Guillaume Borie, l'assureur prodige d'Axa France

PORTRAIT. Le 1er janvier prochain, il deviendra DG délégué et directeur général d’Axa Particuliers & IARD Entreprises. À 33 ans, il incarne l’arrivée aux manettes d’une nouvelle génération dans un secteur en pleine mutation.
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions chez AXA France, Guillaume Borie (en photo) veut veut « poursuivre le travail entamé par les équipes pour simplifier la vie des distributeurs, notamment les agents généraux, et des clients ».
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions chez AXA France, Guillaume Borie (en photo) veut veut « poursuivre le travail entamé par les équipes pour simplifier la vie des distributeurs, notamment les agents généraux, et des clients ». (Crédits : DR)

« La prochaine fois, il faudra faire des photos plus détendues ! », sourit Guillaume Borie. Les premiers clichés officiels font de lui un premier de la classe, lunettes à l'appui, alors qu'avec sa barbe de deux jours, sa poignée de main ferme et ses éclats de rire, il donne plutôt à voir un homme décidé et, effectivement, décontracté...

Le poste qu'il occupera à partir du 1er janvier 2020, celui de directeur général délégué de la filiale France et directeur général d'Axa Particuliers & IARD Entreprises, rattaché à Jacques de Peretti, PDG d'Axa France et membre du comité de direction d'Axa, ne semble pas l'effrayer.

À 33 ans, il refuse toute interprétation de sa nomination comme celle d'une « relève » et d'une « nouvelle génération ». La preuve, il adore chanter du Johnny Halliday, un artiste qui transcende les âges ! « J'assume », dit-il en riant. Et s'il botte en touche lorsqu'on lui parle du choix effectué par Jacques de Peretti - « je ne suis pas le mieux placé pour commenter son choix ! » -, il estime que cette nomination est simplement « une nouvelle étape et une nouvelle façon de servir le groupe, que j'aborde avec enthousiasme, puisque je rejoins le navire amiral, et avec humilité. En outre, il y a toujours eu chez Axa des gens jeunes qui ont pris des responsabilités, notamment chez Axa France où Jacques fait confiance à des personnalités très diverses ».

Sa nomination est en tout cas la suite logique d'une carrière qui a commencé chez l'assureur, il y a dix ans, un peu par hasard, après ses études à Sciences Po. Bien sûr, même un provincial comme lui - il a grandi à Lyon, dans une famille de fonctionnaires de l'Éducation nationale - s'est posé la question de passer des concours administratifs et de préparer l'Ena, comme nombre d'étudiants de cette institution. « Mais j'avais, surtout à la fin, un rapport contrarié avec les études », avoue-t-il. Et si, jeune, il a milité - « plutôt au centre droit » - et travaillé comme assistant parlementaire du député Hervé de Charette, il décide que la politique partisane n'est pas pour lui. « Même si le débat politique me passionne, de même que la vie de la cité », s'empresse-t-il d'ajouter. Il fait donc un stage de six mois chez Axa. Et c'est la révélation.

Lire aussi : Karima Silvent, DRH du groupe Axa : la méritocratie comme devise

Le besoin de créer

« Je n'avais jamais travaillé dans une entreprise, et c'était super concret, l'assurance est l'un des secteurs les plus connectés aux évolutions économiques et sociétales. Les équipes font un métier qui a du sens. Elles sont attachantes et pleines d'énergie. La culture, imprégnée d'entrepreneuriat, y est exceptionnelle. Je m'y sentais vraiment bien », énumère-t-il.

Dans ces conditions, en effet, pourquoi chercher ailleurs ? En 2009, il y entre donc comme chargé de communication pour le Fonds Axa pour la recherche, avant d'être, de 2010 à 2013, porte-parole du groupe, puis secrétaire du conseil d'administration, et, en 2016, il est nommé directeur corporate development, en charge de la stratégie du groupe et de son exécution mondiale.

« En dix ans, j'ai vu des choses extraordinairement différentes, en termes de cultures, de méthodes de travail et d'enjeux opérationnels. J'ai eu une chance unique », dit-il.

Celle de voyager pendant plus de deux ans à travers le monde à la rencontre des équipes d'Axa Partners (filiale de services et d'assistance), qui compte 9.000 salariés dans 40 pays. Mais également celle d'accompagner l'innovation. Pendant trois ans, en tant que directeur général d'Axa Next, à la fois fonds d'investissement et incubateur de startups extérieures et d'intrapreneurs, il a assouvi son besoin de créer, en nouant des partenariats et en pilotant l'incubation de jeunes pousses, « autour d'une stratégie commune, en établissant des priorités, parmi lesquelles la santé, en premier lieu, et en les connectant opérationnellement avec les entités d'assurance. Et, en partant de rien, nous avons créé plus de 40 nouveaux services. C'est une magnifique réussite collective », ajoute-il avec satisfaction. Une expérience qui l'a beaucoup « nourri », en particulier sur « la meilleure manière d'emmener les équipes vers un objectif commun ».

Lire aussi : Delphine Maisonneuve prend les rênes de l'innovation chez Axa

Proposer de nouvelles solutions dans un secteur en pleine mutation

Autant de sujets d'innovation et de croissance qu'il va, d'une certaine façon, retrouver dans ses nouvelles fonctions chez Axa France, où il veut « poursuivre le travail entamé par les équipes pour simplifier la vie des distributeurs, notamment les agents généraux, et des clients ». Il n'en dira pas plus pour l'instant, en insistant sur le fait qu'il n'est pas encore en poste. À peine évoque-t-il le fait que face aux nouveaux risques, climatiques ou de cybersécurité, son expérience sur l'innovation va lui servir pour proposer de nouvelles solutions dans un secteur en pleine transformation.

Lire aussi : Charbon : Axa durcit sa politique, les ONG applaudissent

Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'il donnera une vision claire aux troupes.

« Simplicité et clarté sont mes premiers devoirs, ma première responsabilité vis-à-vis des équipes », martèle-t-il.

De quoi donner du sens, là où, toutes générations confondues, chacun est en quête... « C'est un peu tarte à la crème », admet-il, mais c'est ce qui l'habite.

Passionné d'histoire - ses premières études -, il s'embarque rapidement dans une rétrospective de la naissance de l'assurance, après le grand incendie de Londres, en 1666. Il se donne, de temps en temps, le droit à la déconnexion, et se détend en faisant la cuisine et en retapant en famille une fermette en Bourgogne. D'ailleurs, dit-il, « si je devais changer d'orientation, j'ouvrirais un restaurant ». Mais pas tout de suite. « Dans cinq ans, je serai encore chez Axa France, assure-t-il. Dans dix ans, on ne peut jamais savoir... »

___

MINIBIO

1986 Année de naissance

2007-2009 Collaborateur parlementaire après avoir été diplômé de Sciences Po Paris.

2009 Rejoint Axa. Chargé de communication pour le Fonds Axa pour la recherche puis porte-parole du groupe de 2010 à 2013.

2013 Secrétaire du conseil d'administration, puis, en 2016, directeur corporate development d'Axa, chargé de la stratégie.

2019 Succède à Matthieu Bébéar au poste de directeur général délégué d'Axa France et directeur général d'Axa Particuliers & IARD Entreprises.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.