Groupama lourdement affecté par le risque climatique en 2016

Les résultats de l'assurance en France ont été fortement affectés par les risques climatiques et la montée de l'indemnisation des accidents graves. Ces deux facteurs lui ont coûté 250 millions d'euros après réassurance.
Les inondations ont notamment été à l'origine d'une envolée des indemnisations versées aux agriculteurs

Sans de bons résultats à l'international, Groupama aurait vu son résultat opérationnel chuter lourdement en 2016. Le premier assureur des agriculteurs français, mais aussi numéro un en santé individuelle et quatrième assureur auto en France, qui présentait ses résultats ce vendredi,  affiche un bénéfice opérationnel global en baisse modérée (-6,2% à 153 millions) grâce à une forte progression hors de l'hexagone. Elle compense une partie de la chute de 36% enregistrée en France (-36%, à 173 millions).

En cause, dans les déboires français: un montant inédit d' indemnités versées aux agriculteurs français. Elles ont atteint  430 millions d'euros, pour 215 millions d'euros de cotisations.  60% de ces indemnités sont liées aux "événements climatiques du printemps" : intempéries et inondations qui en ont résulté. La région de Paris-Val de Loire, épicentre des précipitations qui ont causé des récoltes catastrophiques, représente à elle seule 150 millions d'euros de sinistre climatique agricole, pour 33 millions d'euros de cotisations.

Avant réassurance, ce risque climatique a représenté pour l'assureur un surcoût qu'il évalue donc à 300 millions. Groupama met en avant un autre facteur exceptionnel de dégradation des comptes, un montant anormal de ce qu'il appelle les "risques graves", qui ont représenté 200 millions de plus qu'en 2015. Il s'agit avant tout des indemnisations d'accident auto supérieures à 500.000 euros: si la fréquence de ces accidents corporels graves n'augmente pas, le coût de leur indemnisation progresse rapidement en fonction de la jurisprudence. Au total, Groupama estime donc à 500 millions les coûts exceptionnels de 2016, chiffre ramené à 194 millions après réassurance. Le coût de la sinistralité climatique et des accidents graves est en effet passé de 543 millions en 2015 à 737 millions en 2016.

 Un risque croissant

"Aujourd'hui, la fréquence, l'intensité, le coût des sinistres climatiques ne font qu'augmenter", avait  relevé François Schmitt, président délégué de la Fédération nationale Groupama, lorsqu'avait été révélé il y a un mois cette montée du risque agricole.  Le problème, c'est que les surfaces assurées en France ne représentent 25,4% du total des terres agricoles. Comment accroître la part des terres assurées? Thierry Martel, DG de Groupama, souligne aujourd'hui la nécessité de mettre en place un nouveau mécanisme d'assurance agricole, fondé sur des franchises moins élevées (20% au lieu de 30%) , mais qui ne peut trouver son équilibre économique sans subvention, affirme-t-il. "Aux Etats-Unis, les assureurs gèrent ce système, mais c'est en fait l'Etat qui assume le risque" relève-t-il . Pour y par parvenir, une négociation européenne est nécessaire, puisque la Politique agricole commune devrait être révisée en ce sens, afin de trouver les moyens de contourner les règles de l'OMC.

 322 millions d'euros de résultat net

 Grâce aux plus values réalisées, Groupama affiche un bénéfice net de 322 millions pour l'année 2016, contre 368 millions en 2015. Sa marge de solvabilité atteint 289% si l'on prend en compte le système de calcul transitoire,. Selon les critères de Solvabilité 2 retenus pour les assureurs traditionnels, elle est de 149% fin 2016, contre 131% fin 2015.

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Commentaire 1
à écrit le 17/03/2017 à 15:15
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C'est un peu le rôle des assureurs de verser des indemnisations en cas de sinistres non?....Après tout est dans l'évaluation des risques et des coûts attachés....conclusion : les cotisations vont augmenter......çà c'est un risque certain pour les as...

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