sa part de 120 millions de dollars dans cet oléoduc souterrain américain, qui fait l'objet de vives contestations pour son impact sur l'environnement et sur des sites culturels sioux. Insuffisant aux yeux de l'ONG et d'ANV-COP21 qui avaient dénoncé "une annonce symbolique", reprochant à la BNP de soutenir un autre projet polémique aux Etats-Unis, Texas LNG, un terminal d'exportation de gaz de schiste.
(avec AFP)
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